Les O.V.N.I.(s)

Plutôt qu'Objet (Volant Non Identifié), on parle plutôt aujourd'hui de Phénomène (Aérien ?), c'est plus sage.

Comme pour les extraterrestres, les braves gens vous demandent : « Croyez-vous aux OVNI(s) ? ».
Mais, Mme Michu, il ne s'agit ni de croyance ni de foi ! Fuyons comme la peste ces nouvelles religions qui remplacent Dieu par les Siriens, le pape par le gourou ! La crédulité publique est grande, et les escrocs sont légion.
A défaut de preuves péremptoires, que peut nous dire la raison ?

Dans ce domaine comme dans bien d'autres, il faut toujours se montrer prudent, et éviter autant la naïveté que l'incrédulité systématique. Il s'agit là d'une question qui échappe au champ de la science classique, car le phénomène n'est pas reproductible en laboratoire. L'enquête est du même type qu'une enquête policière ou judiciaire : interrogatoire de témoins, fiabilité de ces témoins, et recherche de traces, comme le fait la police scientifique.
La crédulité, ce serait de faire confiance à chaque témoignage, et de voir en chaque apparition la présence indéniable de petits bonshommes d'une couleur quelconque. L'incrédulité, d'autre part, est aussi dangereuse, celle qui fait rejeter le moindre témoignage, sous prétexte que tout simplement « ce n'est pas possible ». Les mêmes qui affichent ainsi leur doute goguenard sont pourtant capables de croire à la véracité des voix de Jeanne dite d'Arc (Jeanne des Armoises, née d'Orléans, actrice principale d'un montage politique orchestré par Yolande d'Anjou, belle-mère du roi). L'incrédulité de principe, qui faisait nier l'existence d'êtres aussi minuscules que les microbes ; qui conduisait le physicien Arago à estimer que les trains ne pourraient jamais dépasser la vitesse d'un cheval au galop, sous peine d'étouffer les passagers ; ou le mathématicien Pointcarré à nier qu'un kilo de métal puisse jamais raser une ville. Ne jamais oublier la précaution de principe : « Dans l'état actuel des connaissances,... »

Les gendarmes ont toute autorité pour recueillir les témoignages, et il en est de même de la maréchaussée dans de nombreux pays. Les témoignages sont ensuite vérifiés et recoupés. Les témoins sont réinterrogés plusieurs fois, pour contrôler la cohérence du récit. Dans un certain nombre de cas, l'affaire peut être élucidée : phénomène naturel, rentrée de satellite dans l'atmosphère... Les cas les plus intéressants correspondent bien sûr aux affaires non élucidées.

    Un soir, sortant d'un conseil de classe avec des collègues, j'aperçus un objet extrêmement brillant traverser le ciel en ligne droite, puis s'éteindre brutalement. Ligne droite, extinction soudaine : j'avais mon idée. Elle me fut confirmée le lendemain : c'était la mise à feu du 3ème étage d'une fusée Soyouz.
    En vacances dans le Massif Central, où je participais d'ailleurs à un petit stage d'astronomie, j'ai vu une lumière clignotante régulière, fixe dans le ciel. Fixité, clignotement : j'ai supposé une station géostationnaire, avec des panneaux solaires en rotation.
    A la fin des années 70, me prélassant nocturnement sur une plage de Bulgarie, je vis passer à grande vitesse une grosse lumière blanche et floue, qui parcourut tout le ciel visible en une dizaine de secondes. Environ 1 h ou 1h 30 plus tard, même apparition. L'intervalle de passage me fait penser à la rotation d'un engin en orbite basse, mais la rapidité du passage et la taille visuelle de l'objet me laissent perplexe.
    Trois amis au moins m'ont fait part de phénomènes lumineux à la sortie Nord de la ville de Lens : grosses boules rouges ou oranges, naviguant non loin du sol. Ces phénomènes répétitifs restent inexpliqués.

Les sites recueillant les témoignages sont nombreux. La récurrence des mêmes types de détails de la part de témoins appartenant à des pays divers, des classes sociales diverses, souvent complètement ignorants de ce qui figure dans la littérature ou la presse, plaide en la faveur de la sincérité. Les pilotes de ligne et les astronautes figurent au nombre des témoins. Les montages du type Adamski ont depuis longtemps été dénoncés ; d'autres sont pourtant toujours possibles, surtout photographiquement, méfiance. Examinons donc quelques aspects significatifs.

    Les performances. Un engin métallique, ou ce qui y ressemble, démarrant à une vitesse fulgurante ou effectuant un angle droit instantanément ne peut pas être de construction humaine. Soit il ne s'agit pas d'un objet matériel, soit il est inoccupé et redoutablement solide, soit il utilise une technologie où les moindres molécules de son contenu sont associées au mouvement. Le déplacement semble utiliser des champs de force qui nous sont inconnus. Il est en effet évident que le phénomène de réaction utilisé dans nos fusées paraîtra particulièrement primitif à nos descendants dans quelques siècles, si la planète survit.
    Invisibilité au radar : eh bien oui, ça existe déjà. Invisibilité au regard (l'engin apparaît puis disparaît) : voyez donc le film
    Predator ; des expériences sont déjà en cours dans ce domaine.
    Pourquoi n'entrent-ils pas en contact ? Eh ! pour ruiner notre civilisation, comme le fit Cortés en Amérique (150 millions de morts par massacres ou épidémies !), et même les généreux missionnaires (destruction de culture) ? Dans un contact déséquilibré, la civilisation inférieure s'effondre nécessairement, sans compter les risques biologiques La plus extrême prudence est donc nécessaire : se faire voir occasionnellement, distiller l'information. Nous sommes des primitifs au regard d'une civilisation galactique. Et puis, pourquoi niez-vous bêtement les témoignages des nombreux « contactés » ? (je ne parle pas de Raël, bien sûr !)
    Des centaines de témoins d'un même phénomène, c'est déjà arrivé, à Tananarive ou à New-York. Hallucination collective, expliquent certains « spécialistes ». Bien, bien. Voilà donc la preuve ultime d'un autre phénomène que nient farouchement les mêmes « spécialistes » : la télépathie ! Et à échelle gigantesque, encore ! Peut-être hallucination collective générée par les extraterrestres, comme suggérait Jacques Bergier...
    La distance rend les déplacements impossibles sur des années-lumière. Ouais : « Dans l'état actuel des connaissances », ai-je dit, hein ? Comment pouvez-vous connaître les performance des engins du XXXIIIème siècle, toujours si l'humanité survit ? Or, à l'échelle de l'univers, les siècles ne sont rien. Une civilisation capable de ne pas s'auto-détruire peut avoir des millénaires d'avance sur nous, ou des millions d'années. Dans ce dernier cas, nous ne valons pas mieux que des insectes à ses yeux. Remarquez, les fourmis constituent une civilisation respectable.
    Des commissions de spécialistes ont déjà démontré que l'immense majorité des témoignages reposaient sur des erreurs d'interprétation. En effet, ce fut le cas de la commission Condon. Par la suite, les membres de cette commission se révoltèrent : le gouvernement fédéral leur avait demandé explicitement de truquer leurs rapports pour aboutir à des conclusions négatives ; un numéro spécial de
    Sciences & Avenir y a été consacré. Un astronaute américain a lui aussi récemment dénoncé l'attitude de son gouvernement, qui occulte tous les témoignages de ses confrères. En d'autres termes, il ne faut surtout pas que la populace sache... (quoi ?). Ce qui ne justifie pas les bobards du type autopsie d'un cadavre prétendument récupéré à Roswell.

Ces éléments de réflexion étant posés, libre à vous à présent de lire des témoignages et de vous faire votre idée, Internet vous ouvre ses portes et ses fenêtres. Mais si les témoignages vous paraissent sincères, si vous commencez à être convaincus que nous sommes observés et visités, n'attendez aucun secours pour notre planète en péril, ni Zorro ni messie : nous sommes des fourmis, vous ai-je dit. Ne tombez pas non plus dans la paranoïa : s'« ils » avaient voulu nous détruire, ils l'auraient déjà fait, et nous n'aurions pas même eu le temps de crier gare. Piétinez-vous systématiquement toutes les fourmilières que vous rencontrez dans la forêt ?