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Fantômes

Un grand drap blanc, des cris sinistres accompagnés de grincements de chaînes ?
Non, ça, c'est une imagerie de bande dessinée. Les témoignages racontent
des phénomènes mystérieux, bruits, craquements, déplacement ou chute d'objets.
Des phénomènes plus étranges et plus spectaculaires sont plus rares encore :
chute de pierres chaudes au beau milieu d'une pièce fermée... Quand aux ectoplasmes
et autres apparitions, ils se produisent souvent dans le cabinet de mediums. Les
histoires de fantômes sont souvent indissociables des histoires
de Poltergeists.
Peut-on
se fier aux photos ?
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Dame
brune de Raynham, Angleterre, 1936
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Sorte
de dame blanche, au Japon, dans les phares d'une
voiture
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Pas
complètement transparente, cette jeune femme
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Celle-ci
est-elle une ancienne nonne décédée
dans un couvent ?
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Je
réponds à ma question : non,
une photo n'est pas une preuve fiable. On connaît
les trucages numériques. Autrefois, on procédait
par superpositions (2 clichés sur la même
partie de la pellicule). Un défaut dans l'appareil
ou sur la pellicule pouvait aussi introduire
des taches claires. Les histoires de fantômes
ne sont à prendre en compte que si elles
correspondent à une aventure vécue,
par un témoin fiable. Les enquêtes
relèvent de la gendarmerie, et les gendarmes
ne rient pas systématiquement quand ils entendent
de tels récits, surtout s'il ya plusieurs
témoins. Evidemment, on recherche d'éventuels
trucages, et on en trouve un certain nombre, dans
des cas de mystification. Mais, comme pour les OVNI,
il est déraisonnable de tout rejeter en bloc
sous prétexte que ce ne serait pas possible.
Si les phénomènes sont constatés,
indubitables, on peut réfléchir à
des explications, sans certitude d'en trouver
une valable.
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Cependant,
je vais faire une fois de plus des remarques de bon sens, des remarques
de raison.
Pourquoi
parle-t-on de fantômes ? Le fantôme, c'est l'explication simple qui résout tout, sans rien expliquer
réellement. La croyance en une survie après la mort est un fantasme ancestral,
qui remonte à la préhistoire. L'homme moderne le connaît sans doute depuis qu'il
existe : deux cent mille ans ? Et les néandertaliens, qui fleurissaient
aussi leurs défunts : quatre cent mille ans ? Pourquoi pas Erectus ?
Une espèce qui a conscience de la mort peut fantasmer sur la survie, d'autant
que dans les rêves, les morts sont toujours vivants. La conscience vient d'abord
de la mort des autres, qui fait réfléchir sur ce qui nous arrivera à nous, tous
les enfants passent par cette étape. Les spécialistes font remonter cette conscience
à au moins un million d'années. Qu'est-ce qui passe par l'esprit des éléphants,
qui rendent hommage à leurs défunts, les accompagnent dans l'agonie, les veillent,
les recouvrent, reviennent leur rendre visite longtemps après ? Il en est
de même des singes anthropoïdes comme les chimpanzés ou les bonobos ;
et les dauphins, les baleines qui chantent et autres cétacés ? Un
animal qui a une conscience de soi a aussi forcément une conscience de la mort.
Ces animaux imaginent-ils une survie ? Ne prenez pas trop les animaux pour
des bêtes, mes amis. Nous sommes bien loin d'avoir décrypté leurs pensées.
Le fantôme, c'est l'explication simple de ce qu'on ne comprend pas. Une amie
dont le mari s'était suicidé m'a raconté des phénomènes étranges les jours suivants :
un meuble qui craque, un cadre qui tombe... Ces phénomènes ne sont pas rares.
Ils se produisent TOUJOURS en présence de la personne qui est affectée, jamais
en présence de gens indifférents seuls dans la maison du défunt. Plutôt des
femmes que des hommes ; des enfants ou jeunes adolescents, ou des personnes
âgées.

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Quand j'étais gamin, en vacances, je me levais souvent très tard.
Un matin que, comme d'habitude, j'étais encore au lit et discutais banalement
avec mon frère, nous avons entendu un claquement sec entre les deux lits. Affolés,
nous avons appelé notre père, qui, rigolard, a ramassé, entre les deux
lits, juste au milieu, un tout petit crayon. Il est très certainement reparti
avec, ou bien l'a posé quelque part. Calmés, nous avons recommencé à discuter.
Soudain, deuxième claquement sec. Nous nous sommes penchés :
le crayon était revenu tomber au même endroit. D'où sortait-il ? Nous étions
rassurés, ce n'était qu'un crayon, notre crayon familier qui revenait nous dire
bonjour... Au plafond, rien ne se prêtait pourtant à ce qu'on y entreposât des
outils d'écolier. L'objet était sorti de nulle part. Je l'ai retrouvé ultérieurement
dans un tiroir, il m'a paru banal, mon petit copain.
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Ce que je veux dire, c'est que les phénomènes sont liés aux gens qui y assistent.
Les positivistes en nieront la réalité, et il est hautement probable qu'ils
ne puissent jamais y assister, parce que leur esprit ne s'y prêtent pas. Mais
il n'y a aucune raison de taxer les témoins de mensonge. Je veux parler bien
sûr des phénomènes spontanés, sans trucage possible, sans « spécialiste »
présent, medium, voyant, etc. Je crois que ces phénomènes sont engendrés
par ces gens hypersensibles, sans qu'il soit nécessaire de recourir à la métaphysique.
Quant à donner une explication, ne comptez pas sur moi... Je vous entend dire :
c'est facile, il ne se mouille pas ! Bien entendu : aucun scientifique
n'a sérieusement étudié ces phénomènes qui remettent en cause les lois de la
physique, d'autant qu'ils sont spontanés, imprévisibles, non reproductibles
en laboratoire, et échappant donc à l'expérience scientifique. Ce sont là les
limites de la science actuelle. Quant aux lois de la physique, la cosmologie
en secoue sérieusement la poussière, je ne sais si vous êtes au courant. La
physique quantique nous explique qu'au départ, les particules sont ET ne sont
pas, jusquà ce que l'environnement les force à choisir, to be OR not to be ;
le vide n'est pas vide, il est plein de particules qui apparaissent puis disparaissent,
il contient donc une énergie non négligeable ; à grande échelle, l'univers
est essentiellement composé de matière dite noire et d'énergie dite noire, parce
que nul ne peut encore les définir ni les analyser ; notre univers n'est
peut-être qu'une bulle au milieu d'une infinité d'autres univers qui s'entrecroisent
sans se toucher... Tout ceci n'est pas de la science-fiction ; ce sont
des observations, ou des théories issues des observations. Alors, ne faisons
pas comme si la science avait résolu tous les problèmes avant la fin du XIXème
siècle, le champ de la connaissance est illimité, et celui de nos ignorances
aussi.
Quant aux légendes de crimes immondes dans de vieilles maisons, et des victimes
qui viendraient réclamer vengeance, réfléchissez un peu : Dachau ou Buchenvald
ne devraient-ils pas être les lieux les plus hantés du monde ? Prenons
en effet le problème par l'autre bout : les lieux de grands massacres,
de morts et de souffrances en masse, sont-ils hantés ? Il n'en est
rien, sans quoi on n'aurait pas attendu deux siècles pour retrouver les
charniers de la Grande Armée de Napoléon, plus de 90% de soldats
morts au retour de la désastreuse campagne de Russie. Alors, pourquoi les
âmes en peine sélectionneraient-elles
des petites maisons abandonnées ? Quant aux châteaux hantés,
ils bénéficient du tourisme, soumis aux lois
du marché, ce qui ne plaide guère en
faveur de l'authenticité.
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Rappel : autres éléments, et hypothèses, dans la page
Poltergeists.

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