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LE VERBE

Les premiers exercices (I à XI, XVII, XVIII) sont des révisions élémentaires (niveau primaire ou collège), les suivants constituent un approfondissement progressif sur l’usage des temps et des modes. Pour des études de Lettres, la lecture d’ouvrages spécialisés sera indispensable, en particulier la Grammaire méthodique du français de Martin Riegel, chapitre VII.
La leçon sur le verbe porte sur la forme pronominale, les valeurs des temps et des modes ; pour consulter la leçon, cliquez sur :

leçon

LA MORPHOLOGIE DU VERBE

I – Révisions de base sur la morphologie du verbe :

1 - A quoi reconnaît-on chacun des 3 groupes du verbe ?

2 - Quels sont les modes du verbe ? Indiquez le nombre de personnes et de temps pour chacun.

3 - Les temps composés :

a) De quoi est fait un temps composé ?

b) Comment un temps composé correspond-il à un temps simple ?

c) Conjuguez le verbe chanter à un temps composé de votre choix, et expliquez sa formation.

4 - Les voix :

a) Quelles sont les voix du verbe ? (2 voix + 1 forme)

b) Utilisez le verbe laver dans 3 phrases, où vous le mettrez à chacune des voix ou forme (que vous indiquerez).

5 - Révisions sur les temps :

a) Chaque temps composé correspond à un temps simple : expliquez en quoi le passé composé " Il a mangé " correspond au présent.

b) Donnez le plus-que-parfait du même verbe, à la même personne ; à quel temps simple correspond-il ?

c) Qu'est-ce qui sert de radical au futur simple ?

d) Conjuguez les verbes chanter et courir au futur simple, à la 1ère personne du singulier.

e) Qu'est-ce qui sert de radical au conditionnel présent ?

f) Conjuguez les verbes chanter et courir au conditionnel présent, à la 1ère personne du pluriel.

g) Qu'est-ce qui sert de radical au subjonctif imparfait ?

h) Conjuguez les verbes chanter et courir au subjonctif imparfait, à la 3ème personne du singulier.

II – Conjuguez les verbes suivants au présent, à la personne indiquée :

1) apercevoir : ils

2) appeler : vous

3) balayer : ils

4) battre : je

5) connaître : il

6) courir : nous

7) craindre : je

8) croire : ils

9) devoir : tu

10) faire : vous

11) jeter : nous

12) mettre : je

13) mourir : vous

14) paraître : il

15) prendre : nous

16) rire : je

17) savoir : ils

18) servir : il

19) tenir : vous

20) vouloir : ils

III – Conjuguez les verbes suivants au futur simple de l'indicatif, à la personne indiquée :

1) ranger : je

2) finir : tu

3) balayer : il

4) nettoyer : nous

5) jeter : vous

6) aller : ils

7) apercevoir : je

8) s'asseoir : tu

9) courir : il

10) falloir : il

11) pleuvoir : il

12) cueillir : nous

13) faire : vous

14) envoyer : je

15) pouvoir : je

16) prévoir : tu

17) savoir : il

18) venir : nous

19) voir : vous

20) vouloir : ils

IV – Conjuguez les verbes suivants au passé simple de l'indicatif, à la personne indiquée :

1) aller : je

2) apercevoir : tu

3) bâtir : nous

4) s'asseoir : il

5) connaître : nous

6) courir : ils

7) croire : je

8) devoir : il

9) dire : ils

10) envoyer : je

11) faire : vous

12) falloir : il

13) lire : tu

14) louer : ils

15) mettre : je

16) mourir : il

17) naître : il

18) nettoyer : nous

19) paraître : ils

20) peindre : tu

21) plaire : il

22) pleuvoir : il

23) pouvoir : ils

24) ranger : je

25) savoir : vous

26) tenir : je

27) vivre : il

28) voir : nous

29) vouloir : il

30) vrombir : ils

V – Mettez au passé simple tous les verbes qui sont au présent dans les phrases suivantes :

1) Je vais dans le jardin public ; j'aperçois un banc, et je m'assieds dessus. Je mets mes lunettes et je commence à lire. Soudain, j'aperçois un de mes amis. Je l'appelle ; il me voit, il vient vers moi et me dit bonjour. Nous discutons une bonne demi-heure, puis il doit partir à cause d'un rendez-vous. Il court un peu pour attraper l'autobus, mais il y parvient et me fait un petit signe en partant.

2) Ce jour-là, je reçois une carte de ma tante, et je la lis avec plaisir. Je veux lui répondre, mais je ne retrouve pas mon stylo. Je le crois perdu. Il me faut fouiller tout mon bureau ; je le reconnais enfin au milieu d'un tas de vieilles paperasses, d'où je le sors un peu poussiéreux. Je le nettoie, et je peux écrire.

3) Il naît un 1er janvier, et meurt un 31 décembre.

4) Mon journal paraît ce jour-là plus tard que d'habitude, mais je ne sais pas pourquoi.

5) En voyant arriver l'animal, ils sont surpris, ils ont même une grosse frayeur.

VI – Mettez les verbes de ce texte au futur simple de l'indicatif, puis au conditionnel présent :

Tiens, tu (être) la guichetière ; moi, je (venir) pour un renseignement. Mais j'(avoir) un défaut de prononciation, et tu (comprendre) mal. Alors, j'(essayer) de m'exprimer par gestes, mais tu t'(énerver) vite. Tu me (donner) une feuille de papier : j'(écrire), et tu (finir) par deviner ce que j'(avoir voulu) dire. Ça te (faire) rire. Je me (vexer), nous nous (disputer) sans nous comprendre.

VII – Mettez au conditionnel présent les verbes des phrases suivantes :

1. Avez-vous du feu ?

2. Ils doivent s'en souvenir.

3. Je ne veux pas te déranger.

4. Peux-tu me répondre ?

5. Est-il capable de recommencer ?

6. Faut-il en arriver là ?

7. Voient-ils qu'il y a danger ?

8. Voulez-vous une tasse de thé ?

9. Il fait une allergie aux concombres.

10. Cela tient-il à son état de santé ?

VIII – Les voix

A - Mettez les phrases suivantes à la voix passive :

  1. Les médecins l'avaient un peu trop vite considérée comme une malade incurable.
  2. Les troupes de choc auront déjà, au lever du jour, franchi les premières lignes de fortification.
  3. On a sans doute envoyé, durant la guerre, des milliers d'épaves au fond de l'océan.

B - Mettez les phrases suivantes à la voix active :

  1. Un certain nombre d'erreurs auraient été décelées par hasard dans les comptes de l'entreprise.
  2. Le chef de service avait déjà été suspendu de ses fonctions pour faute grave par la direction générale.
  3. Apparemment, le patron ne fut pas toujours obéi de ses subordonnés.

C - Mettez la subordonnée relative à la voix passive dans les phrases suivantes :

  1. Les nouvelles qui ont enthousiasmé la population étaient malheureusement fausses.
  2. Le communiqué que la Présidence envoya aux journaux laissa les lecteurs insatisfaits.

IX – Les voix

Pour chacune des phrases suivantes :

— Relevez tous les verbes et indiquez leur voix.

— Mettez les verbes actifs à la voix passive, et réciproquement, quand c'est possible ; sinon, indiquez " impossible " pour le verbe concerné.

Rappels : la construction d'une phrase est à respecter (une subordonnée, par exemple, ne devient pas principale). Le temps des verbes ne doit pas être changé.

1) Une lettre recommandée a été apportée par un commissionnaire spécial.

2) Le nouveau patron aura bientôt renouvelé toute l'organisation des bureaux, qui semblaient un peu vétustes.

3) Cet ingénieur était très bien considéré de ses supérieurs.

4) La ligne de chemin de fer qui traverse le village sera bientôt supprimée, paraît-il.

5) Nous avons été prévenus de son mariage par un beau matin d'avril.

6) Ce grand savant était très estimé de tout le monde.

7) Cette statue a été édifiée par un jour de grand vent, et elle est restée un peu tordue.

8) Quand j'aurai été payé, je viendrai régler mes dettes.

9) Ce gourmand aura mangé en fin de compte tous les gâteaux qui restaient.

10) Les lignes électriques qui défigurent le paysage seront un jour remplacées par des câbles enterrés.

X – Les verbes pronominaux

— Soulignez les verbes pronominaux dans les phrases suivantes. Déterminez à quels types de verbes pronominaux ils appartiennent.

— Quand le pronom (supplémentaire, conjoint) possède un sens et une fonction, encadrez ce pronom et indiquez sa fonction. Dans le cas contraire, indiquez : "Le pronom n'a pas de fonction".

— Quand le verbe pronominal a un sens passif, transposez la phrase à la voix passive.

1) Il s'admira en rentrant chez lui. (A. Daudet)

2) Le sérum antitétanique, à ses commencements, s'administrait par voie buccale. (G. Duhamel)

3) Alors, selon notre coutume, l'un l'autre nous nous interrogions. (A. Gide)

4) Quand tout fut fini et que je me regardai dans une glace, j'avais changé d'identité. (H. Troyat)

5) Malgré son armée puissante, César ne s'empara pas de Gergovie.

6) Je me garderai bien de vous contredire.

7) Avant de partir, nous nous préparâmes quelques sandwichs et des boissons.

8) On courait ; on se poursuivait, on se fuyait, on se croisait en courses brusques. (P. Loti)

9) La solution de cette affaire s'imagine facilement.

LES VALEURS DES TEMPS

XI – Mettez les textes suivants au passé (imparfait / passé simple) :

1) Bricolage

Un jour que je m'ennuie, seul à la maison de mon grand-père, je m'avise d'observer le mécanisme de son vieil ordinateur du XXème siècle : des fils transmettent aux composants les signaux électriques. Mais quel est la fonction de chaque composant ? Pour les tester, je dessoude quelques résistances, débranche des transistors. Soudain, une odeur de brûlé se dégage de la carte-mère. Je ne sais pas quel voltage j'ai utilisé. Quand le soir tombe, je suis encore avec mon fer à souder. Pépé vient m'appeler à table. Il s'aperçoit tout de suite du désastre. La bécane est fichue.

2) Incident

Au rez-de-chaussée, la salle résonne des cris et rires des convives. Les uns racontent des histoires, d'autres s'essaient à chanter ; certains, sous l'effet de l'alcool, entament une conversation animée, refont le monde en trois mots et s'endorment sur le quatrième. Soudain, un fracas retentit dans la cour et réveille les dormeurs. Tout le monde se rue à la fenêtre, où l'on voit Madeleine affalée sur le pavé avec la pièce montée en mille morceaux autour d'elle...

3) La légende de Saint Julien l'Hospitalier

La nuit va venir ; et derrière le bois, dans les intervalles des branches, le ciel est rouge comme une nappe de sang. Julien s'adosse contre un arbre. Il contemple d'un œil béant l'énormité du massacre, ne comprenant pas comment il a pu le faire.

De l'autre côté du vallon, sur le bord de la forêt, il aperçoit un cerf, une biche et un faon. Le cerf, qui est noir et monstrueux de taille, porte seize andouillers avec une barbe blanche. La biche, blonde comme les feuilles mortes, broute le gazon ; et le faon tacheté, sans l'interrompre dans sa marche, lui tète la mamelle.

L'arbalète encore une fois ronfle. Le faon, tout de suite, est tué.

(d'après Gustave Flaubert)

LE PRÉSENT DE L'INDICATIF

XII – Indiquez la valeur de chacun des présents de l'indicatif soulignés dans les phrases suivantes :

  1. Il était à peu près 22 heures. Soudain, on sonne à ma porte. C'étaient les cousins de Belgique qui débarquaient !
  2. Dans quelques jours, nous achetons notre nouvelle voiture.
  3. Souvent, les week-ends de printemps, nous allons à la mer.
  4. " Et voici que Dugenou envoie un véritable boulet de canon dans les buts adverses... Non, sur le montant, hélas... "
  5. L'hiver chez nous correspond à l'été en Australie.
  6. Vous l'avez raté de peu : il sort d'ici !
  7. Le soir, chacun de nous lit un peu avant de se coucher.
  8. " Mais si, chère madame, je vous garantis que c'est vous qui faites erreur. "
  9. Les hirondelles sont des oiseaux migrateurs.
  10. Les deux rois se rencontrent et signent un traité : la guerre de cent ans est finie.

XIII – Donnez la valeur de chacun des présents de l'indicatif soulignés dans les phrases suivantes :

  1. Javotte se contenta de lui faire une révérence muette ; mais en se levant elle laissa tomber un peloton de fil et des ciseaux. Nicodème se jette aussitôt avec précipitation à ses pieds pour les relever ; Javotte se baisse de son côté, et, se relevant tous deux en même temps, leurs deux fronts se heurtèrent. (Furetière)
  2. Les deux frères étaient face à face, l'insulte aux lèvres ; la lourde tension qui précède l'orage mettait à vif les nerfs des témoins.
  3. Dans une heure au plus tard je reviens en ce lieu. (Corneille, Polyeucte I, II)
  4. Pendant que j'écris ces lignes, le soleil se lève, témoin de mon insomnie.
  5. Ma grand-mère va encore chaque mardi au marché du village.
  6. Elle marcha devant moi dans un de ces étroits et longs corridors qui servent de vestibule aux maisons anglaises. (Chateaubriand)
  7. C'était l'époque des carnavals, qui ont lieu dans une liesse indescriptible.
  8. A quatre heures du matin, Vatel s'en va ; partout il trouve tout endormi ; il rencontre un petit pourvoyeur qui lui apportait seulement deux charges de marée. (Mme de Sévigné)

LES TEMPS DU PASSÉ

XIV – Indiquez le temps des verbes et la valeur de ce temps dans les phrases suivantes :

1) Je sonnai. Personne ne sembla entendre. Je cognai vigoureusement le marteau sur le lourd battant. La porte s'entrouvrit. Un vieux domestique apparut dans l'entrebâillement, un bonnet de nuit sur la tête. Visiblement sourd, il cria pour me demander mon nom et la raison de ma venue si tardive.

2) Le soir, Berthe sonnait Monsieur, et servait son dîner dans le petit boudoir.

3) J'entrai dans la vieille chapelle. Sur les côtés, les vitraux étaient brisés. Au fond, là où fut l'autel, ne subsistaient que quelques fragments de marbre.

4) Le village, qui fut longtemps à l'abandon, a retrouvé vie après l'installation de quelques familles nouvelles.

5) C'est un écrivain prolixe qui publia au moins vingt romans et collabora trente ans à une revue littéraire.

6) " Vous soupçonnez à tort, brigadier. Sébastien est un vieil ami, et je venais prendre de ses nouvelles. "

7) L'attelage n'en pouvait plus. Quelques kilomètres de plus et les chevaux s'écroulaient.

8) Bientôt la déclivité s'accentua. " Nous avons franchi la frontière ! " s'écria le guide.

9) Le jour même où les prussiens quittèrent la capitale, l'armée française rentrait dans Paris.

10) Le vieux Victor fit tant de bruit dans l'escalier qu'il réveilla tous les clients qui dormaient.

11) Du temps où ils furent riches, ils ont conservé une allure altière qui, dans un milieu où le paraître dissimule l'être, peut tenir lieu de raison sociale.

XV – Développement sur les temps

Étude des temps dans le texte de Victor Hugo ci-dessous (cité dans L'Étude pratique de la langue française de A. Rougerie, Dunod, 1960, p. 394).

Texte :

Je m'en revenais à Paris à pied. Je m'assis, adossé à un chêne sur un talus d'herbe, les pieds pendants dans un fossé et je me mis à crayonner sur mon livre vert. Comme j'achevais la quatrième ligne — que je vois aujourd'hui sur le manuscrit séparée de la cinquième par un assez large intervalle — je lève vaguement les yeux et j'aperçois, de l'autre côté du fossé, sur le bord de la route, devant moi, à quelque pas, un ours qui me regardait fixement.

En plein jour, on n'a pas de cauchemar, on ne peut être dupe d'une apparence, d'un rocher difforme, ou d'un tronc d'arbre absurde. C'était bien un ours. Il était gravement assis sur son séant. Sa gueule était entrouverte ; une de ses oreilles pendait à demi ; un de ses yeux était crevé et, de l'autre, il me regardait d'un air sérieux.

LES VALEURS DES MODES

XVI – Relevez les conditionnels dans les phrases suivantes, et indiquez leur valeur :

  1. Je croyais que tu n'arriverais jamais !
  2. Le bruit court qu'on aurait évacué discrètement les riverains du barrage.
  3. Je souhaiterais faire imprimer cet article.
  4. Avec un peu de persévérance, il y arriverait.
  5. L'entrepreneur affirma qu'il aurait terminé dans l'après-midi.
  6. Si tu t'étais renseigné, tu n'aurais pas perdu tout ce temps.
  7. Je prendrais bien un autre petit verre de rhum ! dit le condamné.
  8. Quoi ! je me laisserais tromper par un vulgaire escroc !
  9. L'équipe d'alpinistes aurait atteint le sommet de l'Everest.
  10. Chacun pensait que l'affaire s'arrangerait à l'amiable.
  11. Et moi-même, à mon tour, je me verrais lié ? Et les Dieux jusque-là m'auraient humilié ? (Racine, Phèdre, I, I)
  12. Quand même ma fierté pourrait s'être adoucie, Aurais-je pour vainqueur dû choisir Aricie ? (Racine, Phèdre, I, I)

INDICATIF OU SUBJONCTIF

XVII – Complétez les phrases suivantes à l'aide du verbe " avoir compris ", que vous accorderez au mode et au temps nécessaires.

1) Je te dis qu'il...

Je sais qu'il...

J'espère qu'il...

Je souhaite qu'il...

Je regrette qu'il...

Je doute qu'il...

Je me doute bien qu'il...

Je crois qu'il...

Je vous garantis qu'il...

Sa mère aurait voulu qu'il...

Il est le seul qui...

Croyez-vous qu'il…  ?

Je ne crois pas qu'il...

Qu'il… , j'en suis certain...

2) Chaque fois qu'il... , je m'en suis douté...

Avant qu'il... , il se passera du temps...

Pour qu'il... , il faut qu'il ait bien réfléchi...

Bien qu'il... , il n'a pas manifesté de réaction...

Parce qu'il... , il veut partir...

Il a beaucoup réfléchi, si bien que finalement il...

XVIII – Conjuguez au mode et au temps qui conviennent les verbes entre crochets :

  1. Nous avions remarqué que ce poteau [porter] une fausse indication.
  2. C'est ce qui explique que tant d'automobilistes [se retrouver] dans le canal.
  3. Pourtant, le préfet ne pensait pas qu'il [être] utile de le changer.
  4. On nous signala que les clignotants de la voiture ne [fonctionner] pas.
  5. J'étais indigné qu'on [traiter] ainsi un prisonnier.
  6. Ma tante exigeait à la fois qu'on l'[approuver] dans son régime et qu'on la [plaindre] pour ses souffrances.
  7. Il ne put dire un mot jusqu'à ce qu'il [retrouver] tout son souffle.
  8. Bien qu'il [apprendre] par la presse que sa femme l'avait quitté, il continuait à croire qu'elle était chez sa mère.
  9. Après qu'il [attraper] un brochet, il manqua de s'enfuir devant les crocs acérés du monstre.

XIX – Dans le texte suivant, tous les subjonctifs imparfaits ou plus-que-parfaits ont été remplacés par des passés simples ou antérieurs. Corrigez les terminaisons quand c'est nécessaire, et justifiez les subjonctifs obtenus.

UN ORAGE ÉPOUVANTABLE

Quand l'orage éclata, on eut dit que le ciel entier s'écroulait. Il semblait que l'écho multiplia le tonnerre à l'infini dans les collines. Simultanément, toutes les lumières s'éteignirent. On se fut trouvé dans la nuit complète si Germain n'avait pensé à préparer les chandeliers.

Avant qu'on eut fini d'allumer toutes les bougies, le portail résonna comme si le Diable lui-même l'eut secoué. Germain se dépêcha d'y courir tant qu'il put sous l'averse. Après qu'il eut ouvert, il aperçut deux ombres ruisselantes dans l'encadrement.

C'étaient des voyageurs égarés qui avaient craint que la nuit les surprit dans la forêt. Ils demandaient qu'on les hébergea, ne fut-ce que dans une grange.

Le comte ne voulut point qu'on douta de son hospitalité, et les pria fort civilement à dîner, bien que son propre repas fut déjà bien entamé. Qu'il dut le recommencer, il le savait bien, mais cela ne le gêna guère. Il ordonna qu'on rapporta des confits et des volailles rôties, et ce fut de nouvelles libations que chacun des invités inattendus n'oublia sans doute de longtemps, le plus fastueux festin qu'on put faire aux chandelles dans un château aussi délabré...

XX – Relevez les subjonctifs dans les phrases suivantes, indiquez leur temps et justifiez le mode :

  1. Soit qu'il fût fatigué, soit que la tête lui tournât, on crut le voir hésiter et chanceler. (V. Hugo)
  2. Et cependant, dit-elle, avant qu'il soit la mi-Carême, il faut que je sois devers le roi, dussé-je, pour m'y rendre, user mes jambes jusqu'aux genoux. (J. Michelet)
  3. Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes. (Corneille, Le Cid)
  4. Si peu qu'il nous soit payé, notre temps nous est précieux. (M. Aymé)
  5. L'occasion, Néarque, est-elle si pressante Qu'il faille être insensible aux soupirs d'une amante ? (Corneille, Polyeucte, I, I)
  6. Qui sait même, qui sait si le roi votre père Veut que de son absence on sache le mystère ? (Racine, Phèdre, I, I)
  7. Dieux tout-puissants, que nos pleurs vous apaisent. (Racine, Phèdre, I, III)
  8. Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles. Plût aux Dieux que mon cœur fût innocent comme elles ! (Racine, Phèdre, I, III)
  9. Que voulez-vous que je vous dise ? Vous soutenez également toutes deux que je vous ai promis de vous prendre pour femmes. Est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu'il soit nécessaire que je m'explique davantage ? Celle à qui j'ai promis effectivement n'a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l'autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j'accomplisse ma promesse ? (Molière, Dom Juan, II, IV)
  10. Et je leur disais que, si quelqu'un leur venait dire du mal de vous, elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas de lui dire qu'il en aurait menti. (Molière, Dom Juan, II, IV)

XXI – Développement sur les modes

Étude des modes dans le texte de Montesquieu suivant, extrait des Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence, chapitre VI.

Quand quelque prince ou quelque peuple s'était soustrait de l'obéissance de son souverain, ils [les romains] lui accordaient d'abord le titre d'allié du peuple romain, et par là, ils le rendaient sacré et inviolable ; de manière qu'il n'y avait point de roi, quelque grand qu'il fût, qui pût un moment être sûr de ses sujets, ni même de sa famille.

Quoique le titre de leur allié fût une espèce de servitude, il était néanmoins très recherché : car on était sûr que l'on ne recevait d'injures que d'eux, et l'on avait sujet d'espérer qu'elles seraient moindres ; ainsi il n'y avait point de services que les peuples et les rois ne fussent prêts de rendre, ni de bassesses qu'ils ne fissent pour l'obtenir.

XXII – Même question sur quelques autres phrases extraites du même ouvrage, chapitre XVI :

Quand l'armée associa à l'empire Philippe, qui était préfet du prétoire du troisième Gordien, celui-ci demanda qu'on lui laissât le commandement entier, et il ne put l'obtenir : il harangua l'armée pour que la puissance fût égale entre eux, et il ne l'obtint pas non plus ; il supplia qu'on lui laissât le titre de César, et on le lui refusa...

(...) Rome avait si bien anéanti tous les peuples que, lorsqu'elle fut vaincue elle-même, il sembla que la Terre en eût enfanté de nouveaux pour la détruire.

Les princes des grands États ont ordinairement peu de pays voisins qui puissent être l'objet de leur ambition...

XXIII - Commentaire sur les modes dans cette célèbre phrase de Victor Hugo :

Il semblait que cette masse était devenue monstre et n'eût qu'une âme.