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Glougloutement

Ce mot a été formé par dérivation proprement dite, soit l'ajout d'affixes sur un radical, mais on peut compter quand même deux étapes.

Le radical est en effet l'onomatopée glouglou, qui imite le bruit de l'eau. C'est le procédé le plus basique de la langue, et sans doute le plus ancien de l'humanité. Cette onomatopée est utilisée comme nom commun : le glouglou de l'eau. Pour être complet, elle existe en bas latin sous la forme glutglut, et s'applique à la bouteille.

Sur ce radical, on a formé d'abord le verbe glouglouter par l'adjonction d'une désinence verbale de premier groupe, avec une consonne t intermédiaire pour faciliter la prononciation entre deux voyelles. Glouglouter, c'est gargouiller, émettre un bruit de type glouglou (on remarquera que cela concerne aussi les dindes et les dindons). Ce verbe est attesté en 1569 chez Ronsard, et il a connu la forme glougloter. Puis, on a ajouté le suffixe -ment pour en faire un nom commun exprimant le fait de glouglouter, soit à peu près la même signification que l'onomatopée première. Ce nom commun se trouve chez Louis Pergaud (décédé en 1915), dans Les Rustiques (publié en 1921), à propos des bulles de gaz qui remontent de la vase ; c'est peut-être cet auteur qui l'a inventé, ou réinventé ; on retrouve le mot chez Blaise Cendrars en 1926, c'est cette dernière référence que donnent le TLF et le Grand Robert.