LA
FORMATION DU VOCABULAIRE |
INTRODUCTION : les différents types de mots
Les mots simples,
constitués d'un seul morphème, s'étudient très vite
en morphologie lexicale : il n'y a pas grand-chose à dire sur eux,
ils ne peuvent pas être décomposés en éléments,
en unités significatives plus petites. Ex : table, moustique,
vapeur, maison, monument, hameçon... (ils ne sont pas forcément
constitués d'une seule syllabe).
Rappel : un morphème est une unité minimale porteuse de sens (un radical, un préfixe ou un suffixe, une désinence sont des morphèmes).
Attention
: en dehors de l'Histoire de la langue, les mots sont à étudier
selon une perspective synchronique (et non diachronique) :
si un préfixe n'est plus senti comme tel, on considère qu'il fait
partie du radical et qu'il s'agit d'un mot simple. Exemples :
Si des mots ne sont plus sentis comme appartenant à la même famille, on les considère comme des mots simples différents : ainsi, muer et remuer (on ne voit plus le rapport de sens entre les deux). A l'inverse, il y a quelquefois des familles d'adoption, comme nous l'indiquons ci-après.
Les autres
mots, complexes, sont appelés mots construits ; ils
sont formés d'au moins deux morphèmes, et ont été
constitués selon plusieurs procédés, dont les plus fréquents
relèvent de la dérivation, ou de la composition.
On dit qu'ils sont motivés, c'est-à-dire qu'ils sont perçus
en association avec une forme simple originelle, ils ne reposent pas simplement
sur eux-mêmes. C'est une association à l'intérieur de la
langue, alors que les mots simples sont associés à une réalité.
A titre d'exemples de motivations... fausses, certains mots sont apparentés à une famille d'adoption : souffreteux est faussement rapproché de souffrir, alors qu'il est dérivé d'un ancien mot, souffraite = « disette » ; ouvrable ne vient pas de ouvrir, mais de ouvrer ; faubourg ne vient pas de faux bourg, mais de fors bourg (foris = « dehors »).
Le lexique
d'un dictionnaire comprend environ un quart de mots simples et trois quarts
de mots construits. Au contraire, une conversation banale (orale) utilise à
peu près 80% de mots simples, soit la proportion inverse.
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