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La documentation et les photos anciennes
de ces pages sont extraites de l'abondant et remarquable travail
de collectage et rédaction effectué sur l'histoire
d'Acheville par René Jacques, journaliste à La Voix du Nord.
HISTOIRE D'ACHEVILLE
Etymologie
Origines - Paroisse - Destructions - Moulin - Chevalerie - Révolution
Une
origine ancienne

L’existence du village remonte au moins
au IIIèmesiècle après J.C., puisqu’on a retrouvé
au cours du XIXèmesiècle, aux deux extrémités
du terroir (vers BOIS-BERNARD et VIMY), des sépultures de
cette époque contenant des vases, des cruches, un four et
des ustensiles utiles à la vie de l’homme au quotidien. Cependant,
la première mention écrite de cette peuplade date
de 1070. En l’an 1129, un premier lieu de culte est créé.
L’ordonnance de Philippe le Bon indique la présence de 22
feux groupés autour de l’église. La paroisse est
le haut lieu de la vie locale dans le haut moyen âge, à
partir du XIIèmesiècle. Les fidèles, une fois décédés,
sont enterrés dans le cimetière attenant à
l’église. A ACHEVILLE comme dans beaucoup d’autres lieux,
l’église échappe au pouvoir de l’évêque
pour tomber dans les mains des propriétaires laïcs,
par concession féodale. Les nouveaux propriétaires
appartiennent à la famille d’Oignies. Quant à l’autel,
il est cédé à l’abbaye d’HENIN-LIETARD.
En 1326, l’abbé Jean, originaire de FAMPOUX, fait construire
une chapelle. La fonction curiale revient à l’abbaye.
Au XIIIèmesiècle, l’abbaye d’HENIN-LIETARD possédait
l’hôtel d’ACHEVILLE et des terres sur le village ; ses
religieux desservirent la cure jusqu’à la révolution.
En 1569, Adrien d’OIGNIES possédait la seigneurie qu’il transmit
aux Neuville, Lannoy Bournonville et enfin aux Duras en 1727.
La commune, complètement anéantie lors de la 1èreguerre
mondiale, reçut la croix de guerre par arrêté
du 23 septembre 1920. La signification du blason communal relève
donc des armes des Neuville (d’or fretté de gueules), les
associant à celles du seigneur ecclésiastique, l’abbaye
d’HENIN-LIETARD (de gueules à la bande d’or).
Le
village et la paroisse

La tradition décide que seul un abbé
venu d’HENIN peut officier à l’église d'ACHEVILLE,
placée sous le vocable de St Martin. Cette pratique perdure
jusqu’en 1793. En compensation, l’abbaye reçoit des revenus
et les terres sont intégrées à son domaine.
Elle les perd au moment de la révolution quand elle deviennent
des « biens nationaux ». Le 18 juillet
1790, à ARRAS, on procède à l’élection
des membres du directoire. Un nommé Davril est élu.
Les achevillois sont peu ouverts aux idées nouvelles. Ils
soutiennent leur curé, Martin LEJEUNE, âgé de
55 ans, qui reste fidèle à l’église de Rome.
Il mène campagne contre le curé constitutionnel Moronval.
La notoriété du est telle qu’aucun citoyen ne se rend
à la réunion de l’assemblée primaire du 26
août 1792, en vue des élections législatives.
L’église, avec son clocher en pierre datant de 1698, semble
échapper à la vente. Elle sera cependant démolie
lors de la 1èreguerre mondiale.
Au
fil des destructions
ACHEVILLE, au cours des siècles,
fut détruite une première fois par le Comte Ferrand
de Flandres, puis par les troupes de Condé lors de la bataille
de Lens, le 20 août 1648. Elle fut à nouveau rasée
en 1710 lors de la guerre de la succession d’Espagne. Elle disparaît
une dernière fois de la carte lors de la 1èreguerre mondiale. Le 12 mai 1919, le conseil
municipal décide de reconstruire l’église et le village.
Le projet est approuvé le 09 décembre 1923. Après
bien des péripéties administratives, les travaux commencent
en 1929. L’inauguration du nouveau lieu de culte a lieu le 25 mai
1931. Plus de soixante dix ans après, une complète
rénovation extérieure et intérieure sera décidée.
Les travaux ont été achevés dans le courant
de l'année 2004. Quant au village, sa complète
reconstruction sera achevée dans les années trente.
Dans cette commune qui s’étend sur un peu plus de trois cents
hectares, le conseil municipal, chaque année et dans le cadre
de l’intercommunalité, cherche à apporter un peu plus
de confort et d’équipement.
Le moulin d'Acheville

Le moulin à blé qui existait
avant 1914 était construit à l’emplacement de l’actuel
château d’eau. On sait que dans les temps plus anciens, aux
environs de 1760, il existait un autre moulin dans la commune, qui
servait à « tordre l’ huile ».
En effet, la culture des oléagineux dans la commune d’ACHEVILLE
s’est substituée à la jachère. Au XVIIIèmesiècle,
on cultivait l’œillette, donnant une huile douce qui servait pour
la table et dont le résidu après concassage servait
à alimenter le bétail ; les tiges étant
utilisées comme litière. Puis vint la cameline dont
l’huile entrait dans la fabrication de la peinture. Le colza, dans
le courant du XVIIIèmesiècle, fournissait l’huile pour l’éclairage
et le graissage. L’intérêt de ces cultures n’avait
pas échappé à l’abbaye. Celle du lin est doublement
utile ; l’huile extraite est utilisée notamment en pharmacie,
tandis que la fabrication du fil de lin est obtenue à partir
de la séparation de la filasse d’avec la partie ligneuse.
Les batteurs d’huile, qui travaillaient dans des conditions très
pénibles, décoraient leur moulin de guirlandes le
23 novembre, jour de la fête de leur saint patron : Clément.
L’épopée
de Gilbert Lannoy
Luttes
d'influence entre chevaliers et ecclésiastiques

La communauté d’ACHEVILLE, établie
peu après l’an mil, s‘est très vite divisée
entre deux seigneuries temporelles qui ne faisaient pas toujours
bon ménage : l’une était chevaleresque avec la
création des premières baronnies ; l'autre était
confiée à la puissance ecclésiastique des abbayes.
La famille d’OIGNIES doit son nom de la terre d’OIGNIES (près
de CARVIN), dans le bailliage de LENS. Elle s’est illustrée
par ses faits d’armes, ses entrées à BRUXELLES et
ses services successifs auprès des infantes d’ESPAGNE. C’est
par un mariage que la terre d’ACHEVILLE passa de la famille d’OIGNIES
aux Lannoy. François d’OIGNIES, qui était déjà
baron de COURRIERES, épousa Bonne de Lannoy. Les Lannoy
s’illustrèrent sur les champs de batailles au service du
comte de Flandres. Gilbert, le plus célèbre, s’est
battu contre le roi Richard et fut soldat du duc de Bourgogne. Il
lutta aux côtés de Ferdinand de Castille pour la défense
de l’Espagne contre les Maures, puis aux côtés du roi
de France, pour obliger le Poitou et le Limousin à se soumettre
à l’autorité royale. Il fut fait chevalier de
la toison d’or en récompense de ses services (une distinction
qui revient seulement aux grands d’Espagne et aux Habsbourg d’Autriche).
Comme diplomate, il excella auprès du roi de Pologne.
Après un dernier voyage à Jérusalem, il acheva
sa vie comme pèlerin à St Jacques en Galicie. Plus
tard, la terre d’ACHEVILLE passa aux mains des Bournonville et des
Duras, qui la gardèrent jusqu’à l’ancien régime.
Révolution Les laboureurs
prennent le pouvoir
 [photo
de La Voix du Nord, ici celle de la mairie actuelle]
Déjà la rédaction du
cahier de doléances de mars 1789 laissait apparaître
une réelle volonté du changement dans la façon
de vivre. Fin janvier 1790, soit moins de six mois après
l’abolition des privilèges et des droits féodaux,
les achevillois ont adhéré aux idées nouvelles.
Les premières élections ont lieu le 27 février
1790. Une réunion préalable est organisée par
un nommé Martinet en sa qualité de commissaire nommé
par le corps échevinal, puisque la commune émancipée
depuis de nombreuses années (vers 1510) possédait
une assemblée composée du mayeur et d’échevins.
Après la formation du bureau présidé par Augustin
DAVRIL, fermier, secrétaire François Joseph MARTINET,
scrutateurs Grégoire RENAULT, Albert LHOMME et Jean-Pierre
LESAGE, le maire élu est Pierre Augustin DAVRIL, fermier.
Officiers municipaux Louis Joseph de Bailliencourt dit Courcol,
fermier, 30 ans, Pierre Antoine RENAULT, fermier, 42 ans, procureur
Pierre Joseph RENAULT, laboureur, 41 ans. Les notables Célestin,
Jean-Baptiste, Grégoire, Renault, tous laboureurs, âgés
respectivement de 49, 35, 60 ans, Isidore DAUTRICOURT, laboureur,
30 ans, Albert LHOMME, 49 ans, secrétaire-greffier, François
Joseph MARTINET, arpenteur, 46 ans… Le sixième notable, absent
du procès-verbal, est Jean-Pierre LESAGE qui, décédé
après son élection, n’a pas siégé. Puisqu’il
ne pouvait y avoir cumul de mandat, la nomination de Pierre Augustin
DAVRIL à l’administration du district d’ARRAS le 20 juillet
1790, a entraîné l’élection d’un nouveau maire
le 25 juillet : Louis JOSEPH de Bailliencourt dit Courcol.
Il a été remplacé comme officier municipal
par Albert LHOMME, précédemment notable. Le village
compte alors 204 habitants (hommes 45, femmes 62, enfants de moins
de 18 ans, 88). A noter que seuls les hommes de plus de 25 ans payant
un impôt égal à plus de trois journées
de travail et non domestiques ont pu élire leur première
assemblée locale. Au moment de l’entrée en fonction
de la municipalité élue, les chemins étaient
en bon état. L’ancien échevinage n’avait ni charges
ni dettes, ni comptes, ni caisse. La commune disposait de revenus
pour les pauvres (l’ancêtre du CCAS). Le receveur de la table
des pauvres était un nommé Pierre François
RENAULT. La famille RENAULT a souvent été représentée
à la mairie au cours des siècles. Georges RENAULT
a été maire d’ACHEVILLE pendant une trentaine d’années.

Suite :
les deux guerres
du XXème siècle
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