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UNITÉS LINGUISTIQUES

l'écrit - l'oral - autres unités - problèmes - les morphèmes

III – AUTRES UNITÉS

1) Unités grammaticales :

— La partie du discours :

C'est une unité d'analyse, qui ne correspond pas forcément au mot : de telle sorte que se compose de 4 mots, mais constitue une seule partie du discours, une conjonction de subordination, sous forme de locution. A l’inverse, du = de + le = 2 parties du discours en un mot.

— Le syntagme est une unité de syntaxe, c'est un groupe susceptible de jouer un rôle grammatical dans une phrase, d'y assumer une fonction. Ainsi, le nom seul ne peut fonctionner, mais avec un déterminant, il peut être sujet, COD... On dit SN là où on dit GN en grammaire traditionnelle. Il correspond à peu près au groupe oral.

— La proposition : c’est une partie de phrase transformable en phrase simple. En analyse logique, on l'isole comme unité, mais la subordonnée n'a pas le même statut que la principale ou l'indépendante.

 

2) Unités morphologiques : les morphèmes

Le morphème est une unité de signification minimale ; le plus petit segment qui soit porteur de signification. Ainsi, un mot construit comme indiscutablement comprend plusieurs morphèmes (4), qui sont liés. On distingue :

— les morphèmes lexicaux, qui sont les radicaux, ou bases, les mots simples, porteurs du sens de base ; auxquels s'ajoutent les affixes lexicaux (préfixes, suffixes) ;

— les morphèmes grammaticaux, qui se définissent par rapport aux précédents, et n'ont pas de véritable sens seuls : désinences (pluriel, féminin, désinences verbales), pronoms (qui remplacent), déterminants, mots-outils (prépositions, conjonctions). Ces morphèmes sont libres (mots à part entière), à l'exception bien sûr des désinences.

Développement sur les morphèmes

IV – PROBLÈMES

1) Le mot :

Le mot est une unité traditionnelle, qui a ses raisons d'être, à l'écrit surtout, mais pas seulement.

– a) Défauts :

— Mot et partie du discours ne se recouvrent pas.

— Un mot n'est pas forcément une unité de signification simple. Un mot construit par dérivation comporte préfixe + radical + suffixe ; ex : in/discut/able/ment.

– b) Qualités :

Outre la lisibilité, il est évident que si le mot subsiste, c'est qu'il a ses raisons d'être. Ainsi, dans un mot construit, on sent bien le lien entre le préfixe, le radical et le suffixe ; les affixes sont liés, ils ne peuvent pas être indépendants ; d'ailleurs, le radical est souvent un mot tronqué, voire un radical latin.

De même, le locuteur natif (celui qui manipule sa langue maternelle) sait intuitivement que cheval et chevaux, c'est le même mot (un linguiste étranger ou... extra-terrestre pourra se poser la question dans un premier temps). Par permutation, en mettant un déterminant pluriel, on voit que seule la désinence change ; une désinence est forcément liée, et la plupart des désinences du pluriel sont inaudibles en français actuel.

Il en est de même des allomorphes, les variantes du radical verbal dans les verbes très irréguliers : est / sera / fut... C'est par permutation qu'on se rend compte qu'il s'agit du même mot.

Le problème des mots composés, ou des locutions : c'est une question d'usage. On peut par tradition conserver porte-manteau ou chemin de fer en deux ou trois mots ; mais quand l'intérêt disparaît, on colle les mots : portemanteau, portefeuille ; on pourrait écrire chemin-de-fer. De même pour, par exemple, les conjonctions : lorsque / parce que (anciennement pour ce que). Seul le lien à l'histoire explique les graphies en plusieurs mots là où il ne reste qu'une unité de sens. La réforme de l'orthographe de 1990 recommande de coller les mots composés quand c'est possible, et de leur faire suivre les règles d'accord traditionnelles des noms. Pour certains mots comme un arc-en-ciel, un problème de prononciation se poserait, à moins d'écrire un arquenciel, ce qui n'est pas choquant.

2) La phrase :

C'est une unité complexe, qui pose des problèmes de reconnaissance.

— D'abord, sa complexité amène dans un certain nombre de cas à délimiter une sous-unité qui est la proposition.

— Mais ces propositions peuvent être [principale + subordonnée], ou [indépendante + indépendante coordonnée]. Ce n'est pas la même chose, car une subordonnée n'est qu'un complément, alors qu'une indépendante est un énoncé à part entière, et on est alors amené à parler de deux sous-phrases.

— Le découpage par la ponctuation pose d'abord le problème de la ponctuation faible : un point-virgule établit-il la fin d'une phrase (voir aussi les deux points, points d'interrogation, d'exclamation, de suspension, qui n'ont pas toujours le même rôle) ?

— En outre, un auteur peut mettre une ponctuation expressive, volontairement forte, et la phrase graphique ne correspond plus à la phrase syntaxique :

On peut en inventer dans le même style :

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