LES NATURES

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I - Donnez la nature (catégorie grammaticale) de tous les mots de la phrase suivante :

Il ne suivait pas la mode, et portait un costume bourgeois du siècle passé, avec de la dentelle.

II - Donnez la nature des mots en gras, en cherchant les arguments qui justifient cette nature :

  1. Il fait soigneusement le travail qu'on lui a demandé.
  2. Il prétend qu'il n'a pas été assez payé.
  3. Je te tiens !
  4. Mes parents arrivent, mais sont les tiens ?
  5. On le considérait comme un parfait incapable, car il ne semblait rien comprendre à ce qu'on disait ! en fait, je me demande ce qu'il savait faire, à part dormir.
  6. Mon Dieu ! qu'il est donc bête !

III - Donnez la nature de tous les mots en schtroumpf, et cherchez à quels indices (critères) on reconnaît leur nature :

Le schtroumpf qui avait schtroumpfé le schtroumpf du Grand Schtroumpf en était quand même schtroumpfement schtroumpf. Il schtroumpfa pour lui-même : «Schtroumpf ! qu'est-ce que je suis schtroumpf !» Puis il se schtroumpfa un schtroumpf de schtroumpf. Il se sentit alors schtroumpfement mieux.

IV - Texte d'appui :

(Dans la France envahie, des Français logent un ennemi ; ils l'écoutent exposer ses idées, mais, par correction, restent silencieux)

Je ne puis me rappeler, aujourd'hui, tout ce qui fut dit au cours de plus de cent soirées d'hiver. Mais le thème n'en variait guère. C'était la longue rhapsodie de sa découverte de la France : l'amour qu'il avait de loin, avant de la connaître, et l'amour grandissant chaque jour qu'il éprouvait depuis qu'il avait le bonheur d'y vivre. Et, ma foi, je l'admirais. Oui : qu'il ne se décourageât pas. Et que jamais il ne fût tenté de secouer cet implacable silence par quelque violence de langage... Au contraire, quand parfois il laissait ce silence envahir la pièce et la saturer jusqu'au fond des angles comme un gaz pesant et irrespirable, il semblait bien être celui de nous trois qui s'y trouvait le plus à l'aise... Et quand enfin Werner von Ebrennac dissipait ce silence, doucement et sans heurt, par le filtre de sa bourdonnante voix, il semblait qu'il me permît de respirer plus librement.

Vercors, Le Silence de la mer.

Indiquez la catégorie grammaticale (nature) des mots en italiques dans ce texte, avec une explication suffisante. Attention : 2 ou 3 mots qui se suivent en italiques peuvent constituer 1, 2, ou 3 parties du discours.

Les exercices qui suivent sont extraits des annales d'examens en 1ère année de DEUG.

V - Texte d'appui :

Ah ! l'heureux temps, et quels rires attendris au moindre souvenir ! Les murs de l'atelier étaient justement couverts d'une série d'esquisses, faites là-bas par le peintre, dans un récent voyage. C'était comme s'ils avaient vu, autour d'eux, les anciens horizons, l'ardent ciel bleu sur la campagne rousse. (E. Zola)

1) Donnez, avec une justification minimale, la nature (classe grammaticale) des 4 mots (ou locutions) soulignés.

2) Étudiez les 4 mots en italiques : donnez leur nature, et indiquez les critères de reconnaissance nécessaires [morphologie / contexte / syntaxe / sémantique].

VI - Dans chacune des phrases suivantes, étudiez brièvement à quelle catégorie appartient de (et ses diverses variantes) : donnez la nature des mots soulignés, et un minimum d'explications, ou un critère décisif.

1) Ce jeune homme aimait faire de jolis compliments aux vieilles dames.

2) Il s'informait ainsi discrètement des richesses qu'elles possédaient.

3) Madame Mélanie lui offrit ce jour-là son plat préféré : des épinards à la crème.

4) On ne retrouva pas d'empreintes sur le cadavre congestionné du jeune homme.

VII - Déterminez à quelles catégories grammaticales appartiennent les mots en italiques, et donnez vos critères de reconnaissance :

1) Si parfois il m'arrive de sourire en pensant à ce vieil ami, ma gaieté est tout affectueuse et tout attendrie. (A. France)

2) Quel prestige exercent donc les noms propres sur ceux mêmes qui se piquent de n'être point dupes des mots et que n'affecte pas le préjugé de la naissance ? (A. Hermant)

VIII - Relevez les occurrences de que et ce que dans les phrases suivantes ; indiquez à quelles catégories grammaticales appartiennent ces termes et donnez les critères de reconnaissance :

1) Je voudrais savoir ce qu'il peut bien faire encore à une heure aussi tardive !

2) Mieux valait abolir ce nom de sa mémoire s'il ne provoquait en lui que de la rancune. (J. Green)

3) Quel prestige exercent donc les noms propres sur ceux mêmes qui se piquent de n'être point dupes des mots et que n'affecte pas le préjugé de la naissance ? (A. Hermant)

IX - Texte d'appui :

Jean-Louis en vint à parler de ce qu'il ferait, à la sortie du collège...

— Naturellement, je préparerai une thèse...

Elle lui demanda combien de mois il consacrerait à cette thèse. Il répondit vivement qu'il ne s'agissait pas de mois mais d'années. Il lui nomma de grands philosophes : leurs thèses contenaient déjà l'essentiel de leur système. Et elle, indifférente aux noms qu'il citait, n'osait lui poser la seule question qui l'intéressât : attendrait-il, pour se marier, d'avoir fini ce travail ? La préparation d'une thèse était-elle compatible avec l'état de mariage ?

— Si je pouvais être chargé de cours à Bordeaux... mais c'est très difficile...

Comme elle l'interrompait, un peu étourdiment, pour dire que son père se ferait fort d'obtenir cette place, il protesta d'un ton sec...

(François Mauriac, Le Mystère Frontenac.)

Indiquez à quelles classes grammaticales appartiennent les mots en italiques, et donnez les critères de reconnaissance : ce que - qu' - l' - fort

X - Dans les phrases qui suivent apparaissent deux occurrences du mot tombe ; à quelles parties du discours appartiennent-elles ? Sur quels critères vous appuyez-vous pour l'affirmer ?

(a) L'œil était dans la tombe et regardait Caïn. (V. Hugo)

(b) Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe ! (V. Hugo)

XI - Vous critiquerez et compléterez la définition suivante du nom, extraite du Bon Usage de M. Grevisse, édition de 1975 :

Le nom ou substantif est le mot qui sert à désigner, à « nommer » les êtres animés et les choses.

Vous illustrerez votre développement par quelques exemples bien choisis.

A titre indicatif, M. Grevisse complète sa définition par cette remarque :

Parmi ces dernières (les choses), on range, en grammaire, non seulement les objets, mais encore les actions, les sentiments, les qualités, les idées, les abstractions, les phénomènes, etc.

XII - Indiquez à quelles parties du discours appartiennent les mots en italiques dans les phrases suivantes, et donnez tous les critères d'identification nécessaires :

1) Lorsque je hante la noblesse, je fais paraître mon jugement, et cela est plus beau que de hanter votre bourgeoisie. (Molière, Le Bourgeois Gentilhomme ; de M. Jourdain à sa femme)

2) Je crois qu'il était peu habile ou fort occupé de quelque grave entreprise, car il me permettait très volontiers de lire pendant le temps des répétitions. (Balzac)

XIII - Indiquez la nature exacte des pronoms en italiques, et analysez leur comportement référentiel avec les explications nécessaires :

1) Comme elle siffle dans le gras du pré, cette faux, quand j'en ai aiguisé le fil ! (Vallès)

2) Il n'avait point fini de parler que son cheval se cabra ; celui de François se mit à ruer. (Maupassant)

3) Quelque chose d'une rigidité monacale relevait l'expression de sa figure. (Flaubert)

XIV - Texte d'appui :

La procession se déroulait dans le chemin creux ombragé par les grands arbres poussés sur les talus des fermes. Les jeunes mariés venaient d'abord, puis les parents, puis les invités, puis les pauvres du pays, et les gamins qui tournaient autour du défilé, comme des mouches, passaient entre les rangs, grimpaient aux branches pour mieux voir.

Le marié était un beau gars, Jean Patu, le plus riche fermier du pays. C'était, avant tout, un chasseur frénétique, qui perdait le bon sens à satisfaire cette passion, et dépensait de l'argent gros comme lui pour ses chiens, ses gardes, ses furets et ses fusils.

La mariée, Rosalie Roussel, avait été fort courtisée par tous les partis des environs, car on la trouvait avenante, et on la savait bien dotée ; mais elle avait choisi Patu, peut-être parce qu'il lui plaisait mieux que les autres, mais plutôt encore, en Normande réfléchie, parce qu'il avait plus d'écus.

(Maupassant, Farce normande)

1) Dans le texte ci-dessus, indiquez à quelles parties du discours appartiennent les mots en italiques, et donnez tous les critères d'identification nécessaires.

2) Indiquez la nature exacte des occurrences suivantes de de (et variantes), avec les justifications nécessaires :

du défilé (l. 3) / des mouches (l. 3) / de l'argent (l. 6)

XV - L'ADJECTIF QUALIFICATIF

En utilisant le corpus qui suit pour y puiser les exemples nécessaires à la démonstration, étudiez de façon ordonnée les caractéristiques de l'adjectif qualificatif. Vous envisagerez, outre les critères habituels et évidents, la place, l'expansion de l'adjectif, les particularités de coordination, ainsi que la hiérarchie dans l'utilisation de plusieurs adjectifs se rapportant à un même nom. Voici le corpus :

1) Tous les hommes grands ne sont pas forcément de grands hommes.

2) Rouge de confusion, pas très fier d'avoir été pris en flagrant délit, le garnement gardait la tête basse. Le concierge, lui, était satisfait qu'on ait enfin pincé le coupable.

3) Le patron était un homme glacial, d'une extrême fermeté, et qui impressionnait tous ses subordonnés.

4) Cet édifice semblait formé de rayons de ruche vitrés blancs véritablement aériens. C'était plus délirant encore qu'une œuvre de peintre surréaliste.