LES NATURES : corrigés des exercices
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Les termes en couleur rouge sont des termes techniques qu'il y aura avantage à vérifier dans la leçon.
1) soigneusement : adverbe / c'est un mot invariable, dont le rôle est d'apporter une modification sémantique à un autre élément / c'est un adverbe de phrase, supprimable (fonction non essentielle), complément circonstanciel de manière / il est plus ou moins mobile aussi.
. qu' : pronom relatif / le pronom relatif est variable surtout en fonction / ici, c'est une forme régime direct (COD) / il n'a ni déterminant ni expansion, ce qui le distingue du nom / il introduit une subordonnée relative, c'est un subordonnant / il est COD du verbe de la subordonnée (demander) / il remplace son antécédent le travail, de manière totale (c'est un représentant anaphorique total).
. lui : pronom personnel / le pronom personnel varie en genre, nombre, personne, fonction, place, sens / c'est ici une 3ème personne du singulier, au masculin (forme commune ici avec le féminin), forme tonique, régime indirect (COI), clitique (devant le verbe), correspondant à un élément humain / ce pronom n'a ni déterminant ni expansion (pas d'épithète, de complément.) / il peut assumer l'ensemble des fonctions nominales, il est ici COI 2nd du verbe demander / il remplace, de manière totale, son antécédent, qui est ici le pronom il, la personne dont on parle (c'est un représentant anaphorique total).
2) qu' : conjonction de subordination / c'est un mot invariable, qui introduit une subordonnée conjonctive pure / il n'a pas de fonction, mais il permet à la subordonnée d'en avoir une (COD) / il n'exprime aucun élément de sens (il ne remplace rien, et n'a aucune valeur circonstancielle).
. assez : adverbe / mot invariable, supprimable / non mobile, car c'est plutôt un adverbe de mot, portant sur le verbe payer, pour le modifier sur le plan du degré, de l'intensité.
3) te : pronom personnel, de la 2ème personne du singulier, représentant l'allocutaire, celui à qui parle le locuteur / il est COD du verbe tenir.
. tiens : verbe / le verbe varie en mode, temps, personne, voix, nombre, et parfois genre / c'est un indicatif présent actif (3ème groupe), à la 1ère personne du singulier / c'est le pivot de la phrase, précédé d'un sujet, généralement suivi des autres fonctions essentielles (mais ici le COD est le pronom personnel clitique te, forcément antéposé) et souvent accompagné de compléments circonstanciels (pas ici) / il entraîne les fonctions dites primaires / il est l'élément moteur du prédicat (ce qu'on dit du sujet) dans une phrase verbale, et situe le prédicat dans le temps, ce qu'on appelle un procès.
4) Mes : adjectif possessif / c'est un déterminant, variable en genre et nombre avec une indication de personne (c'est propre au possessif), ici au masculin pluriel, avec un renvoi à la 1ère personne du singulier / il précède un nom, il lui permet de se réaliser en syntagme et de prendre une fonction dans la phrase / il actualise le nom (lui permet de prendre un sens précis dans un contexte), et, en tant que possessif, établit un lien avec la 1ère personne, le locuteur.
. mais : conjonction de coordination / c'est un mot invariable qui établit un lien non syntaxique, un lien d'égalité entre 2 éléments de même statut (nature et fonction), 2 propositions indépendantes ici / sa place est fixe entre ces 2 éléments / il exprime sémantiquement une sorte d'opposition.
. où : adverbe interrogatif / c'est un mot invariable qui se trouve en tête d'une phrase interrogative, du moins en niveau suffisamment soutenu, il donne la tournure interrogative / il est complément de lieu (ici, complément de verbe). Le classement comme adverbe est traditionnel, lié à la fois à l'étymologie et à la fonction / certains adverbes ont pourtant un rapport avec les pronoms, et l'on peut parler de " pronom adverbial " dans la mesure où il tient la place d'un élément forcément non exprimé, puisqu'on pose la question sur lui.
. les tiens : pronom possessif / comme le déterminant, il est variable en genre et nombre avec une indication de personne, c'est un masculin pluriel, avec un renvoi à la 2ème personne du singulier / le terme le ne joue aucun rôle de déterminant / il n'y a pas d'expansion / ce pronom assume une fonction nominale, il est sujet / il tient sémantiquement la place d'un syntagme, " tes parents ", c'est un remplaçant anaphorique partiel.
. 5) On : pronom personnel indéfini / pronom nominal (non remplaçant) nécessairement sujet et humain, 3ème personne du singulier.
. le : pronom personnel, 3ème personne du singulier, COD de considérer, remplaçant un élément à supposer dans un contexte antérieur.
. parfait : adjectif qualificatif, variable en genre et nombre, ici masculin singulier / il se rapporte au nom incapable, dont il est épithète (il aurait pu être apposé ou attribut), et il caractérise (décrit) ce nom.
. car : conjonction de coordination, mot invariable qui relie nécessairement deux phrases (ou sous-phrases), à égalité syntaxique, pour apporter une sorte d'explication.
. rien : pronom indéfini / pronom neutre / il est COD de comprendre / c'est un nominal, il ne remplace pas, il tient la place d'un élément dont on ne sait rien, sinon que c'est un élément " chose ".
. ce : pronom démonstratif / ne rien comprendre à ce qu'on disait signifie " ne rien comprendre aux choses qu'on disait, aux paroles qu'on prononçait " / il s'agit donc bien d'un pronom, antécédent du pronom relatif.
. qu' : pronom relatif
. en fait : locution adverbiale, adverbe de phrase.
. que : 2ème élément de la corrélation adverbiale (de restriction) ne... que, adverbe de phrase, malgré sa place fixe due à la forme corrélative.
. ce que : pronom interrogatif, signifiant " quelles choses ", et non " les choses que " / la subordonnée obtenue correspond à la question " Que savait-il faire ? ".
6) Mon Dieu : mot-phrase, interjection.
. qu' : adverbe exclamatif, qui renforce (degré) l'adjectif bête : il est très bête.
. donc : adverbe, qui n'apporte aucune coordination, mais un renforcement sémantique ; ce terme est mobile, ce qui n'est pas le cas d'une conjonction.
Le schtroumpf (nom commun : il est précédé d'un article / il est porteur du genre masculin et variable en nombre, le pluriel est possible / il assume une fonction nominale : sujet du verbe était / il désigne quelque chose qui correspond à une certaine réalité)
...qui avait schtroumpfé (verbe : il se conjugue [indicatif plus-que-parfait actif, 3ème pers. sing], il possède un sujet qui avec lequel il s'accorde, il exprime un procès, une " action ", il correspond au prédicat concernant ce sujet)
...le schtroumpf (nom commun : cf. plus haut / il est COD du verbe schtroumpfer)
...du Grand Schtroumpf (nom propre : il porte une majuscule / pas de pluriel possible, il est porteur d'un genre et d'un nombre : masculin singulier / il est complément du nom précédent, il assume donc une fonction nominale / il désigne un être unique, une personne, par convention)
...en était quand même schtroumpfement (adverbe : invariable / il renforce le sens de l'adjectif qui suit / il est supprimable, sa fonction n'est pas essentielle)
...schtroumpf (adjectif qualificatif : il est théoriquement variable en genre et nombre / il se rapporte à un nom / il assume une des 3 fonctions adjectivales : attribut de ce nom / il sert à décrire cet élément de la réalité).
...Il schtroumpfa (verbe : cf. plus haut / son sujet est il) pour lui-même :
...« Schtroumpf ! (mot-phrase, interjection : invariable / terme exclamatif / il ne dépend de rien d'autre / il exprime un message à lui seul) qu'est-ce que je suis
...schtroumpf ! » (adjectif qualificatif : cf. plus haut / il est attribut du sujet je)
...Puis il se schtroumpfa (verbe : cf. plus haut / son sujet est il / il est à la forme pronominale)
...un schtroumpf (nom commun : cf. plus haut / il est COD du verbe précédent)
...de schtroumpf (nom commun : cf. plus haut / il est complément du nom précédent, sans article, à cause du sens correspondant à un article partitif, car il s'agit d'une matière).
...Il se sentit alors schtroumpfement (adverbe : cf. plus haut / il renforce l'adverbe qui suit) mieux.
[hommage à Peyo]
Exercice sur texte :
aujourd'hui : adverbe.
C'est un mot invariable, qui ne sert pas à introduire quoi que ce soit, mais qui constitue à lui seul un complément (ici, complément circonstanciel de temps) ; il apporte une modification sémantique non à un mot, mais à la phrase : c'est un adverbe de phrase, qui est mobile, détachable (il est détaché, entre 2 virgules), et grammaticalement supprimable.
tout ce qui :
Ces 3 mots forment un ensemble, mais pas forcément une seule partie du discours. Un certain nombre d'ouvrages analysent ce qui / ce que (etc.) comme des pronoms relatifs composés, avec antécédent (ce) incorporé, neutre, à valeur générale ; la Grammaire méthodique du français (p. 486 à 488) analyse ainsi les " relatives substantives " ; cette construction permet en effet d'utiliser une subordonnée relative dans toutes les fonctions du nom. Cela ne résout pourtant pas tous les problèmes : que faire de tout ? En fait, on a la même situation que si on avait " toutes les choses qui ", où on analysera toutes comme un adjectif indéfini qui détermine le syntagme nominal les choses, l'antécédent du pronom relatif qui. On peut donner ici une analyse proche : qui est un pronom relatif, ce est un pronom démonstratif, son antécédent, tout reste un adjectif indéfini, utilisé exceptionnellement devant un pronom, ou plutôt un ensemble qui joue le rôle d'un syntagme nominal. Si on avait un élément humain, on aurait tous ceux qui... / toutes celles qui..., où l'on voit que tout quitte sa forme neutre, et s'accorde normalement.
au cours de : préposition (locution prépositive).
C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) nominal, pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de temps.
en : pronom personnel.
Ce mot est souvent classé comme pronom adverbial ; cela signifie qu'il sert à remplacer (donc pronom), mais qu'il a historiquement une origine adverbiale, et qu'il peut aussi assumer des fonctions dites adverbiales, c'est-à-dire de type circonstanciel. Il correspond toujours à [de + complément]. Dans une fonction nominale (ex : COI), on l'analysera comme pronom personnel, d'autant qu'il sert à remplacer totalement un antécédent (pronom anaphorique total), ce qui est le cas des pronoms personnels de 3ème personne. Ici, il remplace ce qui fut dit au cours de plus de cent soirées d'hiver. Il est complément du nom thème, ce qui est une fonction nominale (= " le thème de ce qui fut dit... ").
sa : adjectif possessif.
C'est un déterminant du nom découverte ; il est variable en genre, nombre et personne (féminin, singulier, faisant référence à une 3ème personne du singulier). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est possessif parce qu'il établit un lien à une personne, la 3ème.
avant : préposition, ou plutôt 1er élément le la locution prépositive avant de. C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) infinitival (la connaître), pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de temps.
chaque : adjectif indéfini.
C'est un déterminant du nom jour ; il est variable en genre et nombre (masculin, singulier en principe, mais avec une forme unique). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est indéfini parce qu'il exprime une notion de quantité toujours vague.
qu' : pronom relatif.
Le pronom relatif est variable en fonction, et secondairement en sens. Le pronom que est une forme régime direct, c'est-à-dire en général COD. Il est pronom parce qu'il remplace totalement (anaphorique total) un antécédent, le syntagme nominal l'amour grandissant chaque jour (chef de groupe : l'amour), et aussi parce qu'il assume une fonction nominale : COD de éprouvait. Il est relatif parce qu'il introduit une subordonnée relative : qu'il éprouvait...
depuis qu' : conjonction de subordination (locution conjonctive).
Cette locution est invariable, et n'a pas d'autre rôle que d'introduire une subordonnée conjonctive (depuis qu'il avait le bonheur d'y vivre), pour lui permettre d'assumer la fonction de complément circonstanciel de temps par rapport à sa proposition principale, qui la précède.
y : pronom adverbial.
Ce terme s'analyse comme en : il correspond à [à + complément]. Quand il est COI, on l'analyse comme pronom personnel, parce qu'il est un remplaçant anaphorique total (il remplacera alors totalement un antécédent, un groupe placé devant lui : Ce projet, j'y pense souvent). Ici, il est complément de lieu de vivre, et n'est donc pas pronom personnel. On remarquera pourtant qu'il remplace la France, comme un pronom ; et qu'il est complément essentiel de lieu, et non circonstanciel (on ne peut pas le supprimer, il dépend directement du verbe). Dans une fonction adverbiale, il est pronom adverbial.
qu' : conjonction de subordination.
Il faut en fait reconstituer, car il y a une rupture de construction (volontaire) : J'admirais qu'il ne se décourageât pas. On a donc affaire à une subordonnée conjonctive (complétive) COD du verbe admirais. La conjonction est un mot invariable, dépourvu de fonction, dépourvu de sens, qui n'a d'autre rôle que d'introduire cette subordonnée et de lui permettre d'être COD. C'est un pur subordonnant. Dans une transformation en phrase simple (Il ne se décourageait pas), la conjonction disparaît, et on constate la disparition de la contrainte modale, c'est-à-dire du subjonctif entraîné par le sens du verbe admirer.
implacable : adjectif qualificatif.
L'adjectif est un mot variable en genre et nombre : ici, masculin singulier, bien que la forme soit commune au deux genres (adjectif épicène). Il se rapporte au nom silence, dont il est épithète, l'une des 3 fonctions adjectivales (épithète, apposé, attribut). Il sert à caractériser, qualifier ce nom. Un adjectif est susceptible d'être modifié par un adverbe de degré (ex : plus, aussi, très implacable).
quelque : adjectif indéfini.
C'est un déterminant du nom violence ; il est variable en genre et nombre (féminin, singulier, mais avec une forme unique aux deux genres). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est indéfini parce qu'il exprime une notion de quantité vague. Ici, il correspond à " une quelconque ".
parfois : adverbe. C'est un mot invariable, qui constitue à lui seul un complément (ici, complément circonstanciel de temps) ; il apporte une modification sémantique à la phrase (ici, une subordonnée) : c'est un adverbe de phrase, qui est mobile (ici, il est placé quasiment en tête de sa proposition), détachable, grammaticalement supprimable.
la : pronom personnel.
Le pronom personnel varie en genre, nombre, personne, fonction, place, sens. C'est ici une forme féminin singulier, 3ème personne, régime direct (COD), clitique (toujours devant le verbe). Un pronom assume une fonction nominale, ici COD du verbe saturer. Il remplace, de manière anaphorique et totale, son antécédent la pièce.
Le pronom personnel comporte des formes qui sont obligatoirement sujet (je, tu, il, ils), ou COD (le, la, les), ou COI (moi, lui). Certaines formes correspondent obligatoirement à des humains (1ères et 2èmes personnes + on) ou à des choses (en, y). Certains sont obligatoirement devant le verbe (me, te, le...), ce sont les formes faibles (clitiques), ainsi que les pronoms sujets ; d'autres sont toniques, et plus libres (moi, lui...).
jusqu'au : préposition (locution prépositive).
C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) nominal (jusqu'au fond des angles), pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de lieu.
comme : préposition.
Même analyse. Cette préposition établit un rapport de comparaison. Elle n'introduit pas une subordonnée.
quand : conjonction de subordination.
Cette conjonction est invariable, et n'a pas d'autre rôle que d'introduire une subordonnée conjonctive (jusque voix), pour lui permettre d'assumer la fonction de complément circonstanciel de temps par rapport à sa proposition principale, qui la suit (il semblait...).
ce : adjectif démonstratif.
C'est un déterminant du nom silence ; il est variable en genre et nombre (masculin, singulier). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est démonstratif parce qu'il fait référence de manière précise à un silence qui a été exprimé précédemment dans le contexte. Dans une situation réelle, par exemple dans des paroles, le démonstratif aurait un rôle différent : celui de désigner, toujours avec une grande précision, un élément présent sous les yeux du locuteur (ex : " Regarde ce manteau de vison, je me l'achèterais bien... "). Il aurait alors une valeur déictique.
qu' : conjonction de subordination.
C'est un mot invariable, une conjonction " pure ", un pur subordonnant, qui ne possède aucune fonction, aucun élément de sens, et dont le seul rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive (complétive) qu'il me permît de respirer librement, et de lui permettre d'avoir une fonction nominale. Ici, la subordonnée n'est pas COD, mais sujet réel du verbe impersonnel il semblait. Sa transformation en phrase se fait par suppression simple de la conjonction (Il me permettait de respirer plus librement), avec disparition de la contrainte modale, c'est-à-dire du subjonctif entraîné par le sens du verbe de la principale.
plus : adverbe.
C'est un mot invariable, qui apporte une modification sémantique (ici, un degré) à un mot, l'adverbe librement : c'est un adverbe de mot, ni mobile, ni détachable ; il est grammaticalement supprimable.
1) Nature des mots soulignés :
2) Étude des 4 mots en italiques ; nature et critères de reconnaissance :
souvenir : nom commun
morphologie : un nom est porteur d'un genre
et variable en nombre ; celui-ci est du genre masculin et il
est utilisé au singulier. Ce nom est un verbe anciennement
substantivé.
contexte : ce mot est déterminé par
l'article défini le contracté avec la préposition à
dans au ; l’article lui permet de se constituer
en syntagme. Il est accompagné de l'adjectif au superlatif moindre.
syntaxe : le syntagme nominal prépositionnel
assure une fonction qu'on peut analyser comme complément
circonstanciel de cause d'un verbe (il y avait) non exprimé
dans cette phrase averbale (chaque souvenir provoque des rires).
sémantique : un nom possède un contenu et
une définition, il exprime une réalité concrète ou abstraite,
reproductible (non unique) ; ici, c'est une réalité
abstraite.
là-bas : adverbe
morphologie : c’est un mot invariable.
contexte : cet adverbe s'analyse par
rapport au participe faites, derrière lequel il se trouve.
Les adverbes sont mobiles dans leur phrase quand ils sont
adverbes de phrase ; ici, le déplacement serait possible,
et on peut détacher l'adverbe : faites par le peintre, là-bas.
syntaxe : sa fonction n’est pas
essentielle, il est supprimable : faites par le peintre.
Par rapport au participe faites, il assure une fonction de
type circonstanciel, c'est-à-dire sémantique.
sémantique : cet adverbe exprime le lieu.
Les adverbes ont un rôle principalement sémantique.
eux : pronom personnel
morphologie : le pronom personnel est
variable en genre, nombre, personne, fonction, place et sens.
Ici, ce pronom exprime une 3ème personne du pluriel, au masculin ;
avec une forme forte régime indirect, derrière une préposition.
Il est utilisé normalement pour des humains. C’est un
pronom tonique.
contexte : un pronom n'a pas de déterminant,
et n'en a pas besoin. Ce pronom est le chef d'un syntagme
pronominal prépositionnel.
syntaxe : comme tous les pronoms, celui-ci
assume une fonction, qui n'est pas ici spécifiquement nominale
mais peut être assumée par un syntagme nominal ou pronominal prépositionnel :
complément circonstanciel de lieu du verbe avaient vu.
sémantique : un pronom est un représentant,
au sens large, et souvent un remplaçant ; celui-ci remplace
les gens dont on parle précédemment dans ce texte, il est donc
anaphorique. C'est un pronom personnel parce qu'il se contente de
remplacer, sans exprimer une quelconque valeur sémantique supplémentaire,
sans rien modifier. Il remplace totalement son antécédent. C’est
donc un remplaçant
anaphorique total, dont la coréférence avec
l’antécédent est à la fois virtuelle et actuelle.
anciens : adjectif qualificatif
morphologie : un adjectif est variable en
genre et nombre, et s'accorde avec un nom ; celui-ci est au
masculin pluriel, s'accordant avec horizons.
contexte : cet adjectif s'analyse par
rapport au nom horizons, qui lui confère ses marques
morphologiques ; il se situe dans son entourage immédiat,
juste devant lui, sans pause. Avec les adverbes appropriés, il
pourrait constituer un comparatif ou un superlatif, ce qui est
une caractéristique commune aux adjectifs et aux adverbes.
syntaxe : un adjectif peut être épithète,
apposé ou attribut d'un nom ; celui-ci est épithète du
nom horizons.
sémantique : cet adjectif sert à caractériser
le nom horizons, il apporte un renseignement sur ce nom.
1) Ce jeune homme aimait faire de jolis compliments aux vieilles dames.
de est un article indéfini pluriel, remplaçant des devant le nom quand celui-ci est précédé d'un adjectif qualificatif épithète.
2) Il s'informait ainsi discrètement des richesses qu'elles possédaient.
des correspond à la préposition de contractée avec l'article défini les, ce qui se produit au pluriel (le genre étant neutralisé), ainsi qu'au masculin singulier (du). Il s'agit de s'informer de..., et la pensée porte sur les richesses.
3) Madame Mélanie lui offrit ce jour-là son plat préféré : des épinards à la crème.
des est un article partitif pluriel, déterminant un nom correspondant à une catégorie non dénombrable : on n'offre pas un ou deux épinards, pas plus qu'une lentille, un petit pois, etc., mais une certaine quantité de...
4) On ne retrouva pas d'empreintes sur le cadavre congestionné du jeune homme.
d' (de) est un article indéfini, ici au pluriel, mais la forme serait la même au singulier ; il remplace un, une ou des devant le nom COD quand le verbe est utilisé avec une tournure négative (ne... pas).
tout : adverbe
morphologie : un adverbe est invariable ;
pourtant, celui-ci, exceptionnellement, s'accorderait devant un
adjectif féminin commençant par une consonne, pour des raisons euphoniques, c'est-à-dire
pour la sonorité, et par archaïsme (ex : tout joyeux /
toute joyeuse) ; ici, la liaison devant voyelle suffit.
contexte et syntaxe : il s'analyse
par rapport à l'adjectif affectueuse, assurant envers lui
une fonction sémantique ; sa place est fixe, devant cet
adjectif, ce qui est le cas des adverbes de mot ; cet
adverbe est supprimable, sa fonction n'est pas essentielle.
sémantique : il exprime un degré de cet
adjectif, le degré absolu (= tout à fait).
ceux : pronom démonstratif
morphologie : le pronom démonstratif est
variable en genre et nombre. Ici, ce pronom est au masculin
pluriel.
contexte : un pronom n'a pas de déterminant,
et n'en a pas besoin. Ce pronom est le chef d'un syntagme prépositionnel,
et il est suivi de deux subordonnées relatives qui se rattachent
à lui, ce qui est fréquent pour un démonstratif.
syntaxe : comme tous les pronoms, celui-ci
assure une fonction nominale, que nous analyserons comme COI 2nd
de exercer (exercer quelque chose sur quelqu'un).
sémantique : un pronom est un représentant,
au sens large ; celui-ci remplace des gens non précisés
par le contexte antérieur ; par contre, ces gens sont désignés
avec précision, et le référent attendu se trouve dans la suite
du pronom, c'est-à-dire les deux subordonnées relatives :
le pronom démonstratif n'est pas complet par lui-même, il a
besoin d'être complété, par un adverbe (celui-ci), un
complément du pronom (ceux de ma famille) ou une
subordonnée relative. Quand aucune précision n’est donnée,
ce pronom est utilisé pour des humains.
ce qu' : pronom interrogatif indirect
Morphologie : le pronom interrogatif est
variable en sémantique et fonction. Les variantes sont : qui,
ce qui, (ce) à quoi. Cette forme correspond
à un élément " chose ", dans une fonction
" régime direct " (= COD).
Contexte et Syntaxe : ces deux mots sont
inséparables, et constituent une seule partie du discours. Ce
pronom est en tête d'une subordonnée interrogative indirecte,
sans être pourtant une marque de subordination, car il
correspond à un pronom déjà présent dans l'interrogation
directe : que peut-il bien faire... ?
Il assume dans la subordonnée une fonction nominale : COD
de faire. La subordonnée, elle, est COD du verbe savoir.
Sémantique : ce pronom est un représentant,
dont le référent est inconnu, par définition, puisqu'on
s'interroge à son sujet (c'est un nominal) ; on peut le
paraphraser par quelle chose. La subordonnée est amenée
par un verbe qui exprime une interrogation par la pensée : je
voudrais savoir…
Transformation : la subordonnée est
transformable en une phrase interrogative directe : Que
peut-il bien faire encore à une heure aussi tardive ?
ne... que : corrélation adverbiale
Morphologie : invariable.
Contexte : ces deux mots sont séparés par
la place, mais inséparables dans l'analyse : c'est une corrélation ;
la place de chacun des deux mots est fixe : l'un devant le
verbe provoquer (il s'agit obligatoirement d'un verbe) et
l'autre derrière lui.
Syntaxe : cette corrélation est
supprimable, et exerce une fonction non essentielle par rapport
au verbe ou à la phrase.
Sémantique : le rôle de cet adverbe est
purement sémantique ; il exprime une restriction.
que : pronom relatif
Morphologie : le pronom relatif est
variable en fonction, secondairement en sens ; c’est
ici une forme régime direct (= COD) du pronom. Le pronom relatif
COD peut transmettre des marques morphologiques à un participe
passé qui le suit.
Contexte : ce pronom est en tête de sa
subordonnée relative ; il l'introduit ; il est lui-même
une marque de subordination (il n'existe pas en dehors de cette
situation), c'est un vrai subordonnant.
Syntaxe : le pronom assume les fonctions
nominales ; il assume ici dans sa subordonnée la fonction
COD de affecter.
Sémantique : il remplace son antécédent,
placé dans la principale, juste devant lui : le pronom démonstratif
ceux. Le pronom relatif est un remplaçant anaphorique total.
Transformation : on ne peut faire, avec la
subordonnée relative, une phrase simple, en remplaçant le
subordonnant par son antécédent : le préjugé affecte
ceux-là…
ce que : pronom démonstratif + pronom relatif
morphologie : c'est la forme neutre du
pronom démonstratif, variable en genre et nombre.
contexte et syntaxe : un pronom n'a pas
besoin de déterminant ; il assume des fonctions nominales ;
ici, il est COI de parler.
sémantique : il possède un référent,
qui est précisé par la subordonnée relative qui suit. Il est
l'antécédent du pronom relatif.
morphologie : le pronom relatif est
variable en fonction, secondairement en sens ; ici, c'est sa
forme régime direct.
contexte et syntaxe : il introduit une
subordonnée relative et y possède une fonction nominale :
COD de ferait ; c'est une marque de subordination, un
vrai subordonnant. Il confère une fonction adjectivale à la
subordonnée relative.
sémantique : il possède un référent qui
est son antécédent ce, dans la principale, et qu'il
remplace. Il n'est pas paraphrasable par quelle chose,
mais par la chose que.
qu' : conjonction de subordination
morphologie : invariable.
contexte : cette conjonction introduit une
subordonnée conjonctive, c'est une marque de subordination.
syntaxe : elle ne possède pas de fonction,
mais en confère une (une fonction nominale) à la subordonnée :
celle-ci est COD de répondit.
sémantique : elle ne possède pas de référent
ni de valeur sémantique, c'est une conjonction pure, vide de
sens.
transformation : la subordonnée est
transformable en phrase par simple suppression de cette
conjonction : Il ne s’agissait pas de mois, mais d’années.
l' : pronom personnel
morphologie : le pronom personnel est
variable en genre, nombre, personne, fonction, place, sens ;
ici, c'est la forme régime direct du pronom personnel 3ème
personne du singulier, au féminin, mais la forme élidée est
commune pour les deux genres. C’est un pronom clitique.
contexte : ce mot n'est pas précédé d'un
déterminant, et n'en a pas besoin ; il se trouve placé
obligatoirement devant le verbe et derrière le sujet, ce qui est
dû à sa fonction.
syntaxe : il possède une fonction nominale :
COD de intéressât.
sémantique : il possède un référent
anaphorique, c'est-à-dire précisé dans le texte, qui est la
jeune fille dont on parle ; le pronom personnel reprend et désigne
simplement et entièrement son référent, sans ajout ni retrait
sémantique. C’est un remplaçant
anaphorique total.
fort : adjectif qualificatif ou adverbe.
Commentaire préalable : historiquement, dans cette locution, fort est un adjectif attribut, et l'expression signifie " se prétendre assez fort pour ". L'usage pourtant rend cet adjectif invariable, et Vaugelas considérait qu'il était " mis comme adverbialement " (cf. LE BON USAGE de Grevisse, p. 493). Certains auteurs continuent pourtant d'accorder ce mot avec le sujet. Aujourd'hui, il n'y a aucun inconvénient à considérer qu'il s'agit d'une locution figée, avec un adjectif utilisé comme adverbe. On admettra donc les deux analyses, à condition que l'ensemble des critères présente suffisamment de logique.
morphologie : généralement invariable,
mais certains auteurs accordent ce mot avec le sujet.
contexte : il se trouve sans pause derrière
le verbe attributif se faire, lui même derrière le sujet
auquel se rapporte l’adjectif.
syntaxe : il assure une fonction
adjectivale : attribut du sujet son père.
sémantique : il caractérise le sujet son
père. Le verbe se faire signifie " assurer
que l'on est ", et correspond donc au sens d'un verbe
d'état.
morphologie : invariable, généralement.
contexte : ce mot constitue une locution
avec le verbe se faire derrière lequel il se trouve
obligatoirement, l'ensemble possédant une unité de sens. Comme
tous les adverbes de mot, il n'est pas mobile.
syntaxe : un adverbe est théoriquement
supprimable ; pourtant, comme il constitue une locution avec
le verbe, on ne peut le supprimer, pas plus qu'on ne supprimerait
le nom peur dans avoir peur. On ne peut pas
vraiment considérer qu'il ait une fonction ; s’il en a
une, elle est sémantique.
sémantique : ce mot donne un sens précis
au verbe passe-partout (se) faire ; le sens de
la locution est " garantir, promettre que l'on peut ".
Remarque : il ne faut pas s'étonner qu'on puisse admettre deux analyses différentes ; l'une est plutôt historique, et l'autre correspond au français moderne. Les divergences d'analyse sont assez rares en ce qui concerne les natures, elles sont plus fréquentes en ce qui concerne les fonctions, où l'analyse est parfois délicate. Les classements des parties du discours ont évolué avec le temps, et plus nettement encore l'analyse des fonctions.
(a) L'œil était dans la tombe et regardait Caïn. (V. Hugo)
Tombe est un nom commun.
Morphologiquement, le nom commun possède
un genre, et varie en nombre. Celui-ci est féminin, comme le
montre l'article la, et peut se mettre au pluriel : les
tombes.
Sur le plan du contexte, ce nom est précédé
d'un déterminant, l'article défini la. On pourrait lui
adjoindre un adjectif épithète, un complément du nom, une
subordonnée relative :
la vieille tombe / la tombe de son frère / la tombe qu'il avait creusée...
Syntaxiquement, le syntagme de ce nom
possède une fonction : complément circonstanciel de lieu ;
on pourrait l'utiliser dans n'importe laquelle des fonctions
purement nominales : sujet, COD...
Sémantiquement, ce nom représente une réalité
concrète, reproductible, dont on peut donner une définition.
(b) Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe ! (V. Hugo)
Tombe est un verbe.
Morphologiquement, ce mot se conjugue ;
il est ici au présent de l'indicatif, à la 3ème personne du
singulier ; on peut le mettre au pluriel, à l'imparfait, au
futur, etc. : tombent, tombait, tombera...
Sur le plan du contexte et de la syntaxe,
ce verbe est précédé de son sujet qui ; étant
intransitif, il ne peut être suivi d'un complément d'objet,
mais on peut lui adjoindre un adverbe, ou un complément de
phrase circonstanciel : qui tombe douloureusement / qui
tombe dans la rue... Il est le pivot de sa proposition, où
les fonctions primaires dépendent de lui.
Sémantiquement, ce verbe correspond à
ce qu'on appelle un procès, c'est-à-dire un événement qui se déroule dans le
temps. Il exprime, ici à lui seul, le prédicat :
ce que l'on dit du sujet.
A - CRITIQUE DE LA DÉFINITION
1) Cette définition est celle du " nom ". Or, Grevisse ne distingue pas a priori le nom commun du nom propre, considérant qu'il s'agit là d'une même catégorie, qui comprendrait deux sous-catégories. Ce point de vue reste celui d'un certain nombre de spécialistes, alors que d'autres pensent que c'est une erreur, et qu'il s'agit bien de deux catégories différentes : il faudra donc au moins évoquer la question des deux sous-catégories, voire séparer le nom commun et le nom propre en deux catégories distinctes, selon le point de vue que l'on partage.
2) Cette définition ancienne est uniquement sémantique, puisqu'elle définit le nom d'après son sens, d'après ce qu'il désigne. Il s'agira donc de rajouter tous les autres critères (morphologie, contexte, syntaxe), voire de corriger l'aspect sémantique : les notions d'actions et de qualités citées en annexe s'appliquent, par exemple, traditionnellement au verbe et à l'adjectif ; en fait, il s'agit surtout d'une différence de fonctionnement, concernant les mêmes notions.
B - ÉTUDE DE LA CATÉGORIE
Le nom commun
On définit une catégorie d'après les critères suivants : morphologie, contexte, syntaxe, sémantique.
Sur le plan morphologique, le nom commun
est porteur d'un genre et variable en nombre. C'est-à-dire qu'il
est masculin ou féminin. Certains cas se discutent : enfant,
par exemple, est considéré comme un nom épicène, possédant
un masculin et un féminin ; dans un tel cas, le nom n'est
pas variable en genre, il possède les deux genres. Quant à une
apparente invariabilité en nombre, elle se justifie éventuellement
par l'orthographe (ex : le nez) ou par le sens (un être
unique dans sa catégorie : la lune, qui est à la
limite du nom propre ; ces mots connaissent pourtant le
pluriel : les lunes de Jupiter). Rappelons que de
toute façon, le pluriel est souvent inaudible à l'oral, et que
parfois, il est audible, mais non visible : un os / des
os...
Sur le plan du contexte (la distribution),
un nom commun est presque toujours précédé d'un déterminant,
qui lui permet de se constituer en syntagme, et d'assumer une
fonction dans une phrase. Un déterminant transforme n'importe
quel élément en nom. Le nom peut être accompagné d'un
adjectif épithète, suivi d'un complément du nom ou d'une
subordonnée relative, voire (pour des noms comme : l'idée,
la conviction, la certitude...) d'une subordonnée
conjonctive complément du nom.
Syntaxiquement, un nom est susceptible d'être
le noyau d'un syntagme sujet, complément, attribut ou mis en
apposition ; le nom ou le syntagme peut assurer la quasi-totalité
des fonctions existantes. Il reste néanmoins que certaines
fonctions sont dites nominales, parce qu'elles sont normalement assumées par un
syntagme nominal : sujet, CO, complément du nom et de l'adjectif
; dans ces fonctions, on peut trouver des pronoms personnels,
alors que les compléments circonstanciels peuvent être assumés
par des adverbes.
Sur le plan sémantique, le nom représente
une réalité concrète ou abstraite, dotée d'une existence
distincte et d'une définition. Le caractère concret ou
abstrait, rappelons-le, ne dépend pas de la vérité de
l'affirmation, de l'existence réelle de l'être ou de la chose
en question (une fée, c'est concret). Cette réalité est
reproductible (non unique).
Le nom propre
On pourra considérer qu'il constitue une catégorie à part, malgré la tradition grammaticale, ou bien suivre cette tradition qui continue à l'inclure dans la catégorie nominale. En fait, le nom propre, comme le pronom, se comporte comme un syntagme nominal.
Sur le plan morphologique, le nom propre
est en principe invariable, c'est-à-dire en fait qu’il possède
un genre et un nombre ; graphiquement, son
initiale est une majuscule. Les noms propres de personnes possèdent
un genre fixe, ainsi qu'un certain nombre de noms propres géographiques
(ex : la France) ; les noms de villes, eux, possèdent
les deux genres. Certains noms propres, en géographie,
connaissent le singulier et le pluriel : les Amériques,
les Indes, etc. Cela se discute, car le singulier et le
pluriel ne fonctionnent pas de la même façon que pour le nom
commun : les Indes n’est pas le pluriel de l’Inde,
mais correspond à des colonies.
Sur le plan du contexte, le nom propre de
personne n'est pas précédé d'un déterminant, sauf dans
certains usages particuliers (la Maheude) ; en géographie,
on trouve des déterminants qui ne jouent pas leur rôle, en
principe l'article défini, et à l'occasion certains autres (ex :
l’adjectif possessif). Sans vouloir entrer dans les détails,
disons qu'en ce qui concerne les déterminants, les adjectifs épithètes,
les compléments du nom ou les subordonnées relatives épithètes,
le nom propre connaît d'importantes restrictions, car il se
suffit à lui-même ; il n'a pas d'expansion, le plus souvent. L’usage
d’un déterminant, d’un adjectif, apporte un effet
affectif, péjoratif, etc. (ma France, pauvre France, la Marie) ;
la suppression d’un déterminant géographique (France)
personnalise métaphoriquement le pays.
Syntaxiquement, le nom propre assure à
peu près les mêmes fonctions que le nom commun : sujet,
complément.... Les restrictions concernent les fonctions
adjectivales, car il ne sert pas à qualifier.
Sur le plan sémantique, le nom propre désigne
un être " baptisé " ainsi par convention
sociale ; il ne possède pas de définition. Il représente
en principe un être unique, connu d'une collectivité à
dimension variable (Napoléon est connu de la France entière,
voire du monde, mais Tatave, simplement de son entourage
qui le surnomme ainsi). Ce caractère unique explique que le nom
propre fonctionne comme un syntagme complet, et n'ait pas besoin
d'une expansion.
votre : adjectif possessif
morphologie : il est variable en genre,
nombre et personne (féminin, singulier, correspondant à une 2ème
personne du pluriel) selon le nom auquel il se rapporte.
contexte et syntaxe : c'est un déterminant,
qui précède le nom bourgeoisie, et lui permet de se réaliser
dans une phrase et de constituer un syntagme (le SN est COD de hanter :
fonction où le nom ne peut en principe se passer de déterminant) ;
ce nom lui confère ses marques morphologiques.
sémantique : comme tous les déterminants,
il actualise le nom, c'est-à-dire lui permet d'avoir un sens réel,
concret ; il exprime en outre un rapport sémantique à la
personne, la 2ème du pluriel (seuls les possessifs
ont cette caractéristique). On ne peut pas vraiment parler
d'appartenance, car il n'y a pas ici possession.
fort : adverbe
morphologie : invariable.
contexte et syntaxe : il s'analyse par
rapport au participe occupé, envers lequel il assume une
fonction de type sémantique, et se trouve à sa gauche, non
mobile, car c'est un adverbe de mot. Il n'est pas essentiel.
sémantique : il modifie de façon sémantique
le sens du participe, il exprime un degré ; on peut le
remplacer par l'adverbe très.
car : conjonction de coordination
morphologie : invariable.
contexte : ce mot de liaison possède une
place fixe et obligatoire, entre les deux éléments qu'il relie.
syntaxe : cette conjonction relie deux éléments
de même statut, c'est-à-dire de même nature et de même
fonction ; ici, deux sous-phrases, une principale avec sa
subordonnée, et une indépendante (sauf si on considère que
celle-ci contient une subordonnée infinitive) ; elle relie
d'ailleurs toujours des propositions.
sémantique : elle exprime une nuance sémantique
qui ne se traduit pas sur le plan syntaxique ; ici, une
nuance de cause, d'explication.
elle : pronom personnel ; c'est un représentant, un remplaçant ; il est cataphorique, puisqu'il remplace son référent cette faux, situé derrière lui ; il remplace totalement ce syntagme, sans rien retrancher, sans rien rajouter non plus. Il possède une coréférence à la fois virtuelle et actuelle par rapport à ce syntagme.
celui : pronom démonstratif ; c'est un représentant anaphorique partiel ; il reprend le nom cheval : uniquement le sens abstrait, virtuel, de ce nom, et non le syntagme son cheval exprimé dans la phrase ; sa coréférence est seulement virtuelle ; ce nom est devant lui, le pronom est donc un remplaçant anaphorique.
quelque chose : pronom indéfini ; ce n'est pas un représentant au sens strict, il ne renvoie pas à un élément exprimé ; c'est un nominal, car son référent est inconnu ; on sait simplement qu'il renvoie à une " chose " (abstraite) plus ou moins précisée par le complément du pronom qui suit (syntagme à valeur adjectivale).
Texte de Maupassant, Farce normande
1) Parties du discours, et critères d'identification nécessaires :
qui : pronom relatif
morphologie : forme sujet du pronom
relatif, variable surtout en fonction (qui / que / quoi…).
Il transmet au verbe la personne et le nombre de son antécédent.
distribution : un pronom n'est pas précédé
d'un déterminant. Ce pronom introduit une subordonnée relative ;
c'est une marque de subordination, car il n'existe pas en dehors
d'une subordination.
syntaxe : il assume une fonction nominale :
sujet de tournaient.
sémantique : c'est un représentant
anaphorique total, qui remplace son antécédent les gamins,
situé juste devant lui.
transformation : la subordonnée se
transforme en phrase simple si on remplace ce pronom par son antécédent.
tous les : adjectif indéfini
morphologie : variable en genre et nombre,
il s'accorde avec le nom partis au masculin-pluriel.
distribution : tous précède en
principe un autre déterminant, ici un article défini (c’est
une particularité de quelques indéfinis), il est en situation
de prédéterminant. Ce déterminant double précède et détermine
un nom commun.
syntaxe : le déterminant permet au nom de
se constituer en syntagme, de s'insérer dans la phrase et d'y
assumer une fonction.
sémantique : le déterminant actualise le nom partis,
il lui permet d'exprimer une réalité précise dans un contexte ;
son sens quantitatif (totalité) mais vague le classe dans les
indéfinis.
2) Nature exacte des occurrences de de (+ variantes), avec justifications nécessaires :
du défilé : préposition + article défini
Le mot ne correspond pas forcément à la partie du discours. Ici, du est le 2ème élément de la préposition (locution) autour de, contractée avec l'article défini masculin le. La proposition introduit, syntaxiquement, un syntagme complément de lieu (encore qu'on puisse hésiter entre un aspect circonstanciel et un aspect essentiel), et l'article actualise le nom commun défilé, avec un sens défini de l'article, puisque le défilé est connu, désigné et décrit dans ce qui précède.
des mouches : article indéfini
Nous avons affaire ici à l'article indéfini pluriel, forme commune pour le masculin et le féminin, le pluriel de une (une mouche). L'article introduit et actualise le nom commun mouches, avec un sens indéfini de l'article, puisqu'il ne s'agit en aucun cas d'insectes connus, dont le nombre précis n'a pas d'importance, et sur lesquels aucun ajout sémantique n'est nécessaire.
de l'argent : article partitif
de est le 1er élément de l'article partitif de l' élidé devant voyelle (du ou de la devant consonne). Cet article introduit et actualise le nom commun argent ; le SN de l'argent est COD, et non COI (dépenser est transitif direct) ; et le sens est partitif, car il ne s'agit pas d'une quantité dénombrable.
L'adjectif qualificatif se reconnaît aux critères suivants :
Morphologie : il est variable en genre et
nombre, selon le mot auquel il se rapporte. Les adjectifs dits épicènes ont une
forme commune pour les deux genres (ex : fragile).
Contexte : il se rapporte à un nom, ou à
un de ses représentants (attention : certains adverbes,
modifiant des adjectifs, s'accordent par tradition ou pour des
raisons euphoniques, mais restent adverbes ; ex : des fleurs fraîches
écloses). Ce nom lui confère ses marques morphologiques.
L'adjectif est susceptible d'être précédé d'un adverbe, en
particulier pour former un comparatif ou un superlatif, et porter
ainsi les marques du degré ; ex : plus délirant...
Syntaxe : il est apte à assumer les
fonctions d'épithète, d'apposition (épithète détachée) et
d'attribut, par rapport au nom auquel il se rapporte.
Sémantique : il sert à qualifier, caractériser
le nom (ex : décrire l'objet représenté par celui-ci).
Étude particulière proposée par le sujet :
Place : l'adjectif possède une mobilité
très limitée : devant ou derrière le nom. Pour beaucoup
d'adjectifs, le choix de la place relève du contexte (l'équilibre
de la phrase), ou du style choisi (ex : soutenu). Certains
finissent par former avec le nom une locution indissociable, ex :
flagrant délit. Les adjectifs les plus simples et les
plus courants se mettent devant, comme beau, bon, grand.
Pourtant, il faut remarquer que certains, comme grand (ex.
n° 1) prennent un sens différent selon la place : sens
abstrait devant certains noms comme homme (importance, célébrité),
sens concret, physique derrière le nom. Il en est de même pour beau
devant des noms à sens péjoratif (un bel escroc), ou sacré.
Expansion : un adjectif peut être suivi
d'un complément de l'adjectif, nominal comme de confusion
dans l'exemple n° 2 ; ou infinitif comme le syntagme d'avoir
été pris en flagrant délit ; ou encore une subordonnée
conjonctive comme qu'on ait enfin pincé le coupable.
Coordination : un adjectif, tel glacial
dans l'exemple n° 3, peut être coordonné à un complément du
nom (d'une extrême fermeté) ou à une subordonnée
relative (qui impressionnait tous ses subordonnés).
Hiérarchie : dans l'exemple n° 4,
l'adjectif vitrés qualifie les rayons de ruche ;
l'adjectif blancs qualifie les rayons de ruche vitrés ;
et l'adjectifs aériens qualifie les rayons de ruche
vitrés blancs. On peut constater une gradation, une hiérarchie
entre les adjectifs, chacun qualifiant le groupe nominal qui le
précède. Dans un cas comme celui-là, le premier adjectif donne
d'une certaine manière la " nature "
physique de ce que l'on décrit, et le dernier la caractéristique
globale, ou l'impression dégagée. Généralement deux adjectifs
suffisent, sous peine de rendre, comme ici, l'expression un peu
lourde.