CONSTITUTION DU GROUPE : 1973
À Camus, Jean-Michel apprend à la fois le picking et l'accompagnement au médiator, puis le flat-picking (technique solo au médiator), il participera aussi aux chœurs. Progressant en picking, au fil du temps, il s'initiera au répertoire de Marcel Dadi, qu'il apprendra par cœur avec les tablatures du maître.
François chante en folklore francophone en s'accompagnant sur une guitare classique, mais il utilise aussi d'autres instruments : diverses percussions, comme le triangle, et surtout... les cuillères, qui font toujours leur petit effet en public ; plus important, il apprend le dulcimer, sur lequel il jouera non seulement de manière traditionnelle, mais aussi en picking avec des doigtés complexes comme on le ferait sur une guitare à plat, grâce aux disques et tablatures de Roger Nicholson, et à l'image aussi de Claude Lefebvre, vu en stage. Il joue également de la guimbarde, du flageolet ou tin whistle, la flûte irlandaise, ainsi que de l'auto-harpe.
En 1973, Jean-Jacques se met au violon. Il raconte au coin du feu : « J’ai exhumé celui de ma mère qui dormait chez mes grands-parents. Je l’ai porté chez un luthier de Lille pour le remettre en état et hardi petit, violon le long du bras, justesse approximative, position de la main gauche et tenue d’archet calamiteuses, mais utilisation sur scène sans complexe, trois mois après mes débuts sur l’instrument. C’était pour un concert au foyer Albert Camus, me semble-t-il ? Fallait être un peu inconscient ! » Il joue toujours sur son premier banjo (Fender), et ajoute à l'occasion la flûte à bec en musique folk.
Bernard, pour l'instant, développe son jeu de guitare en flat-picking, suivant les conseils éclairés d'Eric Kristy. Cette année-là, ou plutôt cette saison-là, il acquiert sa première bonne guitare folk : la Yamaha FG 300 tant convoitée ; à Aix-la Chapelle (Aachen), les magasins allemands proposent en effet ce modèle davantage qu'en France. En bluegrass, il assure la voix lead, et les chœurs se font à quatre voix.
A cette bande des quatre se joint Michel Waligora, qui va faire un bout de chemin avec eux. Il participe au club folk en tant que guitariste ; sur scène, il joue ses compositions personnelles, et participe à l'accompagnement avec cette percussion simple, bon marché et efficace, un couple de cuillères à soupe maniées d'une main experte. Car la cuillère à café, ça énerve, et la louche, c'est louche.
Le répertoire des musiciens comprend du folk français (breton, berrichon...) ou francophone (canadien, cajun), du folk irlandais et américain, et du bluegrass. Ce mix sera toujours la marque de fabrique de La Grande Folque, même si par la suite le bluegrass prendra une place prépondérante.
Pour se perfectionner en folk traditionnel, François participe à un stage au Foyer Saint-Exupéry de Reims, du 14 au 18 avril, avec Phil Fromont et Emanuelle Parrenin. Parti pour se perfectionner en guitare, il y découvre le dulcimer, mais aussi des accessoires originaux comme les cuillères ou la guimbarde. Il côtoie des groupes comme Le Folk de la rue des Dentelles, de Strasbourg. Dans ce stage, il y avait aussi Jean-Marie Redon en atelier Bluegrass.
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A gauche, Phil Fromont au violon Ci-dessus, Jean-Marie Redon |
Le
travail du club folk aboutit à la fin de la saison à un concert où
tous participent, le 2 juin 1973 au Foyer Albert Camus de Lens :
(la Voix du Nord du 7 juin 1973) |
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Un morceau bluegrass, Jean-Jacques au banjo, Bernard à la guitare, François au triangle. |
Chanson folk, François à la guitare, Jean-Jacques à la flûte à bec, Jean-Michel à gauche, tous chantent. |
Jean-Jacques au violon, Michel Waligora aux cuillers, François à la guimbarde. |
François au dulcimer, Bernard à la guitare, Jean-Jacques à la flûte. Accordage des instruments. |
De toute évidence, le groupe est désormais constitué. Il reste à lui trouver un nom. C'est Jean-Jacques qui l'invente un soir de folie où les loups hurlent à la lune sur la lande déserte balayée par un vent mauvais : ce sera « La Grande Folque ». Aucun souci de gloire, de fatuité ou de magnanimité dans ce nom, nulle référence aux grands seigneurs, grands prêtres, grands veneurs ou Grand Turc. Non, mais « La Petite Folque », ça aurait fait un peu crétin. Vous y voyez autre chose ?
Pour découvrir le déploiement de La Grande Folque, tournez vite la page en cliquant sur la guitare :