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RÈGLES D'ORTHOGRAPHE

Incorrections à la mode dans les médias : voir à partir de la page Langue Française précédente.

Quand 2 verbes se suivent, le 2ème se met à l'infinitif :

Une succession de 2 verbes (ou davantage) signifie que seul le 1er possède un sujet, et que le 2ème est complément du 1er (le 3ème est complément du 2ème, etc.) :

ex : Il préférait se dépêcher pour éviter d'arriver en retard.

Derrière une préposition, le verbe se met à l'infinitif :

En fait, c'est la même situation, le 2ème verbe est complément du 1er, et la préposition a justement pour rôle d'en faire un complément : COI souvent par exemple quand il est introduit par à ou de, complément circonstanciel de but derrière pour, etc.

Il s'agit en fait d'un participe passé utilisé comme adjectif, et se rapportant au pronom indéfini quelque chose, ou au nom une tasse, par l'intermédiaire d'une sorte de particule, due simplement à un usage, et qu'il serait abusif d'analyser comme une préposition. Cette particule n'a pas toujours été utilisée, comme le montre l'exemple suivant datant du XVIIème siècle :

A qui venge son père il n'est rien impossible. (Corneille, Le Cid)

L'accord du participe passé

Participe utilisé sans auxiliaire :

Il est en situation d'adjectif, et s'accorde naturellement avec le nom.

ex : une fleur fanée

Avec l'auxiliaire être (seul) :

Il s'agit soit d'un verbe se conjuguant naturellement avec être aux temps composés, comme aller, venir, entrer, partir, etc., soit d'un verbe utilisé à la voix passive, donc avec l'auxiliaire être à tous les temps. Le participe passé s'accorde avec le sujet.

ex : elle est allée à Paris / ils sont venus / nous sommes parti(e)s [passé composé actif]

elle est portée par la foule [présent passif] / Ils ont été enthousiasmés par le spectacle [passé composé passif]

Avec l'auxiliaire avoir :

Le participe ne s'accorde que dans un cas : quand il existe un COD, et que celui-ci est placé devant le verbe, le participe s'accorde alors avec ce COD. Dans les autres cas, il ne s'accorde pas. Ex :

Les verbes pronominaux (+ se à l'infinitif) :

Ils se conjuguent aux temps composés avec l'auxiliaire être, mais ils suivent les règles d'accord de l'auxiliaire avoir. On cherchera donc s'il y a un COD. Celui-ci pourra être un groupe nominal ou un pronom aisément reconnaissable comme COD, ou bien le pronom réfléchi lui-même. Ex :

Ces règles concernent la quasi-totalité des verbes pronominaux, même si on ne peut exclure un résidu infime de verbes qui suivent un accord (ou une absence d'accord) archaïque, résidu que la réforme orthographique de 1990 a en principe corrigé. Par exemple, la différence entre elle s'est moquée de... et elles se sont ri de..., seul cas que je connaisse.

Futur ou conditionnel ?

Le futur :

Si vous écrivez un courrier à un professeur ou à l'administration, évitez une faute fréquente du genre : Je viendrais au rendez-vous... Je ferais mon exposé..., car on se demande à quelle condition ou supposition vous subordonnez votre rendez-vous ou votre travail.

Vous devez utiliser le futur : Je viendrai... Je ferai... Si'l s'agit de quelqu'un d'autre ou de plusieurs personnes, cela donnera : il viendra, nous viendrons, ils viendront.

La terminaison du futur, c'est ce qui ressemble tant au verbe avoir au présent (à moins que vous ne fassiez aussi des fautes au verbe avoir !). Regardez les 3 personnes du singulier, et la 3ème du pluriel : -ai / -as / -a // -ont : c'est le verbe avoir. Historiquement, le futur français s'est formé à l'aide du verbe avoir au présent, collé à la fin de l'infinitif (avec une contraction pour la 1ère et la 2ème personne du pluriel). Le tout en latin, of course ; ça donnait cantare habeo > cantareyo > chanterai. Pas l'ombre d'un -s dans tout cela.

Le conditionnel :

Il a de multiples utilisations, mais concernant son orthographe, c'est là que l'on trouve -ais à la 1ère personne, comme à l'imparfait. D'ailleurs, les terminaisons du conditionnel sont les terminaisons de l'imparfait, collées à la fin de l'infinitif, lequel sert de radical.

Ainsi, lorsque vous demandez un papier au secrétariat, écrivez Je voudrais... Je souhaiterais... Il me faudrait..., et non Je voudrai, ce qui signifierait « Demain, je vais vouloir, mais pour aujourd'hui, je ne veux pas encore »...

Si vous voulez approfondir les usages du conditionnel, reportez-vous aux pages de Grammaire Française, mais retenez au minimum que le conditionnel est utilisé dans l'expression de la politesse, et que la politesse est la bienvenue dans tout courrier administratif.

Quelques fautes courantes à éviter

Est-ce un gamin de 10 ans qui s'exprime ? Non, c'est un chroniqueur qui tient une rubrique économique quotidienne le matin sur France Info, et citant Eric Woerth. Le ministre a-t-il vraiment dit ceci :
C'est moi qui la présentera (la réforme des retraites), c'est moi qui la défendra... (7 juillet 2010)
L'antécédent étant à la première personne, cher Monsieur, ou cher ministre (mais je doute que ce soit le ministre, car le propos eût été accompagné d'une remarque ironique), il transmet ses marques au verbe de la subordonnée relative : C'est moi qui présenterai / défendrai...

Souvenez-vous qu'on écrit eh bien, et non *et bien (qu'est-ce que ça veut dire, "et puis bien" ?!) ; quelque chose, ou quelque part, sans coller les mots, parce que ces locutions sont faites sur une chose, une part ; être en train de, en trois mots, à distinguer de avoir de l'entrain (de la bonne humeur) ; j'en ai davantage que lui (= plus que lui), à distinguer de Il n'y a pas d'avantage à faire cela (contraire de : il n'y a pas d'inconvénient à...). Avoir affaire à... (avoir une affaire avec quelqu'un), à distinguer de avoir un travail à faire (à effectuer). A propos de travail, une tâche est un travail, à distinguer de la tache d'encre, sans accent, malgré ce qu'on peut trouver sur les paquets de lessive.

Distinguez quel que... de quelque(s) :
Quelle que soit votre réponse... (= que votre réponse soit n'importe laquelle) ; *quelque soit et *quelques soient n'existent pas : quelque est un déterminant devant un nom (quelque temps / quelques individus), ou bien un adverbe devant un adjectif (quelque riche qu'il fût, il était avare)
On écrit quelques uns (pronom indéfini sous forme de locution), quelques personnes (= plusieurs), quelque temps (le temps ne se divise pas) ;
Quoi que ce soit (= que cela soit n'importe quoi) ;
Quoique vous ne soyez pas d'accord (= bien que vous... : systématiquement, quoique, collé, peut être remplacé par bien que) ; il est conseillé d'éviter malgré que..., considéré comme du langage parlé, surtout si vous oubliez ensuite le subjonctif ! Cependant, la formation de cette conjonction (préposition + que) est normale, et l'aspect incorrect ou maladroit n'est qu'une question d'usage, de même que pour à cause que, d'aspect populaire en France, d'aspect soutenu au Québec.
Pour l'emploi du subjonctif, voyez mes pages de grammaire, partie Verbe. Mais sachez que le subjonctif est entraîné par une volonté, un désir, un doute, une crainte, une incertitude, ou une mise en relief (superlatif, etc.).

Ne confondez pas le t + apostrophe, qui est un pronom personnel de 2ème personne avec le t entre deux traits d'union, qui n'est pas un véritable mot, mais une simple liaison phonétique : Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Comment va-t-il ?

Savez-vous que, malgré ce que vous dit votre bon sens, on écrit Au temps pour moi, et non Autant pour moi ? C'est au départ une histoire de musicien qui n'avait pas respecté le rythme dans un orchestre, et qui devait donc se remettre dans le temps, le tempo. Personnellement, l'orthographe autant ne me choquerait pas, parce qu'elle s'appuie sur le sens. Mais il faudrait qu'elle soit authentifiée par une autorité compétente (non, je ne parle pas de l'Académie Française).

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