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LE VERBE : corrigé des exercices

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Exercice I

1 - Les groupes :

1er groupe : infinitif en -er / 2ème groupe : infinitif en -ir, formes en -issais (imparfait) ou -issant (part. présent) / 3ème groupe : les autres, et -ir, -oir, -dre… (plus ou moins irréguliers).

2 - Les modes :

Indicatif (6 personnes, 8 temps) / Conditionnel (6 personnes, 2 temps) / Subjonctif (6 personnes, 4 temps) / Impératif (3 personnes, 2 temps) / Infinitif (0 personne, 2 temps) / Participe (0 personne, 2 temps) / Gérondif (0 personne, 2 temps) [ex : en mangeant].

Le minimum de temps pour un mode est 2 : un présent, temps simple, et un passé, temps composé.

3 - Les temps composés :

a) Auxiliaire + participe passé
b) Son auxiliaire se met au temps simple correspondant, et on rajoute le participe passé
c) J'aurai chanté : futur antérieur, dont l'auxiliaire est au futur simple.

4 - Les voix (2 voix et une forme) :

a) Active / passive // forme pronominale, qui n’est pas vraiment une voix, mais une autre tournure possible pour certains verbes.
b) Il lave sa chemise / Sa chemise a été lavée / Il se lave

5 - Révisions sur les temps :

a) Son auxiliaire est au présent.
b) Il avait mangé ; auxiliaire à l'imparfait
c) L'infinitif sert de radical au futur simple. Pour les verbes très irréguliers, c'est une forme populaire de l'infinitif (ex : courre = courir). Les désinences correspondent au verbe avoir au présent (origine historique), avec formes abrégées pour nous et vous.
d) Je chanterai et Je courrai.
e) L'infinitif sert de radical au conditionnel présent. Formation historiquement identique à celle du futur, avec le verbe avoir à l'imparfait, abrégé, qui constitue les désinences.
f) Nous chanterions et Nous courrions.
g) Le passé simple sert de radical au subjonctif imparfait (retenir la voyelle dominante, en fonction du groupe verbal : a au 1er groupe, i au 2nd, i ou u au 3ème).
h) Qu'il chantât et Qu'il courût.

Exercice II

1) apercevoir : ils aperçoivent    2) appeler : vous appelez    3) balayer : ils balaient (balayent)    4) battre : je bats    5) connaître : il connaît    6) courir : nous courons    7) craindre : je crains    8) croire : ils croient    9) devoir : tu dois    10) faire : vous faites    11) jeter : nous jetons    12) mettre : je mets    13) mourir : vous mourez    14) paraître : il paraît    15) prendre : nous prenons    16) rire : je ris    17) savoir : ils savent    18) servir : il sert    19) tenir : vous tenez    20) vouloir : ils veulent

Exercice III

1) ranger : je rangerai     2) finir : tu finiras    3) balayer : il balaiera (balayera)    4) nettoyer : nous nettoierons    5) jeter : vous jetterez     6) aller : ils iront    7) apercevoir : j'apercevrai    8) s'asseoir : tu t'assiéras (t'assoiras)    9) courir : il courra    10) falloir : il faudra    11) pleuvoir : il pleuvra    12) cueillir : nous cueillerons    13) faire : vous ferez    14) envoyer : j'enverrai    15) pouvoir : je pourrai    16) prévoir : tu prévoiras    17) savoir : il saura    18) venir : nous viendrons    19) voir : vous verrez    20) vouloir : ils voudront

Exercice IV

1) aller : j'allai    2) apercevoir : tu aperçus    3) bâtir : nous bâtîmes    4) s'asseoir : il s'assit    5) connaître : nous connûmes    6) courir : ils coururent    7) croire : je crus    8) devoir : il dut    9) dire : ils dirent    10) envoyer : j'envoyai    11) faire : vous fîtes    12) falloir : il fallut    13) lire : tu lus    14) louer : ils louèrent     15) mettre : je mis    16) mourir : il mourut    17) naître : il naquit    18) nettoyer : nous nettoyâmes    19) paraître : ils parurent    20) peindre : tu peignis    21) plaire : il plut    22) pleuvoir : il plut    23) pouvoir : ils purent    24) ranger : je rangeai    25) savoir : vous sûtes    26) tenir : je tins    27) vivre : il vécut    28) voir : nous vîmes    29) vouloir : il voulut    30) vrombir : ils vrombirent

Exercice V

  1. J'allai dans le jardin public ; j'aperçus un banc, et je m'assis dessus. Je mis mes lunettes et je commençai à lire. Soudain, j'aperçus un de mes amis. Je l'appelai ; il me vit, il vint vers moi et me dit bonjour. Nous discutâmes une bonne demi-heure, puis il dut partir à cause d'un rendez-vous. Il courut un peu pour attraper l'autobus, mais il y parvint et me fit un petit signe en partant.
  2. Ce jour-là, je reçus une carte de ma tante, et je la lus avec plaisir. Je voulus lui répondre, mais je ne retrouvai pas mon stylo. Je le crus perdu. Il me fallut fouiller tout mon bureau ; je le reconnus enfin au milieu d'un tas de vieilles paperasses, d'où je le sortis un peu poussiéreux. Je le nettoyai, et je pus écrire.
  3. Il naquit un 1er janvier, et mourut un 31 décembre.
  4. Mon journal parut ce jour-là plus tard que d'habitude, mais je ne sus pas pourquoi.
  5. En voyant arriver l'animal, ils furent surpris, ils eurent même une grosse frayeur.

Exercice VI

Tiens, tu seras la guichetière ; moi, je viendrai pour un renseignement. Mais j'aurai un défaut de prononciation, et tu comprendras mal. Alors, j'essayerai de m'exprimer par gestes, mais tu t'énerveras vite. Tu me donneras une feuille de papier : j'écrirai, et tu finiras par deviner ce que j'aurai voulu dire. Ça te fera rire. Je me vexerai, nous nous disputerons sans nous comprendre.

Tiens, tu serais la guichetière ; moi, je viendrais pour un renseignement. Mais j'aurais un défaut de prononciation, et tu comprendrais mal. Alors, j'essayerais de m'exprimer par gestes, mais tu t'énerverais vite. Tu me donnerais une feuille de papier : j'écrirais, et tu finirais par deviner ce que j'aurais voulu dire. Ça te ferait rire. Je me vexerais, nous nous disputerions sans nous comprendre.

Exercice VII

  1. Auriez-vous du feu ?
  2. Ils devraient s'en souvenir.
  3. Je ne voudrais pas te déranger.
  4. Pourrais-tu me répondre ?
  5. Serait-il capable de recommencer ?
  6. Faudrait-il en arriver là ?
  7. Verraient-ils qu'il y a danger ?
  8. Voudriez-vous une tasse de thé ?
  9. Il ferait une allergie aux concombres.
  10. Cela tiendrait-il à son état de santé ?

Exercice VIII

A - Mettre les phrases à la voix passive :

  1. Elle avait été un peu trop vite considérée comme une malade incurable par les médecins.
  2. Les premières lignes de fortification auront déjà, au lever du jour, été franchies par les troupes de choc.
  3. Des milliers d'épaves ont sans doute été envoyées, durant la guerre, au fond de l'océan.

B - Mettre les phrases à la voix active :

  1. On aurait décelé par hasard un certain nombre d'erreurs dans les comptes de l'entreprise.
  2. la direction générale avait déjà suspendu de ses fonctions le chef de service pour faute grave.
  3. Apparemment, les subordonnés n'obéirent pas toujours au patron.

C - Mettre la subordonnée relative à la voix passive :

  1. Les nouvelles dont la population a été enthousiasmée étaient malheureusement fausses.
  2. Le communiqué qui fut envoyé aux journaux par la Présidence laissa les lecteurs insatisfaits.

Exercice IX

Les verbes qui ne peuvent changer de voix sont nécessairement à la voix active, ils n'en connaissent pas d'autre.

  1. a été apportée : voix passive > Un commissionnaire spécial a apporté une lettre recommandée.
  2. aura renouvelé : voix active > Toute l'organisation des bureaux, qui semblaient (impossible) un peu vétustes, aura bientôt été renouvelée par le nouveau patron.
  3. était considéré : voix passive > Ses supérieurs considéraient très bien cet ingénieur.
  4. sera supprimée : voix passive ; traverse : voix active > On supprimera bientôt, paraît-il (impossible), la ligne de chemin de fer dont (par laquelle) le village est traversé.
  5. avons été prévenus : voix passive > On nous a prévenus de son mariage par un beau matin d'avril.
  6. était très estimé : voix passive > Tout le monde estimait beaucoup ce grand savant.
  7. a été édifiée : voix passive > On a édifié cette statue par un jour de grand vent, et elle est restée un peu tordue (impossible).
  8. j'aurai été payé : voix passive > Quand on m'aura payé, je viendrai régler mes dettes (impossible).
  9. aura mangé : voix active > tous les gâteaux qui restaient (impossible) auront en fin de compte été mangés par ce gourmand.
  10. défigurent : voix active / seront remplacées : voix passive > Des câbles enterrés remplaceront un jour les lignes électriques dont le paysage est défiguré.

Exercice X

  1. Il s’admira : réfléchi / pronom COD
  2. Le sérum antitétanique s’administrait par voie buccale : sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on administrait le sérum.
  3. Nous nous interrogions : réciproque / pronom COD
  4. Je me regardai : réfléchi / pronom COD
  5. César ne s’empara pas de Gergovie : essentiellement pronominal / le pronom n’a pas de fonction
  6. Je me garderai bien : emploi essentiellement pronominal / le pronom n’a pas de fonction
  7. Nous nous préparâmes quelques sandwichs et des boissons : réfléchi (éventuellement réciproque) / pronom COI 2nd
  8. On se poursuivait, on se fuyait, on se croisait : réciproques / pronoms COD
  9. La solution de cette affaire s’imagine facilement : sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on imagine facilement la solution.

Exercice XI

1) Bricolage

Un jour que je m'ennuyais, seul à la maison de mon grand-père, je m'avisai d'observer le mécanisme de son vieil ordinateur du XXème siècle : des fils transmettaient aux composants les signaux électriques. Mais quel était la fonction de chaque composant ? Pour les tester, je dessoudai quelques résistances, débranchai des transistors. Soudain, une odeur de brûlé se dégagea de la carte-mère. Je ne savais pas quel voltage j'avais utilisé. Quand le soir tomba, j'étais encore avec mon fer à souder. Pépé vint m'appeler à table. Il s'aperçut tout de suite du désastre. La bécane était fichue.

2) Incident

Au rez-de-chaussée, la salle résonnait des cris et rires des convives. Les uns racontaient des histoires, d'autres s'essayaient à chanter ; certains, sous l'effet de l'alcool, entamaient une conversation animée, refaisaient le monde en trois mots et s'endormaient sur le quatrième. Soudain, un fracas retentit dans la cour et réveilla les dormeurs. Tout le monde se rua à la fenêtre, où l'on vit Madeleine affalée sur le pavé avec la pièce montée en mille morceaux autour d'elle...

[6 imparfaits descriptifs : c'est un tableau animé, où les actions se mêlent, sans ordre précis ; l'action démarre, au passé simple : 4 actions ou événements successifs]

3) La légende de Saint Julien l'Hospitalier

La nuit allait venir ; et derrière le bois, dans les intervalles des branches, le ciel était rouge comme une nappe de sang. Julien s'adossa contre un arbre. Il contemplait d'un œil béant l'énormité du massacre, ne comprenant pas comment il avait pu le faire.

De l'autre côté du vallon, sur le bord de la forêt, il aperçut un cerf, une biche et un faon. Le cerf, qui était noir et monstrueux de taille, portait seize andouillers avec une barbe blanche. La biche, blonde comme les feuilles mortes, broutait le gazon ; et le faon tacheté, sans l'interrompre dans sa marche, lui tétait la mamelle.

L'arbalète encore une fois ronfla. Le faon, tout de suite, fut tué.

[les imparfaits sont descriptifs, et constituent des éléments du tableau, ou décrivent l'état de Julien ; les actions successives de Julien sont au passé simple]

Exercice XII

  1. on sonne : présent de narration ; la suite du texte montre que l'histoire est racontée au passé.
  2. nous achetons notre nouvelle voiture = futur proche
  3. nous allons à la mer : présent d'habitude (répétition)
  4. Dugenou envoie : présent véritable (énonciation)
  5. L'hiver chez nous correspond... : présent de vérité générale
  6. il sort d'ici : passé récent
  7. chacun de nous lit un peu : présent d'habitude (répétition)
  8. c'est vous qui faites erreur : présent véritable, ou présent étendu, car il ne s'agit pas d'une action ponctuelle, mais d'une situation ; il ne s'agit pas d'un passé récent, car la personne continue d'être dans l'erreur, mais cela peut se discuter.
  9. Les hirondelles sont des oiseaux migrateurs : présent de vérité générale
  10. Les deux rois se rencontrent et signent un traité : la guerre de cent ans est finie : présent historique (= narration)

Exercice XIII

  1. Nicodème se jette / Javotte se baisse : présent de narration, puisque le texte est au passé, comme le montre le dernier verbe
  2. qui précède : présent de vérité générale
  3. je reviens : futur proche
  4. se lève : présent véritable, d'énonciation, ce qui a lieu pendant que le narrateur le dit
  5. va : présent d'habitude, répétition
  6. servent : présent de vérité générale
  7. ont lieu : présent de vérité générale, plutôt que présent d'habitude, car on ne marque pas vraiment d'action répétitive (tous les carnavals ne sont pas au même endroit, aucune date fixe n'est indiquée)
  8. s'en va / il trouve / il rencontre un petit pourvoyeur qui lui apportait. : présent de narration, puisque le texte est au passé, comme le montre le dernier verbe.

Exercice XIV

  1. Les 6 passés simples marquent des actions précises et successives, achevées dans le passé
  2. Les 2 imparfaits expriment l'habitude (la répétition)
  3. j'entrai : action précise, achevée / fut : le passé simple sert à donner du recul en montrant que c'est un fait révolu, l'autel n'existe plus / subsistaient : imparfait descriptif (état)
  4. Fut à l'abandon / a retrouvé : le passé simple correspond à un fait achevé, révolu, alors que le passé composé marque le prolongement dans le présent d'un fait situé dans le passé
  5. publia / collabora : 2 passés simples qui ne sont pas successifs, ils marquent des faits (actions) révolus, achevés, dans le passé
  6. je venais : imparfait de réserve, de politesse, si l'action a eu lieu ; ou bien : l'action a été interrompue
  7. n'en pouvait plus / s'écroulaient : le 1er imparfait est descriptif ; le 2nd marque un fait soumis à hypothèse : une supposition, exprimée par " quelques kilomètres de plus ", et on peut reconstituer : " s'ils avaient effectué quelques kilomètres de plus, les chevaux se seraient écroulés " ; la tournure sans subordonnée et avec l'imparfait rend plus proche la réalisation possible du fait, montrant qu'il s'en faut de très peu.
  8. s'accentua / s'écria : les deux passés simples marquent des faits précis et successifs ; le passé composé avons franchi marque une action récente dans le passé, qui a des prolongements dans le présent
  9. quittèrent : ce passé simple marque une action précise, achevée ; l'imparfait rentrait remplace un passé simple, c'est un imparfait de rupture, proche de l'imparfait de narration (historique), il marque une action située à la fin d'un passage de récit, en forme de conclusion
  10. fit / réveilla : les 2 passés simples marquent des actions précises et successives ; l'imparfait dormaient marque une action (?) en cours, interrompue par ces 2 actions précises
  11. furent : le passé simple marque un fait achevé, révolu dans le passé ; le passé composé ont conservé, un fait passé qui se prolonge dans le présent ; les deux présents dissimule / peut expriment des vérités générales

Exercice XV

(Étude des temps dans un texte de Victor Hugo)

Ce récit se déroule au passé. Il commence avec l'imparfait revenais, qui exprime l'action en cours, envisagée sous un aspect inachevé et duratif : aucune limite précise, début ou fin, n'est imaginable. Il s'agit là d'une sorte de trame de fond, comme un décor. Puis le récit lui-même démarre avec le passé simple je m'assis, suivi de je me mis : deux actions précises, successives, envisagées sous l'aspect achevé. C'est la première étape du récit. Suit une action qui va être interrompue : l'imparfait j'achevais, qui correspond précisément à... de l'inachevé, puisque l'auteur n'aura pas vraiment le temps ou la disposition d'esprit pour poursuivre ce qu'il a entrepris, et l'interruption est faite par deux autres actions précises et successives : les présents je lève et j'aperçois. L'imparfait regardait exprime enfin une attitude de l'ours qui dure depuis quelque temps, sans qu'on sache depuis quand, et on ne sait quand elle se terminera : aspect inachevé et duratif. Dans ce paragraphe, les actions j'achevais et regardait se mêlent dans la durée, elles se déroulent quasiment en même temps.

Ce qui est original et intéressant, c'est l'utilisation du présent, et les différentes valeurs des présents du texte. Je lève et j'aperçois sont bien sûr des présents de narration, qui remplacent des passés simples, et donnent plus de vie, de vigueur, à la narration, en mettant la scène sous les yeux du lecteur ; c'est un effet stylistique, ils correspondent à la surprise extrême, peut-être l'effroi de Victor Hugo, qui n'en croit pas ses yeux, ce que souligne le rythme de la phrase, coupée par des virgules qui font attendre la révélation finale ; l'imparfait regardait montre bien ce dont l'auteur prend conscience : l'ours est là à le regarder depuis un certain temps, sans qu'il s'en doute. Avant ces deux présents de narration, dans la remarque incise entre deux tirets, se trouve un présent véritable : je vois. Il nous indique, comme avec un geste de la main, ce que l'auteur constate en écrivant ce texte, car il a son " livre vert " sous les yeux, témoin de son ahurissement passé. C'est là une utilisation normale du présent, sa valeur de base. Cette incise au présent véritable rend plus aisé l'emploi des deux présents de narration qui suivent, ceux-ci s'intègrent plus facilement dans le récit. D'autant qu'à ce paragraphe va succéder un autre présent lui aussi parfaitement " naturel ", sans effet stylistique.

Le présent des verbes a et peut est en effet un présent de vérité générale, exprimant ce qui est toujours vrai, en fonction de l'expérience humaine. Cinq imparfaits descriptifs termineront ensuite le texte sur une sorte de portrait de l'ours.

Comme cela est fréquent, l'emploi du présent de narration est très limité, dans un contexte (et même une phrase) qui débute au passé et se termine de même. Ce qui est original, c'est la façon d'encadrer ce présent stylistique par deux autres présents sans valeur stylistique, et de favoriser ainsi son intégration.

Exercice XVI

1) que tu n'arriverais jamais : conditionnel-temps : futur du passé
2) qu'on aurait évacué : affirmation sous réserve
3) Je souhaiterais : l'atténuation de la politesse
4) il y arriverait : l'expression de l'hypothèse (Avec un peu de persévérance)
5) qu'il aurait terminé : conditionnel-temps : futur du passé
6) tu n'aurais pas perdu : l'expression de l'hypothèse (Si tu t'étais renseigné)
7) Je prendrais bien : sentiment : désir
8) je me laisserais tromper : sentiment : l'indignation
9) aurait atteint : affirmation sous réserve
10) que l'affaire s'arrangerait : conditionnel-temps : futur du passé
11) je me verrais lié / m'auraient humilié : sentiments exprimés par le personnage : incrédulité et indignation
12) pourrait s'être adoucie : conditionnel derrière la conjonction quand même, qui introduit une hypothèse renforcée par une concession, avec le sens de même si, ou si + malgré cela / aurais-je dû choisir : conditionnel dans la principale pour exprimer l'action soumise à l'hypothèse précédente

Exercice XVII

[subjonctifs en italiques]

1)

Je te dis qu'il a compris ( indicatif derrière un verbe d’affirmation, de certitude)
Je sais qu'il a compris (certitude)
J'espère qu'il a compris (souhait, mais on veut y croire)
Je souhaite qu'il ait compris (souhait, exprimé plus fortement que le précédent)
Je regrette qu'il ait compris (sentiment)
Je doute qu'il ait compris (pensée, doute)
Je me doute bien qu'il a compris (conviction, certitude)
Je crois qu'il a compris (idem)
Je vous garantis qu'il a compris (certitude)
Sa mère aurait voulu qu'il ait compris / qu'il comprît (sentiment : regret, souhait non réalisé)

[dans les phrases ci-dessus, le verbe de la principale détermine le mode de la subordonnée, ce qui n'est pas le cas des phrases suivantes]

Il est le seul qui ait compris (tournure d'insistance dans la principale)
Croyez-vous qu'il ait compris ? (principale interrogative)
Je ne crois pas qu'il ait compris (principale négative)
Qu'il ait compris, j'en suis certain. (subordonnée conjonctive devant la principale, donc le procès principal n'est pas encore exprimé)
 

2)

Chaque fois qu'il a compris, je m'en suis douté. (conjonction temporelle, action réalisée)
Avant qu'il ait compris, il se passera du temps. (conjonction temporelle, action non réalisée au moment du procès principal, c'est-à-dire de l'élément de temps exprimé dans la principale)
Pour qu'il ait compris, il faut qu'il ait bien réfléchi. (conjonction proche du but)
Bien qu'il ait compris, il n'a pas manifesté de réaction. (conjonction de concession, exprimant donc une contradiction)
Parce qu'il a compris, il veut partir. (conjonction de cause, donc liaison logique sans problème)
Il a beaucoup réfléchi, si bien que finalement il a compris (conjonction de conséquence, idem)

[dans ces subordonnées conjonctives circonstancielles, c'est la conjonction qui détermine le mode, en liaison avec la fonction de la subordonnée et le sens ainsi exprimé]

Exercice XVIII

[subjonctifs en italiques]

  1. Nous avions remarqué que ce poteau portait une fausse indication. (simple constatation)
  2. C'est ce qui explique que tant d'automobilistes se soient retrouvés dans le canal. (réalité, mais sur laquelle portait une interrogation, un mystère, et sur laquelle porte toujours une interprétation)
  3. Pourtant, le préfet ne pensait pas qu'il fût utile de le changer. (principale négative)
  4. On nous signala que les clignotants de la voiture ne fonctionnaient pas. (simple affirmation)
  5. J'étais indigné qu'on traitât ainsi un prisonnier. (sentiment dans la principale)
  6. Ma tante exigeait à la fois qu'on l'approuvât dans son régime et qu'on la plaignît pour ses souffrances. (volonté dans la principale)
  7. Il ne put dire un mot jusqu'à ce qu'il eût retrouvé tout son souffle. (conjonction de temps, le procès de la subordonnée n'est pas encore réalisé, par rapport à celui de la principale)
  8. Bien qu'il eût appris par la presse que sa femme l'avait quitté, il continuait à croire qu'elle était chez sa mère. (conjonction de concession, contradiction)
  9. Après qu'il eut attrapé un brochet, il manqua de s'enfuir devant les crocs acérés du monstre. (après que + indicatif, car le procès de la subordonnée est antérieur, donc réalisé ; c'est le contraire pour avant que + subjonctif)

Exercice XIX

UN ORAGE ÉPOUVANTABLE

Quand l'orage éclata, on eût dit que le ciel entier s'écroulait. Il semblait que l'écho multipliât le tonnerre à l'infini dans les collines. Simultanément, toutes les lumières s'éteignirent. On se fût trouvé dans la nuit complète si Germain n'avait pensé à préparer les chandeliers.
Avant qu'on
eût fini d'allumer toutes les bougies, le portail résonna comme si le Diable lui-même l'eût secoué. Germain se dépêcha d'y courir tant qu'il put sous l'averse. Après qu'il eut ouvert, il aperçut deux ombres ruisselantes dans l'encadrement.
C'étaient des voyageurs égarés qui avaient craint que la nuit les
surprît dans la forêt. Ils demandaient qu'on les hébergeât, ne fût-ce que dans une grange.
Le comte ne voulut point qu'on
doutât de son hospitalité, et les pria fort civilement à dîner, bien que son propre repas fût déjà bien entamé. Qu'il dût le recommencer, il le savait bien, mais cela ne le gêna guère. Il ordonna qu'on rapportât des confits et des volailles rôties, et ce fut de nouvelles libations que chacun des invités inattendus n'oublia sans doute de longtemps, le plus fastueux festin qu'on pût faire aux chandelles dans un château aussi délabré...

[texte inventé, respectez mes droits d’auteur…]

Exercice XX

  1. Soit qu'il fût fatigué, soit que la tête lui tournât : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la corrélation conjonctive, qui exprime une alternative entre 2 causes possibles, donc une incertitude.
  2. avant qu'il soit la mi-Carême : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la conjonction de temps avant que, qui correspond à une action non encore effectuée / il faut que je sois : dans une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est entraîné par l'obligation exprimée dans la principale / dussé-je : dans une indépendante, le subjonctive correspond à " même si je devais ", l'expression à la fois d'une hypothèse et d'une concession.
  3. Pour grands que soient les rois : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par l'expression de la concession (contradiction : si grands qu'ils soient, bien qu'ils soient grands).
  4. Si peu qu'il nous soit payé : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par l'expression d'une contradiction (= concession).
  5. Qu'il faille être insensible  : dans une subordonnée conjonctive de conséquence, le mode est normalement l'indicatif, mais ici le subjonctif est entraîné par la tournure interrogative de la principale.
  6. Que de son absence on sache le mystère : dans une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est entraîné par le sens du verbe de la principale, le verbe vouloir (volonté).
  7. Que nos pleurs vous apaisent : subjonctif derrière l'introducteur que dans une indépendante exprimant un souhait (tournure optative).
  8. Plût aux Dieux : phrase optative et exclamative, avec subjonctif dans la principale, qui exprime un regret plutôt qu'un souhait, pour un fait qui n'a pas été réalisé dans le passé, comme le montre le temps (imparfait) / que mon coeur fût innocent comme elles : subjonctif dans la subordonnée conjonctive pure, entraîné par le sens du verbe précédent.
  9. Que je vous dise : subjonctif dans une subordonnée conjonctive pure, entraîné par le verbe vouloir, et renforcé par la tournure interrogative de la principale / sans qu'il soit nécessaire  : subjonctif dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, entraîné par la conjonction sans que, qui marque une opposition, une contradiction / que je m'explique davantage : subjonctif dans une subordonnée conjonctive pure, entraîné par le sens impératif de la locution être nécessaire qui régit cette subordonnée / pourvu que j'accomplisse ma promesse : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la conjonction pourvu que, qui exprime une sorte d'hypothèse, un fait rejeté dans un futur et correspondant à une promesse (fausse, d'ailleurs).
  10. Elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas... : subjonctif dans une conjonctive pure derrière le verbe dire ; d'ordinaire, ce verbe est suivi de l'indicatif, mais ici il ne s'agit pas d'une affirmation simple, mais d'une recommandation, un peu comme un ordre.

Exercice XXI

Développement sur les modes

Tous les faits avérés et affirmés sont à l'indicatif ; ainsi, la 1ère phrase, qui se contente d'exposer le comportement coutumier des romains face à leurs ennemis ou rivaux. La conjonction quand, que l'on pourrait ici paraphraser par " chaque fois que ", est normalement suivie de l'indicatif ; l'imparfait et le plus-que-parfait de la phrase correspondent à des faits répétitifs. On notera toutefois qu'en langue classique, la conjonction quand, renforcée parfois par l'adverbe même, et suivie du conditionnel, correspond à notre même si, et exprime une hypothèse mêlée d'opposition, ce que l'on trouve encore dans l'expression " Et quand ce serait vrai ? ". Ce n'est pas le cas ici.

Dans le 2ème paragraphe, la certitude exprimée par la tournure on était sûr est suivie de l'indicatif dans la conjonctive pure qui est complément de l'adjectif. Le verbe espérer aussi, alors que son quasi-synonyme souhaiter entraîne le subjonctif : sans doute faut-il percevoir une nuance entre ces deux verbes, mais c'est aussi une question d'usage. Ici, la conjonctive COD du verbe espérer est au conditionnel, mais ce mode correspond à ce qu'on appelle le " futur du passé ", c'est-à-dire qu'il est employé comme un temps de l'indicatif, selon une simple concordance des temps. On peut se demander à la rigueur s'il ne conserve pas une légère valeur modale (aurions-nous vraiment le futur simple si le texte était au présent ?). Cependant, la tournure l'on avait sujet d'espérer, plus que le verbe seul, rejette dans l'imaginaire l'objet de cet espoir, et peut être interprétée de deux manières : ici, elle signifie " on y compte bien, on y croit beaucoup " ; si elle était suivie du subjonctif, elle marquerait à la fois un souhait et un doute, voire une crainte sous-jacente : On avait sujet d'espérer qu'elles fussent moindres.

La conjonctive de manière qu'il n'y avait point de roi qui... est consécutive, et la conséquence s'exprime à l'indicatif, comme la cause, puisqu'il s'agit de faits avérés unis par des liens logiques. Avec la même conjonction, mais suivie d'un subjonctif, nous serions en présence d'une conjonctive de but, marquant une intention des romains : de manière qu'il n'y eût point de roi qui... Quelques autres conjonctions possèdent cette polysémie.

La relative qui suit est au subjonctif (qui pût être sûr...) parce que la proposition qui lui sert de principale est négative (il n'y avait point...). Quant à la conjonctive quelque grand qu'il fût, exprimant une concession, elle est nécessairement au subjonctif. La concession est une contradiction, le contraire du rapport logique cause / conséquence, puisqu'on attend une conséquence et on a le résultat opposé.

Concession encore au début du 2ème paragraphe derrière la conjonction quoique, donc subjonctif (fût). Et les deux derniers subjonctifs (fussent / fissent), dans des relatives, sont entraînées par la tournure négative de la principale.

Exercice XXII

Les trois subjonctifs laissât / laissât / eût enfanté, dans des conjonctives pures, sont entraînés par le sens du verbe de la principale. Pour les deux premiers, il s'agit d'une " demande ", c'est-à-dire d'une forme d'injonction, qui, en même temps qu'un sentiment (surtout pour supplia), marque une intention, un dessein ; c'est aussi bien le rôle de la conjonction de but pour que qui entraîne le subjonctif fût égale dans une conjonctive circonstancielle. Le troisième est dû au verbe sembler, qui marque une vue de l'esprit, une métaphore ; on ne peut pas parler ici de doute, puisqu'il est clair que l'auteur se place ouvertement dans l'imaginaire.

Enfin, le dernier subjonctif, puissent, dans une relative, est dû à la restriction peu de..., qui entraîne ce mode pour la même raison qu'une négation ou une tournure d'insistance, un superlatif : il s'agit d'une modification quantitative et / ou qualitative des données contenues dans la principale.

Exercice XXIII

Le verbe sembler entraîne couramment l'indicatif dans la subordonnée, mais aussi le subjonctif en style soutenu, dès que le doute exprimé prend une certaine force. Hugo choisit d'abord l'indicatif, comme s'il voulait nous présenter une réalité crédible ; puis le subjonctif dans la subordonnée elliptique coordonnée. Celui-ci peut s'expliquer de deux façons au moins.

Tout d'abord par l'aspect elliptique de la conjonctive coordonnée (= et qu'elle n'eût...), qui nécessite un recours pour faire saisir le lien conjonctif absent ; on pourrait trouver l'indicatif sans l'ellipse : et qu'elle n'avait qu'une âme. Ce serait bien sûr beaucoup moins efficace. Le deuxième argument que l'on peut avancer, c'est celui d'un niveau supplémentaire et supérieur dans la métaphore, dans l'imaginaire, dans le fantastique : 1ère étape, la transformation en monstre ; 2ème étape, l'unité spirituelle, ou surnaturelle de cette masse-monstre, d'autant qu'une âme transforme cette masse en monstre humain. Et pardon à Victor Hugo pour le dépeçage d'un procédé si subtil, qui ne devrait pas avoir besoin d'être expliqué...