LE VERBE : corrigé des exercices
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1 - Les groupes :
1er groupe : infinitif en -er / 2ème groupe : infinitif en -ir, formes en -issais (imparfait) ou -issant (part. présent) / 3ème groupe : les autres, et -ir, -oir, -dre… (plus ou moins irréguliers).
2 - Les modes :
Indicatif (6 personnes, 8 temps) / Conditionnel (6 personnes, 2 temps) / Subjonctif (6 personnes, 4 temps) / Impératif (3 personnes, 2 temps) / Infinitif (0 personne, 2 temps) / Participe (0 personne, 2 temps) / Gérondif (0 personne, 2 temps) [ex : en mangeant].
Le minimum de temps pour un mode est 2 : un présent, temps simple, et un passé, temps composé.
3 - Les temps composés :
a)
Auxiliaire + participe passé
b) Son
auxiliaire se met au temps simple correspondant, et on rajoute le
participe passé
c) J'aurai
chanté : futur antérieur, dont l'auxiliaire est au
futur simple.
4 - Les voix (2 voix et une forme) :
a) Active /
passive // forme pronominale, qui n’est pas vraiment une
voix, mais une autre tournure possible pour certains verbes.
b) Il lave
sa chemise / Sa chemise a été lavée / Il se lave
5 - Révisions sur les temps :
a) Son
auxiliaire est au présent.
b) Il
avait mangé ; auxiliaire à l'imparfait
c)
L'infinitif sert de radical au futur simple. Pour les verbes très
irréguliers, c'est une forme populaire de l'infinitif (ex :
courre = courir). Les désinences correspondent au
verbe avoir au présent (origine historique), avec formes
abrégées pour nous et vous.
d) Je
chanterai et Je courrai.
e)
L'infinitif sert de radical au conditionnel présent. Formation
historiquement identique à celle du futur, avec le verbe avoir
à l'imparfait, abrégé, qui constitue les désinences.
f) Nous
chanterions et Nous courrions.
g) Le passé
simple sert de radical au subjonctif imparfait (retenir la
voyelle dominante, en fonction du groupe verbal : a
au 1er groupe, i au 2nd, i
ou u au 3ème).
h) Qu'il
chantât et Qu'il courût.
1) apercevoir : ils aperçoivent 2) appeler : vous appelez 3) balayer : ils balaient (balayent) 4) battre : je bats 5) connaître : il connaît 6) courir : nous courons 7) craindre : je crains 8) croire : ils croient 9) devoir : tu dois 10) faire : vous faites 11) jeter : nous jetons 12) mettre : je mets 13) mourir : vous mourez 14) paraître : il paraît 15) prendre : nous prenons 16) rire : je ris 17) savoir : ils savent 18) servir : il sert 19) tenir : vous tenez 20) vouloir : ils veulent
1) ranger : je rangerai 2) finir : tu finiras 3) balayer : il balaiera (balayera) 4) nettoyer : nous nettoierons 5) jeter : vous jetterez 6) aller : ils iront 7) apercevoir : j'apercevrai 8) s'asseoir : tu t'assiéras (t'assoiras) 9) courir : il courra 10) falloir : il faudra 11) pleuvoir : il pleuvra 12) cueillir : nous cueillerons 13) faire : vous ferez 14) envoyer : j'enverrai 15) pouvoir : je pourrai 16) prévoir : tu prévoiras 17) savoir : il saura 18) venir : nous viendrons 19) voir : vous verrez 20) vouloir : ils voudront
1) aller : j'allai 2) apercevoir : tu aperçus 3) bâtir : nous bâtîmes 4) s'asseoir : il s'assit 5) connaître : nous connûmes 6) courir : ils coururent 7) croire : je crus 8) devoir : il dut 9) dire : ils dirent 10) envoyer : j'envoyai 11) faire : vous fîtes 12) falloir : il fallut 13) lire : tu lus 14) louer : ils louèrent 15) mettre : je mis 16) mourir : il mourut 17) naître : il naquit 18) nettoyer : nous nettoyâmes 19) paraître : ils parurent 20) peindre : tu peignis 21) plaire : il plut 22) pleuvoir : il plut 23) pouvoir : ils purent 24) ranger : je rangeai 25) savoir : vous sûtes 26) tenir : je tins 27) vivre : il vécut 28) voir : nous vîmes 29) vouloir : il voulut 30) vrombir : ils vrombirent
Tiens, tu seras la guichetière ; moi, je viendrai pour un renseignement. Mais j'aurai un défaut de prononciation, et tu comprendras mal. Alors, j'essayerai de m'exprimer par gestes, mais tu t'énerveras vite. Tu me donneras une feuille de papier : j'écrirai, et tu finiras par deviner ce que j'aurai voulu dire. Ça te fera rire. Je me vexerai, nous nous disputerons sans nous comprendre.
Tiens, tu serais la guichetière ; moi, je viendrais pour un renseignement. Mais j'aurais un défaut de prononciation, et tu comprendrais mal. Alors, j'essayerais de m'exprimer par gestes, mais tu t'énerverais vite. Tu me donnerais une feuille de papier : j'écrirais, et tu finirais par deviner ce que j'aurais voulu dire. Ça te ferait rire. Je me vexerais, nous nous disputerions sans nous comprendre.
A - Mettre les phrases à la voix passive :
B - Mettre les phrases à la voix active :
C - Mettre la subordonnée relative à la voix passive :
Les verbes qui ne peuvent changer de voix sont nécessairement à la voix active, ils n'en connaissent pas d'autre.
1) Bricolage
Un jour que je m'ennuyais, seul à la maison de mon grand-père, je m'avisai d'observer le mécanisme de son vieil ordinateur du XXème siècle : des fils transmettaient aux composants les signaux électriques. Mais quel était la fonction de chaque composant ? Pour les tester, je dessoudai quelques résistances, débranchai des transistors. Soudain, une odeur de brûlé se dégagea de la carte-mère. Je ne savais pas quel voltage j'avais utilisé. Quand le soir tomba, j'étais encore avec mon fer à souder. Pépé vint m'appeler à table. Il s'aperçut tout de suite du désastre. La bécane était fichue.
2) Incident
Au rez-de-chaussée, la salle résonnait des cris et rires des convives. Les uns racontaient des histoires, d'autres s'essayaient à chanter ; certains, sous l'effet de l'alcool, entamaient une conversation animée, refaisaient le monde en trois mots et s'endormaient sur le quatrième. Soudain, un fracas retentit dans la cour et réveilla les dormeurs. Tout le monde se rua à la fenêtre, où l'on vit Madeleine affalée sur le pavé avec la pièce montée en mille morceaux autour d'elle...
[6 imparfaits descriptifs : c'est un tableau animé, où les actions se mêlent, sans ordre précis ; l'action démarre, au passé simple : 4 actions ou événements successifs]
3) La légende de Saint Julien l'Hospitalier
La nuit allait venir ; et derrière le bois, dans les intervalles des branches, le ciel était rouge comme une nappe de sang. Julien s'adossa contre un arbre. Il contemplait d'un œil béant l'énormité du massacre, ne comprenant pas comment il avait pu le faire.
De l'autre côté du vallon, sur le bord de la forêt, il aperçut un cerf, une biche et un faon. Le cerf, qui était noir et monstrueux de taille, portait seize andouillers avec une barbe blanche. La biche, blonde comme les feuilles mortes, broutait le gazon ; et le faon tacheté, sans l'interrompre dans sa marche, lui tétait la mamelle.
L'arbalète encore une fois ronfla. Le faon, tout de suite, fut tué.
(Gustave Flaubert)
[les imparfaits sont descriptifs, et constituent des éléments du tableau, ou décrivent l'état de Julien ; les actions successives de Julien sont au passé simple]
(Étude des temps dans un texte de Victor Hugo)
Ce récit se déroule au passé. Il commence avec l'imparfait revenais, qui exprime l'action en cours, envisagée sous un aspect inachevé et duratif : aucune limite précise, début ou fin, n'est imaginable. Il s'agit là d'une sorte de trame de fond, comme un décor. Puis le récit lui-même démarre avec le passé simple je m'assis, suivi de je me mis : deux actions précises, successives, envisagées sous l'aspect achevé. C'est la première étape du récit. Suit une action qui va être interrompue : l'imparfait j'achevais, qui correspond précisément à... de l'inachevé, puisque l'auteur n'aura pas vraiment le temps ou la disposition d'esprit pour poursuivre ce qu'il a entrepris, et l'interruption est faite par deux autres actions précises et successives : les présents je lève et j'aperçois. L'imparfait regardait exprime enfin une attitude de l'ours qui dure depuis quelque temps, sans qu'on sache depuis quand, et on ne sait quand elle se terminera : aspect inachevé et duratif. Dans ce paragraphe, les actions j'achevais et regardait se mêlent dans la durée, elles se déroulent quasiment en même temps.
Ce qui est original et intéressant, c'est l'utilisation du présent, et les différentes valeurs des présents du texte. Je lève et j'aperçois sont bien sûr des présents de narration, qui remplacent des passés simples, et donnent plus de vie, de vigueur, à la narration, en mettant la scène sous les yeux du lecteur ; c'est un effet stylistique, ils correspondent à la surprise extrême, peut-être l'effroi de Victor Hugo, qui n'en croit pas ses yeux, ce que souligne le rythme de la phrase, coupée par des virgules qui font attendre la révélation finale ; l'imparfait regardait montre bien ce dont l'auteur prend conscience : l'ours est là à le regarder depuis un certain temps, sans qu'il s'en doute. Avant ces deux présents de narration, dans la remarque incise entre deux tirets, se trouve un présent véritable : je vois. Il nous indique, comme avec un geste de la main, ce que l'auteur constate en écrivant ce texte, car il a son " livre vert " sous les yeux, témoin de son ahurissement passé. C'est là une utilisation normale du présent, sa valeur de base. Cette incise au présent véritable rend plus aisé l'emploi des deux présents de narration qui suivent, ceux-ci s'intègrent plus facilement dans le récit. D'autant qu'à ce paragraphe va succéder un autre présent lui aussi parfaitement " naturel ", sans effet stylistique.
Le présent des verbes a et peut est en effet un présent de vérité générale, exprimant ce qui est toujours vrai, en fonction de l'expérience humaine. Cinq imparfaits descriptifs termineront ensuite le texte sur une sorte de portrait de l'ours.
Comme cela est fréquent, l'emploi du présent de narration est très limité, dans un contexte (et même une phrase) qui débute au passé et se termine de même. Ce qui est original, c'est la façon d'encadrer ce présent stylistique par deux autres présents sans valeur stylistique, et de favoriser ainsi son intégration.
1) que tu
n'arriverais jamais : conditionnel-temps : futur du
passé
2) qu'on
aurait évacué : affirmation sous réserve
3) Je
souhaiterais : l'atténuation de la politesse
4) il y
arriverait : l'expression de l'hypothèse (Avec un
peu de persévérance)
5) qu'il
aurait terminé : conditionnel-temps : futur du
passé
6) tu
n'aurais pas perdu : l'expression de l'hypothèse (Si
tu t'étais renseigné)
7) Je
prendrais bien : sentiment : désir
8) je me
laisserais tromper : sentiment : l'indignation
9) aurait
atteint : affirmation sous réserve
10) que
l'affaire s'arrangerait : conditionnel-temps :
futur du passé
11) je me
verrais lié / m'auraient humilié : sentiments exprimés
par le personnage : incrédulité et indignation
12) pourrait
s'être adoucie : conditionnel derrière la conjonction quand
même, qui introduit une hypothèse renforcée par une
concession, avec le sens de même si, ou si + malgré
cela / aurais-je dû choisir : conditionnel dans
la principale pour exprimer l'action soumise à l'hypothèse précédente
[subjonctifs en italiques]
1)
Je
te dis qu'il a compris ( indicatif derrière un verbe d’affirmation,
de certitude)
Je sais
qu'il a compris (certitude)
J'espère
qu'il a compris (souhait, mais on veut y croire)
Je souhaite
qu'il ait compris (souhait, exprimé plus fortement que le
précédent)
Je regrette
qu'il ait compris (sentiment)
Je doute
qu'il ait compris (pensée, doute)
Je me doute
bien qu'il a compris (conviction, certitude)
Je crois
qu'il a compris (idem)
Je vous
garantis qu'il a compris (certitude)
Sa mère
aurait voulu qu'il ait compris / qu'il comprît (sentiment :
regret, souhait non réalisé)
[dans les phrases ci-dessus, le verbe de la principale détermine le mode de la subordonnée, ce qui n'est pas le cas des phrases suivantes]
Il est le
seul qui ait compris (tournure d'insistance dans la
principale)
Croyez-vous
qu'il ait compris ? (principale interrogative)
Je ne crois
pas qu'il ait compris (principale négative)
Qu'il ait
compris, j'en suis certain. (subordonnée conjonctive devant
la principale, donc le procès principal n'est pas encore exprimé)
2)
Chaque fois qu'il a compris, je m'en suis douté. (conjonction
temporelle, action réalisée)
Avant qu'il ait
compris, il se passera du temps. (conjonction temporelle,
action non réalisée au moment du procès principal, c'est-à-dire
de l'élément de temps exprimé dans la principale)
Pour qu'il ait
compris, il faut qu'il ait bien réfléchi. (conjonction
proche du but)
Bien qu'il ait
compris, il n'a pas manifesté de réaction. (conjonction de
concession, exprimant donc une contradiction)
Parce qu'il
a compris, il veut partir. (conjonction de cause, donc liaison
logique sans problème)
Il a
beaucoup réfléchi, si bien que finalement il a compris (conjonction
de conséquence, idem)
[dans ces subordonnées conjonctives circonstancielles, c'est la conjonction qui détermine le mode, en liaison avec la fonction de la subordonnée et le sens ainsi exprimé]
[subjonctifs en italiques]
UN ORAGE ÉPOUVANTABLE
Quand
l'orage éclata, on eût dit que le ciel entier s'écroulait.
Il semblait que l'écho multipliât le tonnerre à
l'infini dans les collines. Simultanément, toutes les lumières
s'éteignirent. On se fût trouvé dans la nuit complète
si Germain n'avait pensé à préparer les chandeliers.
Avant qu'on eût
fini
d'allumer toutes les bougies, le portail résonna comme si le
Diable lui-même l'eût secoué. Germain se dépêcha
d'y courir tant qu'il put sous l'averse. Après qu'il eut ouvert,
il aperçut deux ombres ruisselantes dans l'encadrement.
C'étaient
des voyageurs égarés qui avaient craint que la nuit les surprît dans la forêt. Ils
demandaient qu'on les hébergeât, ne fût-ce que dans une
grange.
Le comte ne
voulut point qu'on doutât de son hospitalité, et les
pria fort civilement à dîner, bien que son propre repas fût déjà bien entamé.
Qu'il dût le recommencer, il le savait
bien, mais cela ne le gêna guère. Il ordonna qu'on rapportât des confits et des
volailles rôties, et ce fut de nouvelles libations que chacun
des invités inattendus n'oublia sans doute de longtemps, le plus
fastueux festin qu'on pût faire aux chandelles dans un
château aussi délabré...
[texte inventé, respectez mes droits d’auteur…]
Développement sur les modes
Tous les faits avérés et affirmés sont à l'indicatif ; ainsi, la 1ère phrase, qui se contente d'exposer le comportement coutumier des romains face à leurs ennemis ou rivaux. La conjonction quand, que l'on pourrait ici paraphraser par " chaque fois que ", est normalement suivie de l'indicatif ; l'imparfait et le plus-que-parfait de la phrase correspondent à des faits répétitifs. On notera toutefois qu'en langue classique, la conjonction quand, renforcée parfois par l'adverbe même, et suivie du conditionnel, correspond à notre même si, et exprime une hypothèse mêlée d'opposition, ce que l'on trouve encore dans l'expression " Et quand ce serait vrai ? ". Ce n'est pas le cas ici.
Dans le 2ème paragraphe, la certitude exprimée par la tournure on était sûr est suivie de l'indicatif dans la conjonctive pure qui est complément de l'adjectif. Le verbe espérer aussi, alors que son quasi-synonyme souhaiter entraîne le subjonctif : sans doute faut-il percevoir une nuance entre ces deux verbes, mais c'est aussi une question d'usage. Ici, la conjonctive COD du verbe espérer est au conditionnel, mais ce mode correspond à ce qu'on appelle le " futur du passé ", c'est-à-dire qu'il est employé comme un temps de l'indicatif, selon une simple concordance des temps. On peut se demander à la rigueur s'il ne conserve pas une légère valeur modale (aurions-nous vraiment le futur simple si le texte était au présent ?). Cependant, la tournure l'on avait sujet d'espérer, plus que le verbe seul, rejette dans l'imaginaire l'objet de cet espoir, et peut être interprétée de deux manières : ici, elle signifie " on y compte bien, on y croit beaucoup " ; si elle était suivie du subjonctif, elle marquerait à la fois un souhait et un doute, voire une crainte sous-jacente : On avait sujet d'espérer qu'elles fussent moindres.
La conjonctive de manière qu'il n'y avait point de roi qui... est consécutive, et la conséquence s'exprime à l'indicatif, comme la cause, puisqu'il s'agit de faits avérés unis par des liens logiques. Avec la même conjonction, mais suivie d'un subjonctif, nous serions en présence d'une conjonctive de but, marquant une intention des romains : de manière qu'il n'y eût point de roi qui... Quelques autres conjonctions possèdent cette polysémie.
La relative qui suit est au subjonctif (qui pût être sûr...) parce que la proposition qui lui sert de principale est négative (il n'y avait point...). Quant à la conjonctive quelque grand qu'il fût, exprimant une concession, elle est nécessairement au subjonctif. La concession est une contradiction, le contraire du rapport logique cause / conséquence, puisqu'on attend une conséquence et on a le résultat opposé.
Concession encore au début du 2ème paragraphe derrière la conjonction quoique, donc subjonctif (fût). Et les deux derniers subjonctifs (fussent / fissent), dans des relatives, sont entraînées par la tournure négative de la principale.
Les trois subjonctifs laissât / laissât / eût enfanté, dans des conjonctives pures, sont entraînés par le sens du verbe de la principale. Pour les deux premiers, il s'agit d'une " demande ", c'est-à-dire d'une forme d'injonction, qui, en même temps qu'un sentiment (surtout pour supplia), marque une intention, un dessein ; c'est aussi bien le rôle de la conjonction de but pour que qui entraîne le subjonctif fût égale dans une conjonctive circonstancielle. Le troisième est dû au verbe sembler, qui marque une vue de l'esprit, une métaphore ; on ne peut pas parler ici de doute, puisqu'il est clair que l'auteur se place ouvertement dans l'imaginaire.
Enfin, le dernier subjonctif, puissent, dans une relative, est dû à la restriction peu de..., qui entraîne ce mode pour la même raison qu'une négation ou une tournure d'insistance, un superlatif : il s'agit d'une modification quantitative et / ou qualitative des données contenues dans la principale.
Le verbe sembler entraîne couramment l'indicatif dans la subordonnée, mais aussi le subjonctif en style soutenu, dès que le doute exprimé prend une certaine force. Hugo choisit d'abord l'indicatif, comme s'il voulait nous présenter une réalité crédible ; puis le subjonctif dans la subordonnée elliptique coordonnée. Celui-ci peut s'expliquer de deux façons au moins.
Tout d'abord par l'aspect elliptique de la conjonctive coordonnée (= et qu'elle n'eût...), qui nécessite un recours pour faire saisir le lien conjonctif absent ; on pourrait trouver l'indicatif sans l'ellipse : et qu'elle n'avait qu'une âme. Ce serait bien sûr beaucoup moins efficace. Le deuxième argument que l'on peut avancer, c'est celui d'un niveau supplémentaire et supérieur dans la métaphore, dans l'imaginaire, dans le fantastique : 1ère étape, la transformation en monstre ; 2ème étape, l'unité spirituelle, ou surnaturelle de cette masse-monstre, d'autant qu'une âme transforme cette masse en monstre humain. Et pardon à Victor Hugo pour le dépeçage d'un procédé si subtil, qui ne devrait pas avoir besoin d'être expliqué...