page précédente

CORRIGÉ

LA NATURE DES MOTS

Exercice IV

Exercice sur texte :

aujourd'hui : adverbe.

C'est un mot invariable, qui ne sert pas à introduire quoi que ce soit, mais qui constitue à lui seul un complément (ici, complément circonstanciel de temps) ; il apporte une modification sémantique non à un mot, mais à la phrase : c'est un adverbe de phrase, qui est mobile, détachable (il est détaché, entre 2 virgules), et grammaticalement supprimable.

tout ce qui :

Ces 3 mots forment un ensemble, mais pas forcément une seule partie du discours. Un certain nombre d'ouvrages analysent ce qui / ce que (etc.) comme des pronoms relatifs composés, avec antécédent (ce) incorporé, neutre, à valeur générale ; la Grammaire méthodique du français (p. 486 à 488) analyse ainsi les " relatives substantives " ; cette construction permet en effet d'utiliser une subordonnée relative dans toutes les fonctions du nom. Cela ne résout pourtant pas tous les problèmes : que faire de tout ? En fait, on a la même situation que si on avait " toutes les choses qui ", où on analysera toutes comme un adjectif indéfini qui détermine le syntagme nominal les choses, l'antécédent du pronom relatif qui. On peut donner ici une analyse proche : qui est un pronom relatif, ce est un pronom démonstratif, son antécédent, tout reste un adjectif indéfini, utilisé exceptionnellement devant un pronom, ou plutôt un ensemble qui joue le rôle d'un syntagme nominal. Si on avait un élément humain, on aurait tous ceux qui... / toutes celles qui..., où l'on voit que tout quitte sa forme neutre, et s'accorde normalement.

au cours de : préposition (locution prépositive).

C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) nominal, pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de temps.

en : pronom personnel.

Ce mot est souvent classé comme pronom adverbial ; cela signifie qu'il sert à remplacer (donc pronom), mais qu'il a historiquement une origine adverbiale, et qu'il peut aussi assumer des fonctions dites adverbiales, c'est-à-dire de type circonstanciel. Il correspond toujours à [de + complément]. Dans une fonction nominale (ex : COI), on l'analysera comme pronom personnel, d'autant qu'il sert à remplacer totalement un antécédent (pronom anaphorique total), ce qui est le cas des pronoms personnels de 3ème personne. Ici, il remplace ce qui fut dit au cours de plus de cent soirées d'hiver. Il est complément du nom thème, ce qui est une fonction nominale (= " le thème de ce qui fut dit... ").

sa : adjectif possessif.

C'est un déterminant du nom découverte ; il est variable en genre, nombre et personne (féminin, singulier, faisant référence à une 3ème personne du singulier). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est possessif parce qu'il établit un lien à une personne, la 3ème.

avant : préposition, ou plutôt 1er élément le la locution prépositive avant de. C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) infinitival (la connaître), pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de temps.

chaque : adjectif indéfini.

C'est un déterminant du nom jour ; il est variable en genre et nombre (masculin, singulier en principe, mais avec une forme unique). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est indéfini parce qu'il exprime une notion de quantité toujours vague.

qu' : pronom relatif.

Le pronom relatif est variable en fonction, et secondairement en sens. Le pronom que est une forme régime direct, c'est-à-dire en général COD. Il est pronom parce qu'il remplace totalement (anaphorique total) un antécédent, le syntagme nominal l'amour grandissant chaque jour (chef de groupe : l'amour), et aussi parce qu'il assume une fonction nominale : COD de éprouvait. Il est relatif parce qu'il introduit une subordonnée relative : qu'il éprouvait...

depuis qu' : conjonction de subordination (locution conjonctive).

Cette locution est invariable, et n'a pas d'autre rôle que d'introduire une subordonnée conjonctive (depuis qu'il avait le bonheur d'y vivre), pour lui permettre d'assumer la fonction de complément circonstanciel de temps par rapport à sa proposition principale, qui la précède.

y : pronom adverbial.

Ce terme s'analyse comme en : il correspond à [à + complément]. Quand il est COI, on l'analyse comme pronom personnel, parce qu'il est un remplaçant anaphorique total (il remplacera alors totalement un antécédent, un groupe placé devant lui : Ce projet, j'y pense souvent). Ici, il est complément de lieu de vivre, et n'est donc pas pronom personnel. On remarquera pourtant qu'il remplace la France, comme un pronom ; et qu'il est complément essentiel de lieu, et non circonstanciel (on ne peut pas le supprimer, il dépend directement du verbe). Dans une fonction adverbiale, il est pronom adverbial.

qu' : conjonction de subordination.

Il faut en fait reconstituer, car il y a une rupture de construction (volontaire) : J'admirais qu'il ne se décourageât pas. On a donc affaire à une subordonnée conjonctive (complétive) COD du verbe admirais. La conjonction est un mot invariable, dépourvu de fonction, dépourvu de sens, qui n'a d'autre rôle que d'introduire cette subordonnée et de lui permettre d'être COD. C'est un pur subordonnant. Dans une transformation en phrase simple (Il ne se décourageait pas), la conjonction disparaît, et on constate la disparition de la contrainte modale, c'est-à-dire du subjonctif entraîné par le sens du verbe admirer.

implacable : adjectif qualificatif.

L'adjectif est un mot variable en genre et nombre : ici, masculin singulier, bien que la forme soit commune au deux genres (adjectif épicène). Il se rapporte au nom silence, dont il est épithète, l'une des 3 fonctions adjectivales (épithète, apposé, attribut). Il sert à caractériser, qualifier ce nom. Un adjectif est susceptible d'être modifié par un adverbe de degré (ex : plus, aussi, très implacable).

quelque : adjectif indéfini.

C'est un déterminant du nom violence ; il est variable en genre et nombre (féminin, singulier, mais avec une forme unique aux deux genres). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est indéfini parce qu'il exprime une notion de quantité vague. Ici, il correspond à " une quelconque ".

parfois : adverbe. C'est un mot invariable, qui constitue à lui seul un complément (ici, complément circonstanciel de temps) ; il apporte une modification sémantique à la phrase (ici, une subordonnée) : c'est un adverbe de phrase, qui est mobile (ici, il est placé quasiment en tête de sa proposition), détachable, grammaticalement supprimable.

la : pronom personnel.

Le pronom personnel varie en genre, nombre, personne, fonction, place, sens. C'est ici une forme féminin singulier, 3ème personne, régime direct (COD), clitique (toujours devant le verbe). Un pronom assume une fonction nominale, ici COD du verbe saturer. Il remplace, de manière anaphorique et totale, son antécédent la pièce.

Le pronom personnel comporte des formes qui sont obligatoirement sujet (je, tu, il, ils), ou COD (le, la, les), ou COI (moi, lui). Certaines formes correspondent obligatoirement à des humains (1ères et 2èmes personnes + on) ou à des choses (en, y). Certains sont obligatoirement devant le verbe (me, te, le...), ce sont les formes faibles (clitiques), ainsi que les pronoms sujets ; d'autres sont toniques, et plus libres (moi, lui...).

jusqu'au : préposition (locution prépositive).

C'est une locution invariable, qui sert à introduire un syntagme (groupe) nominal (jusqu'au fond des angles), pour lui permettre de prendre une fonction : complément circonstanciel de lieu.

comme : préposition.

Même analyse. Cette préposition établit un rapport de comparaison. Elle n'introduit pas une subordonnée.

quand : conjonction de subordination.

Cette conjonction est invariable, et n'a pas d'autre rôle que d'introduire une subordonnée conjonctive (jusque voix), pour lui permettre d'assumer la fonction de complément circonstanciel de temps par rapport à sa proposition principale, qui la suit (il semblait...).

ce : adjectif démonstratif.

C'est un déterminant du nom silence ; il est variable en genre et nombre (masculin, singulier). Il permet au nom de constituer un syntagme et d'être utilisé dans une phrase. Comme déterminant, il actualise le nom, il lui permet de prendre un sens précis dans un contexte ; il est démonstratif parce qu'il fait référence de manière précise à un silence qui a été exprimé précédemment dans le contexte. Dans une situation réelle, par exemple dans des paroles, le démonstratif aurait un rôle différent : celui de désigner, toujours avec une grande précision, un élément présent sous les yeux du locuteur (ex : " Regarde ce manteau de vison, je me l'achèterais bien... "). Il aurait alors une valeur déictique.

qu' : conjonction de subordination.

C'est un mot invariable, une conjonction " pure ", un pur subordonnant, qui ne possède aucune fonction, aucun élément de sens, et dont le seul rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive (complétive) qu'il me permît de respirer librement, et de lui permettre d'avoir une fonction nominale. Ici, la subordonnée n'est pas COD, mais sujet réel du verbe impersonnel il semblait. Sa transformation en phrase se fait par suppression simple de la conjonction (Il me permettait de respirer plus librement), avec disparition de la contrainte modale, c'est-à-dire du subjonctif entraîné par le sens du verbe de la principale.

plus : adverbe.

C'est un mot invariable, qui apporte une modification sémantique (ici, un degré) à un mot, l'adverbe librement : c'est un adverbe de mot, ni mobile, ni détachable ; il est grammaticalement supprimable.

Leçon