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1976

 L'année 1976 connut à la fois l'évenement le plus marquant dans la carrière du groupe et parallèlement les premiers signes d'une fin inéluctable.

Signes de la fin, car le groupe a été passablement déstabilisé par le service militaire de François. Impossible d'effectuer un travail collectif efficace quand l'un des membres n'est présent que le 36 du mois. Les concerts se sont donc faits rares en 1976, et l'on sait qu'il faut entretenir la flamme pour qu'elle perdure, le risque étant grand de tomber dans l'oubli.
Puis ce fut le départ de Jean-Michel. André a été un remplaçant très efficace : il participait au chant, c'était un bon guitariste, qui a saisi rapidement la technique de l'accompagnement bluegrass et celle du solo au médiator. Il était inventif aussi, et son talent se développera en 1977.
Le coup de grâce, ce sera enfin le départ de Jean-Jacques, fondateur et pilier du groupe.

Et pourtant, la réputation de La Grande Folque n'était pas encore moribonde, puisqu'on lui demanda de participer à un concert du plus célèbre chanteur folk de l'époque : Hugues Aufray ! C'était le 13 mars 1976, au Palais du Littoral de Grande-Synthe.

Nous connaissions Grande-Synthe, où nous étions déjà passés en janvier :

Le 29 février (ben oui, ça arrive, une fois tous les quatre ans), ce fut une nouvelle fois le Foyer Albert Camus de Lens. Et le 13 mars, donc, se produisit l'événement mémorable : jouer du bluegrass devant le héros de notre jeunesse ! (passez la souris au-dessus de l'image pour voir la page 2 du programme)

Au programme, comme vous le voyez, une première partie assurée par des amateurs, la Grande Folque d'abord, suivie par un groupe de danse local. En deuxième partie, la vedette. Le tout devant 900 spectateurs, dans une salle qui pouvait en contenir 1500.


(La Voix du Nord, 09-03-1976)

Avant le spectacle, courte répétition, ou plutôt mise en place sur la scène, nous d'abord, les danseuses ensuite (non, pas nues), avec réglage des micros et prise de repères au scotch de couleur pour que nous puissions nous placer ensuite spontanément au bon endroit. Hugues est venu nous écouter, et ça nous a fait chaud au cœur de le voir marquer le rythme du pied pendant que nous nous appliquions sur Blackberry Blossom.
 Après notre prestation, nous rejoignîmes le public dans la salle pour écouter notre idole. Et là, autre coup au cœur, mais à l'envers. Le grand Hugues n'avait pas prévu la petite heure de mise en place, il avait espéré pouvoir répéter quelques morceaux qui n'étaient pas au point. Et forcément, quand il se plante, il n'est pas content. Et le voilà lancé dans un petit discours sur « les seuls vrais musiciens que sont les professionnels ». Nous nous sommes regardés, interdits : c'est pour nous, ça ?... L'idole est alors un peu tombée de son piédestal.

Le 22 mai, il y eut encore la Maison pour Tous de Boulogne-sur-Mer.
En juin de cette année-là, Jean-Jacques obtint sa mutation pour Grenoble. C'en était fini de La Grande Folque première formule, certains diront de La Grande Folque tout court.

Pour découvrir la saison 1976-77, demandez le programme en cliquant sur la guitare :