Exercices sur l'énonciation
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Exercice IV
« Demain,
le soleil ne se lèvera pas, je l'ai vu en rêve cette
nuit... Que va-t-il se passer ? Je ne sais, mais préparez-vous
à des jours bien sombres ! »
Le devin annonça gravement aux villageois que le lendemain, le soleil
ne se lèverait pas, et qu'il avait vu cela en rêve la nuit précédente.
Il exprima son inquiétude sur ce qu'il allait se passer, ajoutant qu'il ne
le savait pas, mais il recommanda à tous de se préparer à
des jours bien sombres.
- La ponctuation du dialogue,
c'est-à-dire les marques externes, ici les guillemets, disparaît totalement.
La subordination comblera ce vide.
- La partie liée à
l'intonation, les marques internes, points d'interrogation, d'exclamation et de suspension, disparaît
aussi, et ce vide doit être comblé par une lexicalisation. Nous
ajoutons donc ici par exemple l'adverbe gravement ou le nom inquiétude,
mais il n'y a pas de solution type.
L'indépendance syntaxique
des paroles est perdue, elles entrent dans des subordonnées. Nous obtenons
ici trois subordonnées conjonctives COD de deux verbes de paroles (annonça,
ajoutant) ; la phrase interrogative entre aussi dans une subordonnée,
que nous analyserons comme interrogative indirecte (l'analyse comme relative
substantivée est contestable, car l'interrogation reste sous-jacente).
Quant à la phrase injonctive, elle est remplacée par un infinitif
introduit par de.
- Les pronoms déictiques (je
/ vous, locuteur, allocutaires) sont remplacés par des pronoms
anaphoriques de 3ème personne. A noter que dans un souci de clarté,
il est nécessaire de préciser d'abord qui parle à
qui (le devin, les villageois), et de ne pas répéter des pronoms de 3ème personne
qui peuvent laisser de la confusion ; d'où l'emploi du pronom
démonstratif cela et du pronom indéfini tous.
- Les indicateurs déictiques
de temps et de lieu sont transposés et deviennent relatifs au
temps passé de l'énonciation ; ici, seule la circonstance temporelle
est concernée, l'adverbe demain devient le lendemain,
cette nuit devient la nuit précédente.
- En ce qui concerne les temps verbaux,
le présent d'énonciation, temps du discours, est remplacé
par les temps de l'histoire (au sens de Benvéniste) : le
passé simple pour introduire, l'imparfait dans les subordonnées.
Le futur simple lèvera est remplacé par le conditionnel présent
(valeur de futur du passé), le passé composé ai
vu par
le plus-que-parfait ; l'impératif préparez-vous
par un infinitif introduit
par de.
Exercice V
« Vous
voulez un bon conseil ? Fiez-vous toujours aux apparences, c'est
la seule vérité indiscutable ! Je vous en
apporterai la démonstration aujourd'hui même dans ce
bureau. »
Le commissaire demanda ironiquement à ses subordonnés s'ils voulaient
un bon conseil, qu'il leur prodigua aussitôt : il leur recommanda
de toujours se fier aux apparences, ajoutant péremptoirement que c'était
la seule vérité indiscutable. Il conclut qu'il leur en apporterait
la démonstration le jour même dans le bureau où ils se trouvaient.
- La ponctuation du dialogue,
dans ses marques externes, ici les guillemets, disparaît totalement.
La subordination comblera ce vide.
- La partie liée à
l'intonation, les marques internes, points d'interrogation et d'exclamation, disparaît
aussi, et ce vide doit être comblé par une lexicalisation. Nous
ajoutons donc ici les adverbes ironiquement et péremptoirement.
L'indépendance syntaxique
des paroles est perdue, elles entrent dans des subordonnées. Nous obtenons
ici deux subordonnées conjonctives COD de deux verbes de paroles (ajoutant,
conclut) ; la phrase interrogative entre dans une subordonnée
interrogative totale, COD du verbe demanda.
La phrase injonctive est remplacée par un infinitif
introduit par de et dépendant du verbe recommander.
- Les pronoms déictiques (je
/ vous, locuteur, allocutaires) sont remplacés par des pronoms
anaphoriques de 3ème personne (il / ils, leur). On précise au
départ qui parle à
qui (le commissaire, ses subordonnés).
- L'adjectif démonstratif ce
(bureau) ne peut être compris que dans le contexte de l'énonciation ;
il est donc remplacé par une explication sous forme de relative,
précisant que c'est le bureau où se trouvent conjointement
le commissaire et ses adjoints à ce moment.
- L'indicateurs déictique
de temps, l'adverbe aujourd'hui même, est transposé et devient relatif au
temps passé : le jour même.
- En ce qui concerne les temps verbaux,
le présent d'énonciation, temps du discours, est remplacé
par les temps de l'histoire : le
passé simple pour introduire, l'imparfait dans les subordonnées.
Le futur simple apporterai est remplacé par le conditionnel présent
(valeur de futur du passé) ; l'impératif fiez-vous
par un infinitif introduit
par de.
Exercice VI
« Vous
êtes satisfait de votre prestation d'hier, Monsieur Latour ?
Vous pratiquez la danse comme un ours polaire... Retournez donc sur
votre banquise, vous y engraisserez à loisir jusqu'à
l'année prochaine ! »
Le professeur de danse furieux demanda au pauvre Latour s'il était
satisfait de sa prestation de la veille. Il lui lança qu'il pratiquait
la danse comme un ours polaire, et lui conseilla alors avec mépris de retourner sur sa banquise,
ajoutant qu'il y engraisserait à loisir jusqu'à l'année
suivante.
- La ponctuation du dialogue,
dans ses marques externes, ici les guillemets, disparaît totalement.
La subordination comblera ce vide.
- La partie liée à
l'intonation, les marques internes, points d'interrogation, d'exclamation et de suspension, disparaît
aussi, et ce vide doit être comblé par une lexicalisation. Nous
ajoutons donc ici les adjectifs furieux et pauvre, le
verbe lancer, le syntagme avec mépris.
L'indépendance syntaxique
des paroles est perdue, elles entrent dans des subordonnées. Nous obtenons
ici deux subordonnées conjonctives COD de deux verbes de paroles (lança,
ajoutant) ; la phrase interrogative entre dans une subordonnée
interrogative totale, COD du verbe demanda.
Quant à la phrase injonctive, elle est remplacée par un infinitif
introduit par de dépendant du verbe conseilla.
- Les pronoms déictiques (je
/ vous, locuteur, allocutaire) sont remplacés par des pronoms
anaphoriques de 3ème personne (il, lui). On précise d'abord qui parle à
qui (le professeur de danse, et l'élève Latour,
qui était interpellé).
- L'adjectif possessif votre
(deux fois) est remplacé par une forme liée à la
3ème personne (sa).
- Les indicateurs déictiques
de temps sont transposés et deviennent relatifs au
temps passé de l'énonciation : l'adverbe hier
devient la locution la veille, le syntagme l'année
prochaine devient l'année suivante.
- En ce qui concerne les temps verbaux,
le présent d'énonciation, temps du discours, est remplacé
par les temps de l'histoire : le
passé simple pour introduire, l'imparfait dans les subordonnées.
Le futur simple engraisserez est remplacé par le conditionnel présent engraisserait
(valeur de futur du passé) ; l'impératif retournez
par l'infinitif retourner introduit
par de et dépendant du verbe conseilla.