Voici une incorrection qui est à présent largement généralisée, au point que la tournure correcte est presque disparue dans la bouche des journalistes, commentateurs, ou toute personne apparemment instruite s'exprimant sur les ondes.
Dans une subordonnée relative commençant par qui, elle consiste à accorder non pas avec l'antécédent véritable (le nom juste devant ce pronom), mais avec le pronom indéfini un qui précède, et pourtant plus lointain :

• Un des matelots qui a participé au sauvetage (sur Fance Info, 2009)
• Une des pièces qui a été oubliée (Spécial Investigation sur le crash du Concorde, Canal+ 4 juillet 2010)
• Un des sujets qui doit pouvoir le permettre (Manuel Valls, sur France Inter, 6 juillet 2010)
• Un des artistes qui est le mieux représenté (sur Arte, infos culture, 6 juillet 2010 19h 25)
• Un des éléments qui m'a convaincu de faire ce spectacle (Arte, 12 juillet 2010 19h 20, un acteur de la pièce de Hugo Le Roi s'amuse)
• La régulation financière, c'est un des cheval de bataille de la France (journaliste France Inter, 16 juillet 2010 13h 07)
• C'est une des banques qui, pourtant, a été renflouée par le gouvernement allemand (Christian de Boissieu, sur France Inter, 28 juillet 2010)
• L'un des cimetières militaires le plus prestigieux des Etats-Unis (France Inter, 30 juillet 2010)
• C'est une des images qui vient en premier à l'esprit (France Inter 2 août 2010)

Sur Internet :

Pour moi, il était un ami, l’un de ceux qui a le plus compté dans mon parcours politique (blog de Gérard Collomb)
Un de ceux qui a souffert pendant la campagne de.. (http://en.hilarion.orthodoxia.org/11_7
Bonjours! Je suis un de ceux qui a travaillé comme enseignants et je peu vous dires que les commissions scolaires au québec sont dépassé et inutile maintenant (un intervenant sur le « blogue » de Richard Martineau, je laisse la phrase entière, fort instructive orthographiquement, signée « michel bond »).

Et même :

• Un de nos envoyés spécial (sur France Info, 2009)

Vous remarquerez que je n'écris pas spécials : je suis persuadé que le journaliste qui s'exprime connaît bien le pluriel spéciaux, mais qu'il accorde avec le pronom un qui précède. C'est ce qu'on peut appeler un accord à distance, comme d'autres font des liaisons à distance : les quatre z'individus...

Si l'on respecte à la lettre le sens qui s'exprime, dans le sauvetage du premier exemple, plusieurs matelots sont présents, mais un seul a participé. Pour le Concorde, il y avait des pièces suite au crash, mais une seule a été oubliée. De même, France Info possède plusieurs envoyés, mais un seul est spécial. On parvient vite à l'absurde, et pourtant, en ce début du XXIème siècle, la plupart des gens compétents s'exprimant sur les médias commettent cette incorrection, en toute bonne conscience, comme s'ils appliquaient une règle syntaxique reconnue. Je n'ai pas trouvé pour l'instant cette tournure dans un magazine écrit, mais ça doit exister.

En bonne logique, si on veut vraiment accorder avec le pronom indéfini un, il faut placer la subordonnée relative entre virgules :

• un des matelots, qui participé au sauvetage,...

Dans ce cas, on évoque bien un matelot parmi d'autres, on dit qu'il a participé au sauvetage, et on laisse entendre qu'il n'est pas le seul. Mais l'intonation des gens que je cite ici ne laisse nullement entendre que la subordonnée serait ainsi détachée, et appositive.

 La correction grammaticale exige que l'on accorde avec l'antécédent. L'antécédent étant le nom qui précède immédiatement le pronom qui, et ce pronom sujet transmettant l'accord à son verbe, on accordera le verbe de la relative avec ce nom antécédent, ce qui donnera : un des matelots qui ont participé aux sauvetage ; ceci signifie « un parmi l'ensemble suivant : les matelots qui ont participé... ». Pluriel obligatoire donc. De même, une des pièces qui ont été oubliées, car il y en a eu plusieurs, etc.

Cette incorrection était déjà catégoriquement dénoncée dans le Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires (p. 598) en 1822 :

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