LE RÔLE DE LA PONCTUATION

Expliquez le rôle de la ponctuation dans les phrases suivantes :

IV– Signes divers :

1. — Ah ! elle est bonne, par exemple ! dit Nana, qui l'écoutait avec un intérêt tendre, une sorte d'admiration soumise.
— Moi, j'ai eu bien des malheurs..., commença Madame Lerat. Et, se rapprochant de Madame Maloir, elle lui fit des confidences. (Zola)

• Les tirets constituent la ponctuation du dialogue.
• La ponctuation exclamative marque des sentiments forts, comme l'étonnement ou l'admiration.
• Les points de suspension laissent entendre que ce n'est qu'un début, et que le récit va venir. L'auteur ne donne d'ailleurs que le début des paroles de Mme Lerat.
• 1ère réplique : l'auteur complète avec une remarque qui concerne Nana, le 1er personnage. Cela se fait sans aller à la ligne, quand ce n'est pas trop long et qu'on ne risque pas de perdre le fil. Dans une lecture orale, le ton permettra de deviner que ce passage ne fait pas partie des paroles.
• 2ème réplique : la 2ème phrase correspond à la suite des paroles incomplètes de Mme Lerat, comme un résumé de ce qui est sous-entendu par les points de suspension, avec un regard peut-être critique ou ironique de l'auteur. Zola aurait pu aller à la ligne, mais il a choisi de marquer la continuité.

2. Le soir même de notre entretien — c'était le 31— le père de Collinet est venu me voir. (J. Vallès)

Les tirets servent à indiquer une remarque incidente. On pourrait utiliser des parenthèses, mais celles-ci correspondraient à une coupure trop forte, utilisée plutôt pour des explications, alors qu'il s'agit ici d'une simple précision temporelle, pour confirmer le soir même.

3. Il ôta ses lunettes, tant son émotion fut vive :
« Vous... Vous... qu'est-ce que vous dites là ?
— Je dis que je m'en vais, mon pauvre ami. »
(Maupassant)

Les points de suspension indiquent que c'est un début qui n'a pas de suite : vous est un sujet qui n'a pas de verbe, le personnage ne termine pas sa phrase. Ces points de suspension marquent la surprise, l'ébahissement, la déception du personnage, et cela dispense l'auteur de faire un commentaire.

Rappelons que malgré les apparences, il s'agit là d'un texte écrit. Dans la réalité, on aurait une espèce de son inarticulé, comme des mots qui ne peuvent pas sortir, ou bien une interjection spontanée mais peu relevée...

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