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LE RÔLE DE LA PONCTUATION

I – Comparer :

Les branches de rosiers, porteuses de maladies, doivent impérativement être brûlées.

Toutes les branches de rosiers doivent être brûlées, parce qu'elles sont porteuses de maladies. L'adjectif porteuses est apposé au nom branches, et il apporte un renseignement de type explicatif. On parle des branches de rosiers en général, sans restriction.

Les branches de rosiers porteuses de maladies doivent impérativement être brûlées.

On doit brûler uniquement celles qui sont porteuses de maladies. L'adjectif est cette fois-ci épithète du nom, et il apporte un élément restrictif, qui permet de déterminer quelles sont celles qui doivent être brûlées dans l'ensemble (universel) des branches de rosiers.
Conseil du jardinier de service : brûlez-les toutes, c'est la 1ère proposition qui est dans le vrai...

Le vent avait jeté sur un récif la barque qui avait pris l'eau.

Une barque a pris l'eau (d'abord), et c'est celle-là que le vent a jeté sur un récif (ensuite).

Le vent avait jeté sur un récif la barque, qui avait pris l'eau.

Le vent a jeté la barque sur un récif (d'abord), et c'est pour cela qu'elle a (ensuite) pris l'eau. L'ordre des événements est inversé.

L'homme qui ne pense qu'à soi restera seul dans le malheur.

Il s'agit uniquement celui qui ne pense qu'à soi. Pas de virgule ; le rôle de la relative est donc d'apporter une restriction qui permet de préciser de quel homme il s'agit. Sens du proverbe : si un homme (n'importe lequel) ne pense qu'à soi, il restera seul dans le malheur. La relative est aussi restrictive qu'un adjectif épithète, elle doit d'ailleurs être analysée comme épithète.

L'homme, qui ne pense qu'à soi, restera seul dans le malheur.

L'homme dont on est en train de parler est un homme précis, connu ; on affirme que parce qu'il ne pense qu'à soi, il restera seul dans le malheur (on l'annonce, ou on le devine d'avance). La relative est appositive.

Pourriez-vous me dire, si je ne suis pas trop curieux, combien vous avez de Cucugnanais au Paradis ? (Daudet)

La subordonnée introduite par si est une conjonctive d'hypothèse, qui sert en fait à établir une réserve dans le discours, une marque de politesse ou d'hésitation. La question porte sur le nombre de Cucugnanais au Paradis.

Pourriez-vous me dire si je ne suis pas trop curieux ?

La subordonnée introduite par si est une interrogative indirecte COD de dire ; le personnage s'attend à ce qu'on lui dise : « Vous êtes trop curieux. » ou au contraire « Vous n'êtes pas trop curieux. »

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