Participes passés en désaccord
Est-ce une mode chez les politiciens, ou simplement
de l'ignorance ? Probablement les deux. Le fait est que les participes
passés, voire les adjectifs, tendent à devenir invariables dans leur bouche. Il faut
reconnaître que l'accord avec le COD placé devant, dans le cas
de l'auxiliaire avoir,
ou, pire, celui des verbes pronominaux, demande souvent un peu de réflexion ;
mais, quoi, ces gens sont censés avoir appris ça à l'école,
à l'époque où l'on faisait encore des dictées, hein ?!
Or,
dans la situation la plus simple, celle de l'auxiliaire être,
il ne devrait y avoir aucune hésitation, cela devrait reposer sur un
automatisme. Quelle est donc cette tendance qui se développe au XXIème
siècle, qui vise à renvoyer les règles au placard
à cadavres ? S'agit-il d'un anglicisme, ou d'une volonté
de nivellement par le bas ?
Dans le monde politique, le modèle
est donné par le président Sarkozy lui-même. Il faut dire
que ses études, à l'époque, furent laborieuses, sans que
son hérédité hongroise y soit vraiment pour quelque chose.
Ecoutez-le parler librement, hors de tous ces discours fignolés par ses
collaborateurs, et vous entendrez les perles se multiplier (sans compter le
vocabulaire : âge cacochyme
au lieu de canonique,
par exemple). Dans son gouvernement, Nadine Morano est sa fidèle disciple,
et fait montre d'une inculture à la hauteur de celle de son maître
(elle ne semble pas connaître Georges Clémenceau, par exemple).
Voici quelques perles de ce genre :
Je ne peux m'empêcher d'ajouter une phrase de la distinguée Françoise de Pannafieu, évoquant l'action de Bertrand Delanoë à Paris : « Les classes moyennes en pâtent » (sur France Info). Le verbe pâtir, 2ème groupe, s'y trouve transformé en un savoureux verbe pâter, 1er groupe, comme (se) marrir est devenu marrer, au prix d'une inversion de sens. Ah ! Pardon, pâter existe : il s'agit de coller des pièces de cuir à l'aide d'une colle pâteuse. Mais était-ce bien l'intention de Mme Françoise ?
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