L'orthographe et la ponctuation dans l'histoire
Voici comment pouvait écrire une aristocrate au XVIIIème siècle :
j'ay peur que la peauvre marquise
de crusol n'aye la teste aussi mal timbrée que monsr son mary,
de m'avoir fait envoyer a monsr le premier pressident sachant possitivement
qu'il ne feroit pas ce qu'elle luy demande vous aves fort bien fait de
ne point aller ches le pressident molé, vous raporté bien
au juste les manieres de parler de monsr le premier pressident j'ay cru
l'entendre, ayant une fluction à l'oeuil vous feres fort bien de
ne pas prandre l'air par le mauvais temps votre santé m'est plus
chere que tout les proces de qui que ce puisse estre, et j'aimerois mieux
moy mesme en perdre un, que de vous causser le moindre mal monsr de polier,
le Roy ne donne plus aucun passeport, j'en avois demandes pour quelques
allement qui ont tous estés refusses, ainsi je ne croi pas...
a Marly ce vendredy 28 d'avril
1702
Elisabeth Charlotte
[Lettres françaises de la Princesse Palatine, éd. Par D. Van der Cruysse, Fayard, 1989 ; lettre à Polier de Bottens]