
Corrigé de l'exercice d'orthographe
La crête était atteinte.
Au Sud se déroulaient à perte de
vue les pentes, relativement aisées, que
nous venions d'escalader; au Nord, la scène
était d'une grandiose sauvagerie :
la montagne, tantôt coupée à
pic, tantôt disposée en gradins d'une
effrayante déclivité, n'était
guère qu'un précipice d'un kilomètre et demi de hauteur.
Toute pierre lancée ne s'arrêtait
plus et bondissait de chute en chute jusqu'au fond
de la vallée, où se distinguait,
comme un ruban, le lit du Toulourenc. Tandis que mes compagnons remuaient
des quartiers de roche et les faisaient rouler
dans l'abîme pour en suivre l'épouvantable dégringolade,
je découvrais, sous l'abri d'une large pierre
plate, une vieille connaissance entomologique, l'Ammophile hérissée
que j'avais toujours rencontrée
isolée sur les berges des chemins de la
plaine, tandis qu'ici, presque à la cime du Ventoux, je la trouvais
au nombre de quelques centaines d'individus groupés
en tas sous le même abri.
(Jean Henri Fabre)
- était : verbe conjugué à l'imparfait, qui s'accorde
avec son sujet la crête (oh! que c'est facile! vous avez faux?).
- se déroulaient : verbe conjugué, dont le sujet, inversé,
est les pentes ; la phrase commence par un complément de lieu,
ce qui entraîne l'inversion.
- aisées : participe passé utilisé comme un adjectif,
ce qui est une de ses propriétés ; il s'accorde donc avec le
nom pentes, féminin pluriel.
- escalader : infinitif ; règles scolaires : 1) quand 2 verbes
se suivent, le 2ème est à l'infinitif // 2) derrière
une préposition, même chose. Ce n'est pas toujours aussi simple.
Le 2ème verbe est un complément du 1er (= nous venions de quoi
faire?). Une analyse scolaire simple peut se contenter de cela. La réalité
est qu'en français, les verbes venir et aller, suivis
d'un infinitif, servent à exprimer, l'un un passé récent,
l'autre un futur proche. On a ainsi des verbes qu'on appelle des "semi-auxiliaires"
(comme devoir, falloir...), qui n'ont guère de sens en eux-mêmes,
mais modulent (modalisent) le sens du verbe qui suit, lequel exprime l'action
du sujet.
- était : verbe conjugué, dont le sujet est la scène.
- coupée : participe passé utilisé comme adjectif,
apposé à la montagne, féminin singulier.
- disposée : même chose.
- déclivité : nom commun, féminin, mais finissant par
-té comme la plupart des noms abstraits de cette sorte.
- était : le sujet est la montagne.
- lancée : participe passé utilisé comme adjectif
épithète de pierre (= toute pierre qui était lancée...).
- s'arrêtait : verbe conjugué, dont le sujet est toute
pierre.
- bondissait : verbe conjugué, dont le sujet est toute pierre.
- se distinguait : verbe conjugué, dont le sujet inversé
est le lit du Toulourenc.
- remuaient : verbe conjugué, dont le sujet est mes compagnons.
- faisaient : verbe conjugué, dont le sujet est mes compagnons,
comme le précédent.
- rouler : deux verbes se suivent, le 2ème est à...?
Il est complément du 1er, donc à l'infinitif.
- découvrais : le sujet est je.
- hérissée : participe passé utilisé comme
adjectif épithète de Ammophile, nom féminin
au singulier.
- avais : le sujet est j'.
- rencontrée : participe passé utilisé avec l'auxiliaire
avais, il s'agit donc du plus-que-parfait du verbe rencontrer
; le participe s'accorde avec le COD placé devant le verbe, c'est-à-dire
le pronom relatif que, remplaçant l'Ammophile hérissée,
féminin.
- isolée : participe passé utilisé comme adjectif,
qui s'accorde lui aussi avec le même nom. Sa situation ici est d'être
attribut du COD que, attribut parce qu'amené par un verbe.
- trouvais : le sujet est je, et le verbe est à l'imparfait,
car le passé simple serait je découvris (verbe du 3ème
groupe).
- groupés : participe passé utilisé comme adjectif,
s'accordant soit avec individus (des individus groupés), soit
avec centaines (des centaines [d'individus] groupées), la première
explication étant préférable.
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