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Un nouveau neutre : lequel

Le pronom relatif lequel ne devrait poser aucun problème d'accord, il adopte les formes du féminin et du pluriel avec bonne volonté : laquelle, lesquels... Pourtant, nos élites le métamorphosent actuellement en une sorte de pronom neutre, sans genre ni nombre :

Faut-il donc apprendre aux politiciens, sociologues, philosophes, etc. (les journalistes sont beaucoup moins en cause sur ce plan) qu'on accorde totalement ce pronom en genre et nombre ? Les faux sur lesquels... / des immeubles dans lesquels... / des familles pour lesquelles... / une chose à laquelle... C'est le seul pronom relatif susceptible de porter ces marques morphologiques, ne lui enlevons pas son privilège.

Pour jouer ce rôle de neutre, il existe un pronom adapté, le pronom quoi. Cependant, il est d'usage très limité en tant que relatif : son antécédent doit impérativement être de type chose, et rester indéfini :

Le pronom indéfini quelque chose est en effet un pronom neutre.

Le neutre, l'un des trois genres en latin,  subsiste en français, exclusivement dans les pronoms, et avec un rôle qui lui convient, celui d'exprimer un élément chose dont on ne connaît pas la nature. Le neutre correspond donc à l'absence de genre et de nombre, et l'absence de marques morphologiques le fait ressembler au masculin singulier (il ne faut cependant pas confondre). Les indéfinis conviennent donc parfaitement à ce 3ème genre, les modèles en étant les pronoms quelque chose, rien, tout. On trouve du neutre également dans les pronoms interrogatifs Quoi ? Que...? (le contenu est par définition inconnu pour un pronom interrogatif, mais on sait quand même qu'il s'agit d'une chose, pas d'une personne). Parmi les relatifs, le pronom quoi (avec antécédent), qui peut difficilement remplacer un nom possédant un genre et un nombre. On entend pourtant dire, de manière parfaitement incorrecte :

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