LES INTELLECTUELS ET LA PHRASE
N'exagérons pas, ils ne sont pas tous des intellectuels. Ils peuvent être journalistes, hommes (femmes) politiques, sociologues, philosophes, médecins, etc. Mais leur point commun est de mal maîtriser les phrases complexes en français, et de s'exprimer parfois comme les enfants incultes qu'on peut entendre s'exclamer : « Tu peux dire tout qu'est-ce que tu veux ! » , ou leurs parents : « Fais qu'est-ce que j'dis ! ». Entendu aussi à la radio, dans un témoignage sur un accident de train : « J'sais pas ks-ks passé » (= qu'est-ce qui > ksi-ksé).
Petit florilège de phrases entendues à la radio ou à la télévision :
Commentaires :
C'est surtout la phrase interrogative qui est massacrée, dans la construction interrogative indirecte. Le français correct demande :
soit une tournure réellement indirecte, comme Cette
question de savoir ce que l'on savait de... / La question de
ce que c'est qu'un père, une mère... / Il faut
s'interroger sur ce qui se passe..., autrement dit, ce
que, et non qu'est-ce que ;
soit une tournure nominale, qui est une particularité de la phrase
française : J'ai voulu remonter à
la façon dont ceci s'est produit / La question du
moment où l'embryon devient une personne / On peut parler de
la façon dont on utilise... / Réfléchissons à
la façon dont le secteur public peut rester le secteur public.
Les tournures plus haut citées, au
contraire, semblent directement inspirées par la syntaxe anglaise.
Finalement, par rapport à certains intellectuels, il paraît plutôt sympathique, celui qui exprime seulement cette opinion toute simple :
Pourvu que les gens sont heureux chez moi, moi j'y suis. (un paysan du Nord interviewé sur l'hébergement de retraités à la campagne, 3 décembre 1999)
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