On dit Linux
par raccourci, pour GNU/Linux,
le nom complet. En effet, le noyau a été
élaboré en 1991 par l'étudiant
finlandais Linus Torvalds (Université de Helsinki),
entièrement réécrit à
partir de celui d'Unix ; mais il a été
associé au projet GNU, animé depuis le milieu des
années 80 par Richard Stallman (Université de
Cambridge, Massachussett, USA), qui avait pour but
d'élaborer pour les particuliers un système
complet à l'image d'UNIX, mais gratuit.
Ce n'est pourtant pas suffisant : il faut aussi tout un
habillage, une interface graphique pour en permettre l'utilisation
facile. Il en existe en fait plusieurs, dont les deux principales sont KDE
et Gnome
(il y en a d'autres) ; la première semblable
à celle de Windows, la
deuxième à celle de McIntosh, avec en
particulier les menus en haut du bureau et non en bas. La lettre K
intervient souvent dans Linux,
simplement parce qu'elle précède le L
dans l'alphabet...
Toutes les distributions adaptent à leur manière
ces interfaces, ou bien une seule, et l'utilisateur
peut disposer d'un nombre appréciable de bureaux
modulables à sa guise.
Au système lui-même s'ajoutent enfin des
quantités d'applications, des centaines ou des milliers
livrées avec chaque distribution. La plupart sont en Open
Source comme le système ; d'autres, bien que
gratuites, ne sont pas libres, comme les drivers NVidia. On n'exploite
jamais la totalité des applications, dont certaines sont
redondantes, mais cela ouvre un large choix, et pour le mail par
exemple, on peut choisir entre Thunderbird,
Kmail, Evolution, Kontact... ;
pour la navigation internet : Firefox,
Mozilla, Konqueror, Opera, Epiphany... ;
messagerie instantanée : Kopete, Gaim... ;
bureautique : OpenOffice,
KOffice, Abiword... ;
multimedia : Totem,
MPlayer, Xmms, Amarok, Beep-media-player...
Dans Linux beaucoup plus que dans Windows, on apprend à
utiliser un type d'application, et non une application unique
pour un usage précis, foin du monopole !
Dans Windows, Internet Explorer est incontournable, puisque l'Explorateur repose sur lui. Dans Linux, c'est Konqueror qui joue ce rôle : à la fois excellent navigateur et gestionnaire de fichiers, bien supérieur à son rival windowsien, grâce par exemple à la navigation par onglets même sur disque dur, la possibilité de scinder les vues (ouvrir dans une nouvelle fenêtre), de lancer un émulateur de terminal, de personnaliser la barre d'outils, etc. Il existe d'autres gestionnaires de fichiers, comme Nautilus, très esthétique, le gestionnaire sous Gnome.
Vous ne savez
sûrement pas ce que c'est qu'un terminal
(avouez !). On dit aussi console
(Konsole,
toujours le K,
on se croirait chez les Khâgneux). On peut ainsi lancer une
console depuis le menu des programmes, le menu K
(encore !) sous KDE, similaire au menu Démarrer
de Windows. Cela lance une fenêtre, dans laquelle on se
trouve dans une sorte de système DOS, blanc sur fond noir,
ou l'inverse. C'est une particularité importante de Linux.
On a ainsi une sorte de tableau de commandes, des commandes que l'on
tape dans un langage qui ne s'appelle pas DOS,
mais bash.
Rébarbatif ? Oui, au début, mais
éducatif ô combien, et extrêmement
puissant. Avec la pratique, on s'aperçoit que cela devient
vite indispensable. Par exemple, outre un certain nombre de commandes
pour décompresser, gérer, etc, on peut lancer une
application en tapant simplement son nom
(généralement sans majuscule) + Entrée.
Certaines commandes demandent de se trouver en super-administrateur,
celui qui a tous les droits. On tape s'abord su
(+ Entrée,
à chaque fois), puis le code, qui est demandé. On
peut alors par exemple lancer urpmi,
le décompresseur-installateur de fichiers rpm,
un peu comparable aux fichiers exe
d'installation sous Windows. Evidemment, il existe de nombreuses
commandes, il vaut mieux connaître les principales.
Mandriva utilise les fichiers à extension rpm ;
sous Debian et ses dérivées, les fichiers deb
sont leurs équivalents. Sous Debian, on transforme les rpm
en deb
grâce à un programme appelé Alien
(?!), cela se fait en mode console.
Le super-utilisateur,
qu'on peut appeler aussi administrateur,
s'appelle root.
Il a un mot de passe particulier, que vous avez choisi à
l'installation. Mettez-en un absolument, c'est une
sécurité, choisissez-le plutôt
complexe, et ne l'oubliez pas !
Comme il a tous les droits, il peut aussi faire de grosses
bêtises. On ne se connecte donc jamais en root, sauf si l'on
sait bien ce qu'on fait. C'est lui qui installe les programmes, quand
on veut par exemple installer une application destinée
à tous les utilisateurs. Lui seul peut toucher au
système, et ce cloisonnement est une protection
considérable. Supposez qu'il existe un virus sous Linux, ce
qui n'est pas encore le cas, il ne pourrait toucher que ce qui
dépend de l'utilisateur (vous), par exemple abîmer
vos fichiers personnels, mais il ne pourrait attaquer le
système, car cela requiert le mot de passe root ;
il vous serait alors demandé (il faut dire
non !). Expérience personnelle : je
reçois un mail, je clique dessus pour voir le contenu, et
j'ai un message « Protocole non
autorisé » : virus !
poubelle !
Même sur un ordinateur individuel, on travaille sous Linux
comme si l'on était en réseau. Il n'est pas
nécessaire d'être schizophrène pour
être à la fois le grand patron, à qui
on ne fait appel que pour les grandes décisions, et un ou
plusieurs utilisateurs de la même bécane.
Le dossier personnel ne s'appelle pas Mes Documents, mais Home. En fait, à la racine de la partition Linux, il y a un dossier Home, dans lequel il y a le vôtre, à votre nom d'utilisateur. En tant que super-utilisateur, vous pouvez créer un ou plusieurs autres comptes utilisateurs. Par exemple un compte Toto, avec pour mot de passe le nom de mon chat ; pour y faire des essais, ou par sécurité, pour y faire une sauvegarde de mes fichiers.
Nous n'avons certes pas fini, mais il est déjà tard, et il va falloir mettre les enfants à coucher...