
LE VERBE : corrigé des exercices
Exercice I
- Il s’admira :
réfléchi / pronom COD
- Le sérum
antitétanique s’administrait par voie buccale :
sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on
administrait le sérum.
- Nous
nous interrogions : réciproque / pronom COD
- Je
me regardai : réfléchi / pronom COD
- César
ne s’empara pas de Gergovie :
essentiellement pronominal / le pronom n’a pas de
fonction
- Je
me garderai bien : emploi essentiellement
pronominal / le pronom n’a pas de fonction
- Nous
nous préparâmes quelques sandwichs et des boissons :
réfléchi (éventuellement réciproque) / pronom COI 2nd
- On
se poursuivait, on se fuyait, on se croisait : réciproques
/ pronoms COD
- La
solution de cette affaire s’imagine facilement :
sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on
imagine facilement la solution.

Exercice II
- on
sonne : présent de narration ; la suite du
texte montre que l'histoire est racontée au passé.
- nous
achetons notre nouvelle voiture = futur proche
- nous
allons à la mer : présent d'habitude (répétition)
- Dugenou
envoie : présent véritable (énonciation)
- L'hiver
chez nous correspond... : présent de vérité générale
- il
sort d'ici : passé récent
- chacun
de nous lit un peu : présent d'habitude (répétition)
- c'est
vous qui faites erreur : présent véritable, ou
présent étendu, car il ne s'agit pas d'une action
ponctuelle, mais d'une situation ; il ne s'agit pas d'un
passé récent, car la personne continue d'être dans
l'erreur, mais cela peut se discuter.
- Les
hirondelles sont des oiseaux migrateurs : présent
de vérité générale
- Les
deux rois se rencontrent et signent
un traité : la guerre de cent ans est
finie : présent historique (= narration)

Exercice III
- Les 6
passés simples marquent des actions précises et
successives, achevées dans le passé
- Les 2
imparfaits expriment l'habitude (la répétition)
- j'entrai :
action précise, achevée / fut : le passé
simple sert à donner du recul en montrant que c'est un
fait révolu, l'autel n'existe plus / subsistaient :
imparfait descriptif (état)
- Fut
à l'abandon / a retrouvé : le passé simple
correspond à un fait achevé, révolu, alors que le passé
composé marque le prolongement dans le présent d'un
fait situé dans le passé
- publia
/ collabora : 2 passés simples qui ne sont pas
successifs, ils marquent des faits (actions) révolus,
achevés, dans le passé
- je
venais : imparfait de réserve, de politesse, si
l'action a eu lieu ; ou bien : l'action a été
interrompue
- n'en
pouvait plus / s'écroulaient : le 1er
imparfait est descriptif ; le 2nd marque
un fait soumis à hypothèse : une supposition,
exprimée par " quelques kilomètres de plus
", et on peut reconstituer : " s'ils
avaient effectué quelques kilomètres de plus, les
chevaux se seraient écroulés " ; la tournure
sans subordonnée et avec l'imparfait rend plus proche la
réalisation possible du fait, montrant qu'il s'en faut
de très peu.
- s'accentua
/ s'écria : les deux passés simples marquent
des faits précis et successifs ; le passé composé
avons franchi marque une action récente dans le
passé, qui a des prolongements dans le présent
- quittèrent :
ce passé simple marque une action précise, achevée ;
l'imparfait rentrait remplace un passé simple,
c'est un imparfait de rupture, proche de l'imparfait de
narration (historique), il marque une action située à
la fin d'un passage de récit, en forme de conclusion
- fit
/ réveilla : les 2 passés simples marquent des
actions précises et successives ; l'imparfait dormaient
marque une action (?) en cours, interrompue par ces 2
actions précises
- furent :
le passé simple marque un fait achevé, révolu dans le
passé ; le passé composé ont conservé, un
fait passé qui se prolonge dans le présent ; les
deux présents dissimule / peut expriment des vérités
générales

Exercice IV
1) que tu
n'arriverais jamais : conditionnel-temps : futur du
passé
2) qu'on
aurait évacué : affirmation sous réserve
3) Je
souhaiterais : l'atténuation de la politesse
4) il y
arriverait : l'expression de l'hypothèse (Avec un
peu de persévérance)
5) qu'il
aurait terminé : conditionnel-temps : futur du
passé
6) tu
n'aurais pas perdu : l'expression de l'hypothèse (Si
tu t'étais renseigné)
7) Je
prendrais bien : sentiment : désir
8) je me
laisserais tromper : sentiment : l'indignation
9) aurait
atteint : affirmation sous réserve
10) que
l'affaire s'arrangerait : conditionnel-temps :
futur du passé
11) je me
verrais lié / m'auraient humilié : sentiments exprimés
par le personnage : incrédulité et indignation
12) pourrait
s'être adoucie : conditionnel derrière la conjonction quand
même, qui introduit une hypothèse renforcée par une
concession, avec le sens de même si, ou si + malgré
cela / aurais-je dû choisir : conditionnel dans
la principale pour exprimer l'action soumise à l'hypothèse précédente

Exercice V
[subjonctifs en italiques]
1)
Je
te dis qu'il a compris ( indicatif derrière un verbe d’affirmation,
de certitude)
Je sais
qu'il a compris (certitude)
J'espère
qu'il a compris (souhait, mais on veut y croire)
Je souhaite
qu'il ait compris (souhait, exprimé plus fortement que le
précédent)
Je regrette
qu'il ait compris (sentiment)
Je doute
qu'il ait compris (pensée, doute)
Je me doute
bien qu'il a compris (conviction, certitude)
Je crois
qu'il a compris (idem)
Je vous
garantis qu'il a compris (certitude)
Sa mère
aurait voulu qu'il ait compris / qu'il comprît (sentiment :
regret, souhait non réalisé)
[dans les phrases ci-dessus,
le verbe de la principale détermine le mode de la subordonnée,
ce qui n'est pas le cas des phrases suivantes]
Il est le
seul qui ait compris (tournure d'insistance dans la
principale)
Croyez-vous
qu'il ait compris ? (principale interrogative)
Je ne crois
pas qu'il ait compris (principale négative)
Qu'il ait
compris, j'en suis certain. (subordonnée conjonctive devant
la principale, donc le procès principal n'est pas encore exprimé)
2)
Chaque fois qu'il a compris, je m'en suis douté. (conjonction
temporelle, action réalisée)
Avant qu'il ait
compris, il se passera du temps. (conjonction temporelle,
action non réalisée au moment du procès principal, c'est-à-dire
de l'élément de temps exprimé dans la principale)
Pour qu'il ait
compris, il faut qu'il ait bien réfléchi. (conjonction
proche du but)
Bien qu'il ait
compris, il n'a pas manifesté de réaction. (conjonction de
concession, exprimant donc une contradiction)
Parce qu'il
a compris, il veut partir. (conjonction de cause, donc liaison
logique sans problème)
Il a
beaucoup réfléchi, si bien que finalement il a compris (conjonction
de conséquence, idem)
[dans ces subordonnées
conjonctives circonstancielles, c'est la conjonction qui détermine
le mode, en liaison avec la fonction de la subordonnée et le
sens ainsi exprimé]

Exercice VI
UN ORAGE ÉPOUVANTABLE
Quand
l'orage éclata, on eût dit que le ciel entier s'écroulait.
Il semblait que l'écho multipliât le tonnerre à
l'infini dans les collines. Simultanément, toutes les lumières
s'éteignirent. On se fût trouvé dans la nuit complète
si Germain n'avait pensé à préparer les chandeliers.
Avant qu'on eût
fini
d'allumer toutes les bougies, le portail résonna comme si le
Diable lui-même l'eût secoué. Germain se dépêcha
d'y courir tant qu'il put sous l'averse. Après qu'il eut ouvert,
il aperçut deux ombres ruisselantes dans l'encadrement.
C'étaient
des voyageurs égarés qui avaient craint que la nuit les surprît dans la forêt. Ils
demandaient qu'on les hébergeât, ne fût-ce que dans une
grange.
Le comte ne
voulut point qu'on doutât de son hospitalité, et les
pria fort civilement à dîner, bien que son propre repas fût déjà bien entamé.
Qu'il dût le recommencer, il le savait
bien, mais cela ne le gêna guère. Il ordonna qu'on rapportât des confits et des
volailles rôties, et ce fut de nouvelles libations que chacun
des invités inattendus n'oublia sans doute de longtemps, le plus
fastueux festin qu'on pût faire aux chandelles dans un
château aussi délabré...
[texte inventé, respectez mes
droits d’auteur…]
- on eût
dit : subjonctif plus-que-parfait, équivalent
d'un conditionnel passé (aurait dit), affirmation
sous réserve (impression, métaphore)
- multipliât :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que), entraîné par le verbe de la
principale semblait (apparence, impression)
- fût
trouvé : subjonctif plus-que-parfait, équivalent
d'un conditionnel passé (serait trouvé) dans la
principale, suivie d'une subordonnée conjonctive
d'hypothèse : si. ; en style soutenu
- eût
fini : subjonctif plus-que-parfait dans une
subordonnée conjonctive circonstancielle de temps (avant
que + subjonctif, action non encore faite, procès
non encore réalisé)
- l'eût
secoué : subjonctif plus-que-parfait dans une
subordonnée conjonctive circonstancielle de supposition
et comparaison (comme si + indicatif plus-que-parfait
ou subjonctif plus-que-parfait, en style soutenu)
- surprît :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que), entraîné par le verbe de la
principale craindre (sentiment)
- hébergeât :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que), entraîné par le verbe de la
principale demander (prière)
- ne fût-ce :
subjonctif imparfait équivalent d'un conditionnel présent
(serait) en style soutenu (= même si ce n'était
que...)
- doutât :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que), entraîné par le verbe de la
principale vouloir (volonté) + principale négative
- fût
entamé : subjonctif imparfait passif dans une
subordonnée conjonctive circonstancielle de concession (bien
que + subjonctif)
- dût :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que) qui se trouve devant sa
principale
- rapportât :
subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive
pure (que), entraîné par le verbe de la
principale ordonna (volonté)
- pût :
subjonctif imparfait dans une subordonnée relative,
principale contenant un superlatif sur l'antécédent

Exercice VII
- Soit
qu'il fût fatigué, soit que la tête
lui tournât : dans une subordonnée
conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné
par la corrélation conjonctive, qui exprime une
alternative entre 2 causes possibles, donc une
incertitude.
- avant
qu'il soit la mi-Carême :
dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le
subjonctif est entraîné par la conjonction de temps avant
que, qui correspond à une action non encore effectuée
/ il faut que je sois : dans
une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est
entraîné par l'obligation exprimée dans la principale
/ dussé-je : dans une indépendante,
le subjonctive correspond à " même si je devais
", l'expression à la fois d'une hypothèse et d'une
concession.
- Pour
grands que soient les rois :
dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le
subjonctif est entraîné par l'expression de la
concession (contradiction : si grands qu'ils soient, bien
qu'ils soient grands).
- Si
peu qu'il nous soit payé : dans
une subordonnée conjonctive circonstancielle, le
subjonctif est entraîné par l'expression d'une
contradiction (= concession).
- Qu'il
faille être insensible :
dans une subordonnée conjonctive de conséquence, le
mode est normalement l'indicatif, mais ici le subjonctif
est entraîné par la tournure interrogative de la
principale.
- Que
de son absence on sache le mystère :
dans une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est
entraîné par le sens du verbe de la principale, le
verbe vouloir (volonté).
- Que
nos pleurs vous apaisent :
subjonctif derrière l'introducteur que dans une
indépendante exprimant un souhait (tournure optative).
- Plût
aux Dieux : phrase optative et exclamative, avec
subjonctif dans la principale, qui exprime un regret plutôt
qu'un souhait, pour un fait qui n'a pas été réalisé
dans le passé, comme le montre le temps (imparfait) / que
mon coeur fût innocent comme elles :
subjonctif dans la subordonnée conjonctive pure, entraîné
par le sens du verbe précédent.
- Que
je vous dise : subjonctif dans une
subordonnée conjonctive pure, entraîné par le verbe vouloir,
et renforcé par la tournure interrogative de la
principale / sans qu'il soit nécessaire
: subjonctif dans une subordonnée conjonctive
circonstancielle, entraîné par la conjonction sans
que, qui marque une opposition, une contradiction / que
je m'explique davantage :
subjonctif dans une subordonnée conjonctive pure, entraîné
par le sens impératif de la locution être nécessaire
qui régit cette subordonnée / pourvu que j'accomplisse
ma promesse : dans une subordonnée conjonctive
circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la
conjonction pourvu que, qui exprime une sorte
d'hypothèse, un fait rejeté dans un futur et
correspondant à une promesse (fausse, d'ailleurs).
- Elles
se gardassent bien de le croire, et
ne manquassent pas... :
subjonctif dans une conjonctive pure derrière le verbe dire ;
d'ordinaire, ce verbe est suivi de l'indicatif, mais ici
il ne s'agit pas d'une affirmation simple, mais d'une
recommandation, un peu comme un ordre.

Exercice VIII
Développement sur les
modes
Tous les
faits avérés et affirmés sont à l'indicatif ; ainsi, la
1ère phrase, qui se contente d'exposer le
comportement coutumier des romains face à leurs ennemis ou
rivaux. La conjonction quand, que l'on pourrait ici
paraphraser par " chaque fois que ", est normalement
suivie de l'indicatif ; l'imparfait et le plus-que-parfait
de la phrase correspondent à des faits répétitifs. On notera
toutefois qu'en langue classique, la conjonction quand,
renforcée parfois par l'adverbe même, et suivie du
conditionnel, correspond à notre même si, et exprime une
hypothèse mêlée d'opposition, ce que l'on trouve encore dans
l'expression " Et quand ce serait vrai ? ".
Ce n'est pas le cas ici.
Dans le 2ème
paragraphe, la certitude exprimée par la tournure on était sûr
est suivie de l'indicatif dans la conjonctive pure qui est complément
de l'adjectif. Le verbe espérer aussi, alors que son
quasi-synonyme souhaiter entraîne le subjonctif :
sans doute faut-il percevoir une nuance entre ces deux verbes,
mais c'est aussi une question d'usage. Ici, la conjonctive COD du
verbe espérer est au conditionnel, mais ce mode
correspond à ce qu'on appelle le " futur du passé ",
c'est-à-dire qu'il est employé comme un temps de l'indicatif,
selon une simple concordance des temps. On peut se demander à la
rigueur s'il ne conserve pas une légère valeur modale (aurions-nous
vraiment le futur simple si le texte était au présent ?).
Cependant, la tournure l'on avait sujet d'espérer, plus
que le verbe seul, rejette dans l'imaginaire l'objet de cet
espoir, et peut être interprétée de deux manières : ici,
elle signifie " on y compte bien, on y croit beaucoup " ;
si elle était suivie du subjonctif, elle marquerait à la fois
un souhait et un doute, voire une crainte sous-jacente : On
avait sujet d'espérer qu'elles fussent moindres.
La
conjonctive de manière qu'il n'y avait point de roi qui...
est consécutive, et la conséquence s'exprime à l'indicatif,
comme la cause, puisqu'il s'agit de faits avérés unis par des
liens logiques. Avec la même conjonction, mais suivie d'un
subjonctif, nous serions en présence d'une conjonctive de but,
marquant une intention des romains : de manière qu'il
n'y eût point de roi qui... Quelques autres conjonctions
possèdent cette polysémie.
La relative
qui suit est au subjonctif (qui pût être sûr...) parce
que la proposition qui lui sert de principale est négative (il
n'y avait point...). Quant à la conjonctive quelque grand
qu'il fût, exprimant une concession, elle est nécessairement
au subjonctif. La concession est une contradiction, le contraire
du rapport logique cause / conséquence, puisqu'on attend une
conséquence et on a le résultat opposé.
Concession
encore au début du 2ème paragraphe derrière la
conjonction quoique, donc subjonctif (fût). Et les
deux derniers subjonctifs (fussent / fissent), dans des
relatives, sont entraînées par la tournure négative de la
principale.

