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LE VERBE : corrigé des exercices

Exercice I

  1. Il s’admira : réfléchi / pronom COD
  2. Le sérum antitétanique s’administrait par voie buccale : sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on administrait le sérum.
  3. Nous nous interrogions : réciproque / pronom COD
  4. Je me regardai : réfléchi / pronom COD
  5. César ne s’empara pas de Gergovie : essentiellement pronominal / le pronom n’a pas de fonction
  6. Je me garderai bien : emploi essentiellement pronominal / le pronom n’a pas de fonction
  7. Nous nous préparâmes quelques sandwichs et des boissons : réfléchi (éventuellement réciproque) / pronom COI 2nd
  8. On se poursuivait, on se fuyait, on se croisait : réciproques / pronoms COD
  9. La solution de cette affaire s’imagine facilement : sens passif / le pronom n’a pas de fonction > on imagine facilement la solution.

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Exercice II

  1. on sonne : présent de narration ; la suite du texte montre que l'histoire est racontée au passé.
  2. nous achetons notre nouvelle voiture = futur proche
  3. nous allons à la mer : présent d'habitude (répétition)
  4. Dugenou envoie : présent véritable (énonciation)
  5. L'hiver chez nous correspond... : présent de vérité générale
  6. il sort d'ici : passé récent
  7. chacun de nous lit un peu : présent d'habitude (répétition)
  8. c'est vous qui faites erreur : présent véritable, ou présent étendu, car il ne s'agit pas d'une action ponctuelle, mais d'une situation ; il ne s'agit pas d'un passé récent, car la personne continue d'être dans l'erreur, mais cela peut se discuter.
  9. Les hirondelles sont des oiseaux migrateurs : présent de vérité générale
  10. Les deux rois se rencontrent et signent un traité : la guerre de cent ans est finie : présent historique (= narration)

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Exercice III

  1. Les 6 passés simples marquent des actions précises et successives, achevées dans le passé
  2. Les 2 imparfaits expriment l'habitude (la répétition)
  3. j'entrai : action précise, achevée / fut : le passé simple sert à donner du recul en montrant que c'est un fait révolu, l'autel n'existe plus / subsistaient : imparfait descriptif (état)
  4. Fut à l'abandon / a retrouvé : le passé simple correspond à un fait achevé, révolu, alors que le passé composé marque le prolongement dans le présent d'un fait situé dans le passé
  5. publia / collabora : 2 passés simples qui ne sont pas successifs, ils marquent des faits (actions) révolus, achevés, dans le passé
  6. je venais : imparfait de réserve, de politesse, si l'action a eu lieu ; ou bien : l'action a été interrompue
  7. n'en pouvait plus / s'écroulaient : le 1er imparfait est descriptif ; le 2nd marque un fait soumis à hypothèse : une supposition, exprimée par " quelques kilomètres de plus ", et on peut reconstituer : " s'ils avaient effectué quelques kilomètres de plus, les chevaux se seraient écroulés " ; la tournure sans subordonnée et avec l'imparfait rend plus proche la réalisation possible du fait, montrant qu'il s'en faut de très peu.
  8. s'accentua / s'écria : les deux passés simples marquent des faits précis et successifs ; le passé composé avons franchi marque une action récente dans le passé, qui a des prolongements dans le présent
  9. quittèrent : ce passé simple marque une action précise, achevée ; l'imparfait rentrait remplace un passé simple, c'est un imparfait de rupture, proche de l'imparfait de narration (historique), il marque une action située à la fin d'un passage de récit, en forme de conclusion
  10. fit / réveilla : les 2 passés simples marquent des actions précises et successives ; l'imparfait dormaient marque une action (?) en cours, interrompue par ces 2 actions précises
  11. furent : le passé simple marque un fait achevé, révolu dans le passé ; le passé composé ont conservé, un fait passé qui se prolonge dans le présent ; les deux présents dissimule / peut expriment des vérités générales

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Exercice IV

1) que tu n'arriverais jamais : conditionnel-temps : futur du passé
2) qu'on aurait évacué : affirmation sous réserve
3) Je souhaiterais : l'atténuation de la politesse
4) il y arriverait : l'expression de l'hypothèse (Avec un peu de persévérance)
5) qu'il aurait terminé : conditionnel-temps : futur du passé
6) tu n'aurais pas perdu : l'expression de l'hypothèse (Si tu t'étais renseigné)
7) Je prendrais bien : sentiment : désir
8) je me laisserais tromper : sentiment : l'indignation
9) aurait atteint : affirmation sous réserve
10) que l'affaire s'arrangerait : conditionnel-temps : futur du passé
11) je me verrais lié / m'auraient humilié : sentiments exprimés par le personnage : incrédulité et indignation
12) pourrait s'être adoucie : conditionnel derrière la conjonction quand même, qui introduit une hypothèse renforcée par une concession, avec le sens de même si, ou si + malgré cela / aurais-je dû choisir : conditionnel dans la principale pour exprimer l'action soumise à l'hypothèse précédente

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Exercice V

[subjonctifs en italiques]

1)

Je te dis qu'il a compris ( indicatif derrière un verbe d’affirmation, de certitude)
Je sais qu'il a compris (certitude)
J'espère qu'il a compris (souhait, mais on veut y croire)
Je souhaite qu'il ait compris (souhait, exprimé plus fortement que le précédent)
Je regrette qu'il ait compris (sentiment)
Je doute qu'il ait compris (pensée, doute)
Je me doute bien qu'il a compris (conviction, certitude)
Je crois qu'il a compris (idem)
Je vous garantis qu'il a compris (certitude)
Sa mère aurait voulu qu'il ait compris / qu'il comprît (sentiment : regret, souhait non réalisé)

[dans les phrases ci-dessus, le verbe de la principale détermine le mode de la subordonnée, ce qui n'est pas le cas des phrases suivantes]

Il est le seul qui ait compris (tournure d'insistance dans la principale)
Croyez-vous qu'il ait compris ? (principale interrogative)
Je ne crois pas qu'il ait compris (principale négative)
Qu'il ait compris, j'en suis certain. (subordonnée conjonctive devant la principale, donc le procès principal n'est pas encore exprimé)
 

2)

Chaque fois qu'il a compris, je m'en suis douté. (conjonction temporelle, action réalisée)
Avant qu'il ait compris, il se passera du temps. (conjonction temporelle, action non réalisée au moment du procès principal, c'est-à-dire de l'élément de temps exprimé dans la principale)
Pour qu'il ait compris, il faut qu'il ait bien réfléchi. (conjonction proche du but)
Bien qu'il ait compris, il n'a pas manifesté de réaction. (conjonction de concession, exprimant donc une contradiction)
Parce qu'il a compris, il veut partir. (conjonction de cause, donc liaison logique sans problème)
Il a beaucoup réfléchi, si bien que finalement il a compris (conjonction de conséquence, idem)

[dans ces subordonnées conjonctives circonstancielles, c'est la conjonction qui détermine le mode, en liaison avec la fonction de la subordonnée et le sens ainsi exprimé]

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Exercice VI

UN ORAGE ÉPOUVANTABLE

Quand l'orage éclata, on eût dit que le ciel entier s'écroulait. Il semblait que l'écho multipliât le tonnerre à l'infini dans les collines. Simultanément, toutes les lumières s'éteignirent. On se fût trouvé dans la nuit complète si Germain n'avait pensé à préparer les chandeliers.
Avant qu'on
eût fini d'allumer toutes les bougies, le portail résonna comme si le Diable lui-même l'eût secoué. Germain se dépêcha d'y courir tant qu'il put sous l'averse. Après qu'il eut ouvert, il aperçut deux ombres ruisselantes dans l'encadrement.
C'étaient des voyageurs égarés qui avaient craint que la nuit les
surprît dans la forêt. Ils demandaient qu'on les hébergeât, ne fût-ce que dans une grange.
Le comte ne voulut point qu'on
doutât de son hospitalité, et les pria fort civilement à dîner, bien que son propre repas fût déjà bien entamé. Qu'il dût le recommencer, il le savait bien, mais cela ne le gêna guère. Il ordonna qu'on rapportât des confits et des volailles rôties, et ce fut de nouvelles libations que chacun des invités inattendus n'oublia sans doute de longtemps, le plus fastueux festin qu'on pût faire aux chandelles dans un château aussi délabré...

[texte inventé, respectez mes droits d’auteur…]

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Exercice VII

  1. Soit qu'il fût fatigué, soit que la tête lui tournât : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la corrélation conjonctive, qui exprime une alternative entre 2 causes possibles, donc une incertitude.
  2. avant qu'il soit la mi-Carême : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la conjonction de temps avant que, qui correspond à une action non encore effectuée / il faut que je sois : dans une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est entraîné par l'obligation exprimée dans la principale / dussé-je : dans une indépendante, le subjonctive correspond à " même si je devais ", l'expression à la fois d'une hypothèse et d'une concession.
  3. Pour grands que soient les rois : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par l'expression de la concession (contradiction : si grands qu'ils soient, bien qu'ils soient grands).
  4. Si peu qu'il nous soit payé : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par l'expression d'une contradiction (= concession).
  5. Qu'il faille être insensible  : dans une subordonnée conjonctive de conséquence, le mode est normalement l'indicatif, mais ici le subjonctif est entraîné par la tournure interrogative de la principale.
  6. Que de son absence on sache le mystère : dans une subordonnée conjonctive pure, le subjonctif est entraîné par le sens du verbe de la principale, le verbe vouloir (volonté).
  7. Que nos pleurs vous apaisent : subjonctif derrière l'introducteur que dans une indépendante exprimant un souhait (tournure optative).
  8. Plût aux Dieux : phrase optative et exclamative, avec subjonctif dans la principale, qui exprime un regret plutôt qu'un souhait, pour un fait qui n'a pas été réalisé dans le passé, comme le montre le temps (imparfait) / que mon coeur fût innocent comme elles : subjonctif dans la subordonnée conjonctive pure, entraîné par le sens du verbe précédent.
  9. Que je vous dise : subjonctif dans une subordonnée conjonctive pure, entraîné par le verbe vouloir, et renforcé par la tournure interrogative de la principale / sans qu'il soit nécessaire  : subjonctif dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, entraîné par la conjonction sans que, qui marque une opposition, une contradiction / que je m'explique davantage : subjonctif dans une subordonnée conjonctive pure, entraîné par le sens impératif de la locution être nécessaire qui régit cette subordonnée / pourvu que j'accomplisse ma promesse : dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, le subjonctif est entraîné par la conjonction pourvu que, qui exprime une sorte d'hypothèse, un fait rejeté dans un futur et correspondant à une promesse (fausse, d'ailleurs).
  10. Elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas... : subjonctif dans une conjonctive pure derrière le verbe dire ; d'ordinaire, ce verbe est suivi de l'indicatif, mais ici il ne s'agit pas d'une affirmation simple, mais d'une recommandation, un peu comme un ordre.

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Exercice VIII

Développement sur les modes

Tous les faits avérés et affirmés sont à l'indicatif ; ainsi, la 1ère phrase, qui se contente d'exposer le comportement coutumier des romains face à leurs ennemis ou rivaux. La conjonction quand, que l'on pourrait ici paraphraser par " chaque fois que ", est normalement suivie de l'indicatif ; l'imparfait et le plus-que-parfait de la phrase correspondent à des faits répétitifs. On notera toutefois qu'en langue classique, la conjonction quand, renforcée parfois par l'adverbe même, et suivie du conditionnel, correspond à notre même si, et exprime une hypothèse mêlée d'opposition, ce que l'on trouve encore dans l'expression " Et quand ce serait vrai ? ". Ce n'est pas le cas ici.

Dans le 2ème paragraphe, la certitude exprimée par la tournure on était sûr est suivie de l'indicatif dans la conjonctive pure qui est complément de l'adjectif. Le verbe espérer aussi, alors que son quasi-synonyme souhaiter entraîne le subjonctif : sans doute faut-il percevoir une nuance entre ces deux verbes, mais c'est aussi une question d'usage. Ici, la conjonctive COD du verbe espérer est au conditionnel, mais ce mode correspond à ce qu'on appelle le " futur du passé ", c'est-à-dire qu'il est employé comme un temps de l'indicatif, selon une simple concordance des temps. On peut se demander à la rigueur s'il ne conserve pas une légère valeur modale (aurions-nous vraiment le futur simple si le texte était au présent ?). Cependant, la tournure l'on avait sujet d'espérer, plus que le verbe seul, rejette dans l'imaginaire l'objet de cet espoir, et peut être interprétée de deux manières : ici, elle signifie " on y compte bien, on y croit beaucoup " ; si elle était suivie du subjonctif, elle marquerait à la fois un souhait et un doute, voire une crainte sous-jacente : On avait sujet d'espérer qu'elles fussent moindres.

La conjonctive de manière qu'il n'y avait point de roi qui... est consécutive, et la conséquence s'exprime à l'indicatif, comme la cause, puisqu'il s'agit de faits avérés unis par des liens logiques. Avec la même conjonction, mais suivie d'un subjonctif, nous serions en présence d'une conjonctive de but, marquant une intention des romains : de manière qu'il n'y eût point de roi qui... Quelques autres conjonctions possèdent cette polysémie.

La relative qui suit est au subjonctif (qui pût être sûr...) parce que la proposition qui lui sert de principale est négative (il n'y avait point...). Quant à la conjonctive quelque grand qu'il fût, exprimant une concession, elle est nécessairement au subjonctif. La concession est une contradiction, le contraire du rapport logique cause / conséquence, puisqu'on attend une conséquence et on a le résultat opposé.

Concession encore au début du 2ème paragraphe derrière la conjonction quoique, donc subjonctif (fût). Et les deux derniers subjonctifs (fussent / fissent), dans des relatives, sont entraînées par la tournure négative de la principale.

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