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Corrigé des exercices sur les natures

 Exercice 6 :

Indiquez la nature de que dans les phrases suivantes, avec toute la justification nécessaire :

1. « Chers amis, je vous annonce que je vais me marier ! »
2. La nouvelle qu'il nous annonça nous stupéfia grandement.
3. Nous ne lui connaissions qu'une demi-douzaine de petites amies.
4. Mais qu'allait-il donc faire dans cette galère ?
5. Il nous prévint avec embarras qu'il n'avait pas l'intention de fêter ça.
6. Comme il n'avait plus d'argent et qu'il avait encore des dettes, il était contraint d'épouser une riche héritière qu'il n'avait même jamais vue.
7. Il me semble que l'entreprise est pour le moins périlleuse.
8. Que de tracas pour sa pauvre maman !
9. « Mais qu'il parte donc ! » l'a-t-on entendue murmurer malgré elle.
10. Qu'il se passe le moindre incident et la cérémonie est annulée.
11. Heureusement encore qu'il fait beau !
12. Mais qu'il est inconstant, ce garçon !

- c'est un mot invariable, qui n'assume pas de fonction, ne remplace rien et n'exprime aucun élément de sens.
- son seul rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive (pure) que je vais me marier, et de lui permettre de prendre une fonction nominale, ici COD du verbe de la principale annoncer ; ce mot est une marque de subordination, c'est-à-dire qu'il n'existe pas en dehors de la subordination.
- la transformation en phrase de la subordonnée se fait par simple suppression de la conjonction, sans autre changement, puisqu'il n'y a pas de contrainte modale : Je vais me marier.

- le pronom relatif est variable essentiellement selon sa fonction, c'est un héritage de la déclinaison ; ici, c'est la forme dite régime direct, correspondant généralement au COD ; en effet, il est COD du verbe de la relative, annoncer.
- il remplace son antécédent, le GN la nouvelle. On peut contester qu'il soit remplaçant total, car la subordonnée relative est dite déterminative, elle est nécessaire à la reconnaissance de l'antécédent et forme avec lui un syntagme complet.
- il introduit la subordonnée relative qu'il nous annonça ; celle-ci assume des fonctions adjectivales, elle est ici épithète de son antécédent, puisqu'elle n'est ni détachée ni reliée par un verbe.
- la transformation de la subordonnée relative en phase se fait par remplacement du pronom par son antécédent : Il nous annonça cette nouvelle (on peut changer le déterminant). Il n'y a pas de contrainte modale à signaler.

C'est un mot invariable, qui fonctionne en corrélation avec l'adverbe ne, qui est à l'origine négatif. Une corrélation est formée de deux mots liés syntaxiquement, mais séparés par la place, ici de part et d'autre du verbe. Cette corrélation adverbiale est supprimable syntaxiquement, et joue essentiellement un rôle sémantique sur la phrase, celui d'une restriction.

Le pronom interrogatif est variable d'abord en sens, puis en fonction. Celui-ci exprime un élément chose, et possède une forme régime direct,généralement COD. En effet, il est COD du verbe faire. Ce n'est pas un subordonnant, il n'y a pas ici de subordonnée. Il n'introduit rien ; les mots interrogatifs sont en tête de phrase en langage soutenu, mais en fin de phrase en langage familier : Il allait faire quoi ? Ce pronom est un nominal, car il ne remplace pas un élément exprimé dans la phrase ; il exprime un élément de type chose, inconnu, sur lequel on pose la question.

- c'est un mot invariable, qui n'assume pas de fonction, ne remplace rien et n'exprime aucun élément de sens.
- son seul rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive (pure) qu'il n'avait pas l'intention de fêter ça, et de lui permettre de prendre une fonction nominale, ici COD du verbe de la principale prévenir ; ce mot est une marque de subordination, c'est-à-dire qu'il n'existe pas en dehors de la subordination.
- la transformation en phrase de la subordonnée se fait par simple suppression de la conjonction, sans autre changement, puisqu'il n'y a pas de contrainte modale : Il n'avait pas l'intention de fêter ça / Je n'ai pas l'intention de fêter ça (en reconstituant le discours direct, la contrainte temporelle disparaît).

- c'est un mot invariable, qui n'assume pas de fonction, ne remplace rien, mais exprime de sens.
- son rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive qu'il avait encore des dettes, et de lui permettre de prendre une fonction adverbiale, ici complément circonstanciel de cause ; en effet, la conjonction que remplace toutes les autres conjonctions quand deux conjonctives successives et identiques sont coordonnées : la deuxième fois, on ne répète pas la conjonction d'origine, on la remplace par que ; ce mot est une marque de subordination, c'est-à-dire qu'il n'existe pas en dehors de la subordination.
- la transformation en phrase de la subordonnée se fait par simple suppression de la conjonction : Il avait encore des dettes. La cause s'exprimant à l'indicatif, il n'y avait pas de contrainte modale, et il n'y a pas lieu de changer le mode.

- le pronom relatif est variable essentiellement selon sa fonction, secondairement selon son sens ; ici, c'est la forme dite régime direct, correspondant généralement au COD ; en effet, il est COD du verbe de la relative, voir.
- il remplace son antécédent, le GN une riche héritière. Comme précédemment, la subordonnée relative est dite déterminative, elle est nécessaire à la reconnaissance de l'antécédent et forme avec lui un syntagme complet.
- il introduit la subordonnée relative qu'il n'avait même jamais vue ; celle-ci assume des fonctions adjectivales, elle est ici épithète de son antécédent, puisqu'elle n'est ni détachée ni reliée par un verbe.
- la transformation de la subordonnée relative en phase se fait par remplacement du pronom par son antécédent : Il n'avait jamais vu cette riche héritière (on peut changer le déterminant). Il n'y a pas de contrainte modale à signaler.

- c'est un mot invariable, qui n'assume pas de fonction, ne remplace rien et n'exprime aucun élément de sens.
- son seul rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive (pure) que l'entreprise est pour le moins périlleuse, et de lui permettre de prendre une fonction nominale, ici sujet réel du verbe impersonnel de la principale sembler ; ce mot est une marque de subordination, c'est-à-dire qu'il n'existe pas en dehors de la subordination.
- la transformation en phrase de la subordonnée se fait par simple suppression de la conjonction, sans autre changement, puisqu'il n'y a pas de contrainte modale : L'entreprise est pour le moins périlleuse.

Il s'agit ici d'un déterminant, sous forme de locution avec de, qui ne fonctionne pas comme préposition mais comme particule de liaison. Cette locution est située juste devant le nom tracas et lui permet de former un syntagme et de se réaliser dans une phrase. Ici, c'est une phrase nominale, où l'on sous-entend un verbe du type avoir lieu, se produire, se manifester, dont le GN serait sujet. Vu son origine adverbiale, ce déterminant particulier reste invariable. Il a un sens quantitatif, ce qui le rapproche des indéfinis, et il permet de donner la tournure exclamative de la phrase. Les mots exclamatifs sont en tête de phrase, mais il ne faut pas dire qu'ils introduisent (rien n'introduit une phrase).

La phrase injonctive (donnant un ordre) utilise l'impératif à la 2ème personne du singulier et aux 1ère et 2ème personnes du pluriel. Nous avons ici l'équivalent d'une 3ème personne de l'impératif, exprimée par le subjonctif précédé de que. Ce mot est invariable. C'est un simple introducteur, qui n'entre dans aucune autre catégorie.

- c'est un mot invariable, qui n'assume pas de fonction, ne remplace rien, mais établit un lien de sens.
- son rôle est d'introduire la subordonnée conjonctive Qu'il se passe le moindre incident, et de lui permettre de prendre une fonction adverbiale, ici complément circonstanciel d'hypothèse, car que a le sens de si ; ce mot est une marque de subordination, il n'existe pas en dehors de la subordination. La tournure est assez particulière, car la principale est reliée par la conjonction de coordination et, ce qui peut donner lieu à une analyse différente (voir plus loin). On peut considérer que les deux mots fonctionnent en corrélation.
- la transformation en phrase de la subordonnée se fait par simple suppression de la conjonction, en remplaçant le subjonctif par un indicatif (mais la forme est identique), puisqu'il y a contrainte modale : Il se passe un incident.

Autre analyse possible : la coordination fait douter que la première proposition puisse être une subordonnée, malgré le sens d'hypothèse. On l'analysera alors comme une indépendante. Impossible dans ce cas d'analyser que comme une conjonction, il faut en faire un simple introducteur. Ce genre d'analyse sort complètement des sentiers battus, mais la grammaire n'est pas une science exacte !

Ce terme n'est pas analysable grammaticalement, il sert simplement à renforcer l'expression, comme une simple particule phonétique.

C'est un mot invariable, grammaticalement supprimable. Il sert à renforcer le sens de l'adjectif inconstant, en lui apportant un degré ; et il donne la tournure exclamative de la phrase, l'exclamation servant à exprimer un sentiment fort. En enlevant cette tournure, on obtient : Il est très inconstant.