LA PHRASE : corrigé des exercices
1) Il
nous quitta : principale - sous prétexte qu'il avait
froid : subordonnée conjonctive, CC cause de quitta
(cause alléguée)
2) Partons
vite : principale - afin que nous ne manquions pas le
spectacle : subordonnée conjonctive, CC but de partons
3) Descends :
principale - que je t'embrasse : subordonnée
conjonctive, CC but de descends
4) Le
bruit devint si fort : principale - qu'on dut fermer
les fenêtres : subordonnée conjonctive, CC conséquence
de devint si fort
5) Quoique
la blessure fût anodine : subordonnée conjonctive, CC
concession de tenait - il tenait à appeler le médecin :
principale
6) Je ne
sais pas : principale - comment j'ai pu y parvenir :
subordonnée interrogative, COD de sais
7) J'ai
vu : principale - un renard pénétrer dans le
poulailler : subordonnée infinitive, COD de ai vu
8) Le
repas fini : subordonnée participiale, CC temps de firent
- les invités firent la sieste : principale
9) Ayant
franchi la barrière, nous nous trouvâmes dans le jardin :
indépendante (le participe détaché n'a pas de sujet propre)
Rappel : les compléments circonstanciels sont en fait des compléments de phrase, non des compléments de verbe.
1) Je
vais me retirer : principale - si vous n'y voyez pas
d'inconvénient : subordonnée conjonctive, CC hypothèse
de vais me retirer
2) Nous
ne savons toujours pas : principale - si notre projet
est agréé : subordonnée interrogative, COD de savons
3) Des
calculs précis ont établi : principale - quand il
fallait libérer le deuxième étage de la fusée :
subordonnée interrogative, COD de ont établi
4) Venez
chercher votre commande : principale - quand vous
voudrez : subordonnée conjonctive, CC temps de venez
5) Il
retrouvait avec émotion le village : principale - où
il avait connu de si belles années : subordonnée
relative, épithète de l'antécédent village
6) Devine
un peu : principale - où j'ai retrouvé mes
chaussures : subordonnée interrogative, COD de devine
7) Je
sens : principale - s'abattre sur mes épaules comme
un fantôme : subordonnée infinitive, COD de sens
8) Quelquefois
le vent semblait courir à pas légers : indépendante (l'infinitif
n'a pas de sujet propre) - quelquefois il laissait :
principale - échapper des plaintes : subordonnée
infinitive, COD de laissait (l'infinitif a un sujet propre
; ce type d'analyse peut être contesté dans certains ouvrages)
Rappel : les compléments circonstanciels sont en fait des compléments de phrase, non des compléments de verbe.
Exercice III – Approfondissement
1) Il racontait souvent, lors des réunions de famille, qu'il était allé chez les indiens d'Amazonie.
qu'il était allé chez les indiens d'Amazonie : subordonnée conjonctive pure (complétive)
— a) le subordonnant : que (qu'), conjonction de subordination
morphologie :
une conjonction de subordination est invariable, c'est le cas ici.
contexte :
c'est une marque de subordination, c'est-à-dire un pur
subordonnant, qui ne se trouve que dans une situation de
subordination, en tête de la subordonnée conjonctive qu'elle
est chargée d'introduire.
syntaxe :
une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée
d'en avoir une.
sémantique :
cette conjonction ne remplace rien (ce n'est pas un pronom), et
elle ne possède aucun aspect sémantique (à la différence
des conjonctions de temps, cause, etc.).
— b) la subordonnée :
fonction :
une subordonnée conjonctive pure assume une fonction nominale ;
celle-ci assume la fonction la plus fréquente : COD du
verbe de la principale, le verbe racontait.
transformation :
elle se transforme en phrase simple par suppression de la
conjonction, et l'on obtient Il était allé chez les indiens
d'Amérique, ou " Je suis allé chez les indiens d'Amérique
", si l'on rétablit le discours direct.
contraintes :
le verbe de la principale étant déclaratif, il n'entraîne
aucune contrainte modale ; tout au plus peut-on constater
une contrainte temporelle, due à la concordance des temps ;
le plus-que-parfait est remplacé par le passé composé dans la
transformation précédente au discours direct.
2) Il en avait d'ailleurs ramené une statuette, qu'il conservait dans un meuble vitré.
qu'il conservait dans un meuble vitré : subordonnée relative
— a) le subordonnant : que (qu'), pronom relatif
morphologie :
le pronom relatif est essentiellement variable en fonction (qui
= sujet / que = COD, etc.), secondairement en sens (quoi
correspond à un élément chose) ; ici, c'est une forme
dite régime direct, c'est-à-dire le plus souvent COD, comme ici.
Le pronom relatif peut transmettre un accord : celui du
verbe s'il est sujet, celui du participe passé s'il est COD.
contexte :
c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, qui ne se
trouve que dans une situation de subordination, en tête de la
subordonnée relative qu'il est chargé d'introduire.
syntaxe :
un pronom relatif assume une fonction nominale à l'intérieur de
sa subordonnée ; ici, il est COD du verbe conservait.
sémantique :
le pronom relatif est un pronom remplaçant anaphorique total :
il remplace totalement son antécédent une statuette,
situé juste devant lui.
— b) la subordonnée :
fonction :
une subordonnée relative assume une fonction adjectivale par
rapport à son antécédent ; celle-ci est apposée à son
antécédent une statuette, car elle en est détachée par
une virgule. L'apposition apporte une remarque, qui peut être un élément
explicatif.
transformation :
une subordonnée relative se transforme en phrase simple quand on
remplace le pronom par son antécédent : Il conservait
la statuette dans un meuble vitré.
contraintes :
pas de contrainte modale ici (un subjonctif pourrait être entraîné
par un superlatif par exemple) ; on peut faire disparaître
la concordance des temps, et mettre le verbe au présent, mais ce
n'est pas significatif.
3) Tout le monde cherchait qui serait son héritier.
qui serait son héritier : subordonnée interrogative (partielle)
— a) le subordonnant : qui, pronom interrogatif
morphologie :
le pronom interrogatif est essentiellement variable en sens (qui
= humain / que, quoi = choses), secondairement en fonction
(que est régime direct, quoi régime indirect) ;
ici, c'est une forme correspondant à un élément humain.
contexte :
le pronom interrogatif n'est pas un pur subordonnant, il n'est
pas une marque de subordination, puisque, comme on le verra ci-dessous,
il subsiste dans la transformation en phrase ; néanmoins,
il est en tête de la subordonnée.
syntaxe :
un pronom assume une fonction nominale ; ici, qui est
sujet du verbe serait.
sémantique :
le pronom interrogatif est un pronom nominal, car il ne remplace
rien ; il correspond à un élément humain inconnu, sur
lequel on s'interroge.
— b) la subordonnée :
fonction :
la subordonnée interrogative assume une fonction nominale unique :
COD de demander ou d'un verbe synonyme ; toutes les
autres constructions peuvent passer pour être à la limite de la
grammaticalité. Ici, la subordonnée est COD de cherchait.
transformation :
la subordonnée interrogative se transforme en phrase
interrogative directe : « Qui sera son héritier ? ». On constate que le pronom interrogatif subsiste. Si le
pronom n'était pas sujet, il pourrait passer en fin de phrase en
style familier.
contraintes :
les contraintes modales sont rares ; par contre, on constate
que le conditionnel devient futur, puisqu'il était utilisé
comme « futur du passé » dans une simple concordance
des temps.
4) Le concierge ne pouvait pas savoir encore si le facteur passerait.
si le facteur passerait : subordonnée conjonctive interrogative totale
— a) le subordonnant : si, conjonction de subordination interrogative
morphologie :
une conjonction de subordination est invariable.
contexte :
c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, qui ne se
trouve que dans une situation de subordination, en tête de la
subordonnée qu'elle est chargée d'introduire.
syntaxe :
une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée
d'en avoir une.
sémantique :
cette conjonction ne remplace rien, et elle ne possède aucun
aspect sémantique autre que de montrer le sens interrogatif de
la subordonnée.
— b) la subordonnée
fonction :
la subordonnée interrogative assume la fonction nominale de COD
de savoir (ne pas savoir équivaut à se
demander).
transformation :
la subordonnée interrogative se transforme en phrase
interrogative directe : « Le facteur passera-t-il ? ». On constate que la conjonction interrogative disparaît,
ce qui est le cas dans les interrogations totales, dont la réponse
est Oui ou Non.
contraintes :
le conditionnel devient futur, puis qu'il était utilisé comme
« futur du passé » dans une simple concordance des
temps.
5) Le facteur ne passerait peut-être pas si le verglas persistait.
si le verglas persistait : subordonnée conjonctive circonstancielle, dite adverbiale
— a) le subordonnant : si, conjonction de subordination
morphologie :
une conjonction de subordination est invariable.
contexte :
c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, elle se
situe en tête de la subordonnée qu'elle est chargée
d'introduire.
syntaxe :
une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée
d'en avoir une.
sémantique :
cette conjonction possède une valeur sémantique, puisqu'elle va
conférer à sa subordonnée un sens hypothétique.
— b) la subordonnée :
fonction :
cette subordonnée assume une fonction adverbiale, celle de complément
circonstanciel d'hypothèse, un complément de phrase.
transformation :
elle se transforme en phrase simple par suppression de la
conjonction, et l'on obtient : Le verglas persiste.
contraintes :
la conjonction si est suivie de l'indicatif, à la différence
d'un certain nombre de conjonctions circonstancielles. Seule une
concordance des temps est à signaler, et on peut la faire
disparaître dans la transformation, comme on le voit ci-dessus.
6) Marchant sur les flancs du volcan, je sentais frémir la lave sous la croûte fragile.
frémir la lave sous la croûte fragile : subordonnée infinitive
— a) le subordonnant : il n'y en a pas.
— b) la subordonnée :
place :
la subordonnée infinitive se situe dans le contexte droit immédiat
du verbe qui la régit, juste derrière le verbe sentir,
non détachable (aucune ponctuation ne peut séparer la subordonnée
du verbe principal).
construction :
le verbe frémir est à l'infinitif, et il a un sujet
propre, qui est la lave. Le
sujet est ici inversé, ce qui est fréquentdans une subordonnée
infinitive.
fonction :
la subordonnée infinitive assume une fonction nominale unique :
elle est COD du verbe de sa principale, le verbe sentir.
transformation :
elle se transforme en phrase simple quand on conjugue le verbe et
qu'on remet le sujet à sa place : la lave frémit sous
la croûte fragile.
contraintes :
la première contrainte est modale ; plus exactement, cette contrainte
disparaît, l'infinitif étant remplacé par un verbe conjugué
à un mode personnel. La contrainte essentielle est sémantique, car la subordonnée
infinitive se trouve en principe derrière un verbe de perception
(voir, regarder, entendre, écouter, sentir). Les autres
cas sont plus discutables : verbes plus ou moins injonctifs
(faire, obliger ; laisser, autoriser...),
actes de parole (ordonner, dire à quelqu'un de faire quelque
chose).
La situation du sujet de l'infinitif est ambiguë, car il apparaît plus ou moins en situation de COD du verbe de la principale, comme le montre l'utilisation d'un pronom clitique régime direct, devant le verbe de la principale : Je la sens frémir.
7) Le repas fini, les invités firent la sieste.
le repas fini : subordonnée participiale
— a) le subordonnant : il n'y en a pas.
— b) la subordonnée :
place :
la subordonnée participiale est toujours en position détachée,
comme ici, par une virgule ; ou entre deux virgules si elle
se situe à l'intérieur de sa principale, comme peut le faire un
complément circonstanciel.
construction :
le verbe finir est au participe, ici
participe passé, et il a un
sujet propre, qui est le repas.
fonction :
la subordonnée participiale assume des fonctions adverbiales,
circonstancielles ; elle est ici complément circonstanciel
de temps. Elle est donc grammaticalement supprimable, ou
adverbialisable (alors,...).
transformation :
elle se transforme en phrase simple quand on conjugue le verbe :
Le repas est fini.
contraintes :
pas de contraintes particulières, sinon que sémantiquement, il
s'agit d'événements. Cette tournure est un héritage du latin.