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LA PHRASE

CORRIGÉ

Exercice XIII – Approfondissement

1) qu'il était allé chez les indiens d'Amazonie : subordonnée conjonctive pure (complétive)

— a) le subordonnant : que (qu'), conjonction de subordination

morphologie : une conjonction de subordination est invariable.

contexte : c'est une marque de subordination, c'est-à-dire un pur subordonnant, qui ne se trouve que dans une situation de subordination, en tête de la subordonnée conjonctive qu'elle est chargée d'introduire.

syntaxe : une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée d'en avoir une.

sémantique : cette conjonction ne remplace rien (ce n'est pas un pronom), et elle ne possède aucun aspect sémantique.

— b) la subordonnée :

fonction : une subordonnée conjonctive pure assume une fonction nominale ; celle-ci assume la fonction la plus fréquente : COD du verbe de la principale, le verbe racontait.

transformation : elle se transforme en phrase simple par suppression de la conjonction, et l'on obtient Il était allé chez les indiens d'Amérique, ou " Je suis allé chez les indiens d'Amérique ", si l'on rétablit le discours direct.

contraintes : le verbe de la principale étant déclaratif, il n'entraîne aucune contrainte modale ; tout au plus peut-on constater une contrainte temporelle, due à la concordance des temps ; le plus-que-parfait est remplacé par le passé composé dans la transformation précédente au discours direct.

2) qu'il conservait dans un meuble vitré : subordonnée relative

— a) le subordonnant : que (qu'), pronom relatif

morphologie : le pronom relatif est essentiellement variable en fonction (qui = sujet / que = COD, etc.), secondairement en sens (quoi correspond à un élément chose) ; ici, c'est une forme dite régime direct, c'est-à-dire le plus souvent COD, comme ici. Le pronom relatif peut transmettre un accord : celui du verbe s'il est sujet, celui du participe passé s'il est COD.

contexte : c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, qui ne se trouve que dans une situation de subordination, en tête de la subordonnée relative qu'il est chargée d'introduire.

syntaxe : un pronom relatif assume une fonction nominale à l'intérieur de sa subordonnée ; ici, il est COD du verbe conservait.

sémantique : le pronom relatif est un pronom remplaçant anaphorique total : il remplace totalement son antécédent une statuette, situé juste devant lui.

— b) la subordonnée :

fonction : une subordonnée relative assume une fonction adjectivale par rapport à son antécédent ; celle-ci est apposée à son antécédent une statuette, car elle en est détachée par une virgule.

transformation : une subordonnée relative se transforme en phrase simple quand on remplace le pronom par son antécédent : Il conservait la statuette dans un meuble vitré.

contraintes : pas de contrainte modale ici (un subjonctif pourrait être entraîné par un superlatif par exemple) ; on peut faire disparaître la concordance des temps, et mettre le verbe au présent, mais ce n'est pas significatif.

3) qui serait son héritier : subordonnée interrogative (partielle)

— a) le subordonnant : qui, pronom interrogatif

morphologie : le pronom interrogatif est essentiellement variable en sens (qui = humain / que, quoi = choses), secondairement en fonction (que est régime direct, quoi régime indirect) ; ici, c'est une forme correspondant à un élément humain.

contexte : le pronom interrogatif n'est pas un pur subordonnant, il n'est pas une marque de subordination, puisque, comme on le verra ci-dessous, il subsiste dans la transformation en phrase ; néanmoins, il est en tête de la subordonnée.

syntaxe : un pronom assume une fonction nominale ; ici, qui est sujet du verbe serait.

sémantique : le pronom interrogatif est un pronom nominal, car il ne remplace rien ; il correspond à un élément humain inconnu, sur lequel on s'interroge.

— b) la subordonnée :

fonction : la subordonnée interrogative assume une fonction nominale unique : COD de demander ou d'un verbe synonyme ; toutes les autres constructions peuvent passer pour être à la limite de la grammaticalité. Ici, la subordonnée est COD de cherchait.

transformation : la subordonnée interrogative se transforme en phrase interrogative directe : " Qui sera son héritier ? ". On constate que le pronom interrogatif subsiste. Si le pronom n'était pas sujet, il pourrait passer en fin de phrase en style familier.

contraintes : les contraintes modales sont rares ; par contre, on constate que le conditionnel devient futur, puisqu'il était utilisé comme " futur du passé " dans une simple concordance des temps.

4) si le facteur passerait : subordonnée conjonctive interrogative (totale)

— a) le subordonnant : si, conjonction de subordination interrogative

morphologie : une conjonction de subordination est invariable.

contexte : c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, qui ne se trouve que dans une situation de subordination, en tête de la subordonnée qu'elle est chargée d'introduire.

syntaxe : une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée d'en avoir une.

sémantique : cette conjonction ne remplace rien, et elle ne possède aucun aspect sémantique autre que de montrer le sens interrogatif de la subordonnée.

— b) la subordonnée

fonction : la subordonnée interrogative assume la fonction nominale de COD de savoir (ne pas savoir équivaut à se demander).

transformation : la subordonnée interrogative se transforme en phrase interrogative directe : " Le facteur passera-t-il ? ". On constate que la conjonction interrogative disparaît, ce qui est le cas dans les interrogations totales, dont la réponse est Oui ou Non.

contraintes : le conditionnel devient futur, puis qu'il était utilisé comme " futur du passé " dans une simple concordance des temps.

5) si le verglas persistait : subordonnée conjonctive (circonstancielle, dite adverbiale)

— a) le subordonnant : si, conjonction de subordination

morphologie : une conjonction de subordination est invariable.

contexte : c'est une marque de subordination, un pur subordonnant, elle se situe en tête de la subordonnée qu'elle est chargée d'introduire

syntaxe : une conjonction n'a pas de fonction, elle permet à la subordonnée d'en avoir une.

sémantique : cette conjonction possède une valeur sémantique, puisqu'elle va conférer à sa subordonnée un sens hypothétique.

— b) la subordonnée :

fonction : cette subordonnée assume une fonction adverbiale, celle de complément circonstanciel d'hypothèse, un complément de phrase.

transformation : elle se transforme en phrase simple par suppression de la conjonction, et l'on obtient Le verglas persiste.

contraintes : la conjonction si est suivie de l'indicatif, à la différence d'un certain nombre de conjonctions circonstancielles. Seule une concordance des temps est à signaler, et on peut la faire disparaître dans la transformation.

6) s'abattre sur mes épaules comme un fantôme : subordonnée infinitive

— a) le subordonnant : il n'y en a pas.

— b) la subordonnée :

place : la subordonnée infinitive se situe dans le contexte droit immédiat du verbe qui la régit, juste derrière le verbe sentir, non détachable.

construction : le verbe s'abattre est à l'infinitif, et il a un sujet propre, qui est un fantôme, nuancé par la préposition comme, car il s'agit d'une impression (comparaison ou métaphore). Le sujet est ici inversé, ce qui est fréquent.

fonction : la subordonnée infinitive assume une fonction nominale unique : elle est COD du verbe de sa principale, le verbe sentir.

transformation : elle se transforme en phrase simple quand on conjugue le verbe et qu'on remet le sujet à sa place : Un fantôme s'abat sur moi (il est difficile de garder la nuance).

contraintes : la contrainte essentielle est sémantique, car la subordonnée infinitive se trouve en principe derrière un verbe de perception (voir, regarder, entendre, écouter, sentir). Les autres cas sont plus discutables : verbes plus ou moins injonctifs (faire, obliger ; laisser, autoriser...), actes de parole (ordonner, dire à quelqu'un de faire quelque chose).

La situation du sujet de l'infinitif est ambiguë, car il apparaît plus ou moins en situation de COD du verbe de la principale, comme le montre l'utilisation d'un pronom clitique régime direct, devant le verbe de la principale : Je le vois passer.

7) le repas fini : subordonnée participiale

— a) le subordonnant : il n'y en a pas.

— b) la subordonnée :

place : la subordonnée participiale est toujours en position détachée, comme ici, par une virgule ; ou entre deux virgules si elle se situe à l'intérieur de sa principale, comme peut le faire un complément circonstanciel.

construction : le verbe finir est au participe, ici passé, et il a un sujet propre, qui est le repas.

fonction : la subordonnée assume des fonctions adverbiales, circonstancielles ; elle est ici complément circonstanciel de temps. Elle est donc grammaticalement supprimable, ou adverbialisable (alors,...).

transformation : elle se transforme en phrase simple quand on conjugue le verbe : Le repas est fini.

contraintes : pas de contraintes particulières, sinon que sémantiquement, il s'agit d'événements. Cette tournure est un héritage du latin.