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LES FONCTIONS

CORRIGÉ

Exercice XV

du pays : complément du nom (SN) les pauvres

catégorie : le complément du nom est une fonction nominale, qui peut être assumée par un nom (ou syntagme nominal), un pronom, un infinitif, une subordonnée conjonctive pure ; ici, il s'agit d'un syntagme nominal, apte à assumer cette fonction.

morphologie : ce complément n'entretient aucune relation morphologique avec l'élément qui le régit, il ne subit ni n'entraîne aucun accord.

contexte : le complément du nom se situe obligatoirement dans le contexte droit du nom régisseur (derrière le nom pauvres), il ne peut être déplacé, ni détaché par une virgule. C'est une fonction dite secondaire (à l'intérieur du groupe).

syntaxe : ce n'est pas une fonction essentielle par rapport à la phrase, on peut grammaticalement le supprimer, mais il peut être considéré comme indispensable à la compréhension du groupe.

sémantique : les relations sémantiques entre le nom complément et le nom régisseur sont multiples ; ici, il s'agit des pauvres qui se trouvent, habitent dans le pays, il s'agit donc d'une localisation géographique.

les gamins : l'un des sujets du verbe venaient / ou sujet des verbes passaient et grimpaient

[l'une des deux interprétations peut paraître " tirée par les cheveux ", mais la grammaire ne permet pas de choisir]

catégorie : le sujet est une fonction nominale, qui peut être assumée par un nom (ou syntagme nominal), un pronom, un infinitif, une subordonnée conjonctive pure ; ici, il s'agit d'un syntagme nominal, apte à être sujet.

morphologie : le sujet entraîne l'accord du verbe en personne, nombre, voire genre (avec l'auxiliaire être) ; le verbe venir s'accorde à la 3ème personne du pluriel avec l'ensemble de ses sujets, tous au pluriel d'ailleurs / ou : les verbes passaient et grimpaient s'accordent avec ce sujet.

contexte, distribution : la place normale du sujet, dans la phrase canonique (modèle), est devant le verbe, sans pause, le sujet n'étant ni déplaçable ni détachable ; l'inversion éventuelle ne signifie pas que le sujet soit mobile : c'est le seul déplacement possible, quand cette inversion ne risque pas d'entraîner une ambiguïté. Ici, la situation n'est pas canonique, car le verbe est précédé d'un premier sujet les jeunes mariés, puis suivi de 4 autres sujets, tous inversés, et coordonnés ; dans la phrase canonique, le SN sujet serait devant son verbe sans pause. / Pour les verbes passaient et grimpaient, on notera que le sujet est séparé des verbes par une subordonnée relative et un complément circonstanciel, mais dans la phrase canonique, il serait juste devant son verbe, sans pause : les gamins passaient... / les gamins grimpaient...

relations syntaxiques : le sujet est la plus essentielle des fonctions, il n'est pas supprimable ; seul l'impératif s'en dispense, mais il ne correspond pas à la situation de la phrase canonique, où le sujet est normalement nominal, et la phrase, minimale est assertive.

Le questionnement par pronom interrogatif donne la question qui est-ce qui? La pronominalisation par pronom personnel donne le pronom sujet ils. La transformation passive n'est pas possible ici (auquel cas le sujet deviendrait complément d'agent).

sémantique : le sujet ne possède pas d'autonomie sémantique : isolé, il n'est pas reconnaissable comme sujet. C'est la fonction qui entretient les plus grandes relations sémantiques avec le verbe : son sens est sélectionné par celui du verbe venir / ou passaient et grimpaient, verbes qui exigent un sujet animé, vivant. Il exprime celui (ceux) dont on parle, le verbe (ici intransitif) constituant le prédicat. Ici, le sujet est agent, il " fait l'action ", conformément à la tradition.

— entre les rangs : complément essentiel de lieu du verbe passaient

catégorie : il s'agit d'une fonction adverbiale, qui peut être assumée par un adverbe, un pronom adverbial (en / y) ou un syntagme nominal ; ici, il s'agit d'un syntagme nominal prépositionnel, apte à assumer cette fonction.

morphologie : ce complément n'entretient aucune relation morphologique avec le verbe qui le régit, il ne subit ni n'entraîne aucun accord.

contexte, distribution : la place normale de ce complément, dans la phrase canonique, est derrière le verbe, sans pause, il n'est ni déplaçable ni détachable ; c'est bien le cas ici. Il est prépositionnel ; il ressemble syntaxiquement aux COI ; pourtant, à la différence des COI, la préposition n'est pas liée au verbe, mais au complément (diverses prépositions sont possibles).

relations syntaxiques : c'est une fonction essentielle, un complément de verbe ; ce complément n'est pas supprimable : les gamins passaient n'aurait pas le même sens.

Transformation possible : ce complément est adverbialisable, remplaçable par un de ces adverbes qui sont à la limite des pronoms, car ils correspondent à un lieu dont on a parlé : les gamins passaient là.

sémantique : ce type de complément est exigé par le sens du verbe, qui exprime un déplacement du sujet, et le complément explicite ce déplacement. C'est le cas de nombreux verbes de déplacement (aller à / venir de...) ainsi que de verbes comme habiter, résider... Le sens du complément apparaît clairement comme celui d'un complément de lieu, ce qui est un point commun avec les complément circonstanciels.

le plus riche fermier du pays : apposé à Jean Patu

catégorie : il s'agit d'une fonction adjectivale, qui peut être assumée par un adjectif qualificatif ou un syntagme adjectivé, une subordonnée relative, ou par un nom ou un syntagme nominal ; ici, il s'agit d'un syntagme nominal, apte à assumer cette fonction.

morphologie : les fonctions adjectivales entraînent normalement un accord en genre et nombre avec l'élément régisseur ; le syntagme nominal s'accorde quand il le peut, ce qui est le cas ici : ce syntagme est du même genre et du même nombre que Jean Patu, le masculin singulier.

contexte, distribution : l'apposition se trouve juste à côté de l'élément auquel il se rapporte, détaché par la ponctuation ; le SN est ici derrière Jean Patu, détaché par des virgules. Un adjectif pourrait se trouver devant, car il n'y aurait pas de risque d'ambiguïté. C'est une fonction dite secondaire.

relations syntaxiques : ce n'est pas une fonction essentielle ; l'apposition est supprimable, elle n'est pas présente dans la phrase canonique, minimale.

sémantique : ce syntagme, comme dans toute fonction adjectivale, sert à apporter un renseignement sur le nom régisseur, à le caractériser. En tant que syntagme nominal, il correspond à la même personne que lui.

bien dotée : attribut du COD la

catégorie : il s'agit d'une fonction adjectivale, qui peut être assumée par un adjectif qualificatif ou un syntagme adjectivé, parfois une subordonnée relative, ou bien un nom ou syntagme nominal ; ici, il s'agit d'un syntagme adjectival (participe passé précédé d'un adverbe), apte à être attribut.

morphologie : les fonctions adjectivales entraînent normalement un accord en genre et nombre avec l'élément régisseur ; ici, le participe adjectivé s'accorde en genre et nombre avec le COD la (fém. sing.).

distribution : ce syntagme est relié au COD par l'intermédiaire du verbe savait ; il est placé derrière le verbe, sans pause ; si le COD était un SN, il serait derrière ce COD ; il n'est ni détachable, ni déplaçable.

relations syntaxiques : l'attribut est une fonction essentielle ; il n'est pas supprimable, il est présent dans la phrase canonique. Il est relié au COD par un verbe. L'attribut est parfois prépositionnel (derrière considérer comme, tenir pour, etc.).

sémantique : ce syntagme apporte sur le COD une qualification, qui correspond à un jugement porté, exprimé par le sens du verbe ; par transformation, ce verbe, à la voix passive, serait sémantiquement proche du verbe sembler (elle était sue, connue comme...).

lui : COI du verbe plaisait

catégorie : le complément d'objet est une fonction nominale, qui peut être assumée par un nom (ou plutôt un syntagme nominal), un pronom, un infinitif, une subordonnée conjonctive pure, ou interrogative, infinitive (pour le COD) ; ici, il s'agit d'un pronom personnel, apte à être complément d'objet.

morphologie : le COI ne subit ni n'entraîne aucun lien morphologique avec un autre élément de la phrase, mais le pronom personnel possède des formes globalement sujet, COD ou COI. Ce pronom est à une forme régime indirect ( = à + SN), et tonique.

distribution : c'est un complément du verbe plaire ; il n'est ni détachable ni déplaçable dans la phrase canonique ; il est prépositionnel, ce qui est manifeste quand on remplace ce pronom par un SN : à Rosalie La préposition est liée au verbe (uniquement à).

relations syntaxiques : le complément d'objet est essentiel, il n'est pas supprimable ; le verbe est de valence double (2 fonctions essentielles liées au verbe, le sujet et le COI). Le questionnement par pronom interrogatif donne la question à qui?

sémantique : ce complément ne possède pas d'autonomie sémantique, son sens est sélectionné par celui du verbe plaire : il s'agit forcément d'un être humain, doué de sentiments.