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IV - LES FONCTIONS SECONDAIRES

B - L'ÉPITHÈTE

L'épithète est, comme le complément du nom, une des fonctions qui concernent l'expansion du groupe nominal. Nous sommes dans le cadre du syntagme.

Il s'agit d'un constituant de type adjectival : l'épithète est une fonction typiquement adjectivale.

Les substituts habituels de l'adjectif peuvent être épithètes : un syntagme nominal à valeur adjectivale comme de bonne humeur, ou bon marché par exemple ; certains adverbes :

Dans certains cas, un nom peut se trouver en situation adjectivale et servir à qualifier ; on peut dès lors le considérer comme épithète :

Toutefois, ce nom ne peut porter les marques du degré, ni être détaché en apposition. A noter que ce type de tournure s’utilise de plus en plus de nos jours, particulièrement sur les ondes.

Une subordonnée relative est à analyser comme épithète quand elle suit directement son antécédent, sans pause.

Un adjectif épithète d'un nom s'accorde avec lui en genre et nombre. Il existe des cas d’adjectifs invariables, comme certains adjectifs de couleur issus de noms ; ou variables seulement en nombre, comme marron. Un groupe nominal à valeur adjectivale (bon marché) ne s'accorde pas avec le nom, pas plus qu'un adverbe adjectivé (comme bien).

Un nom épithète s'accorde en nombre, sauf cas particulier (métaphorique par exemple).

Cette fonction ne dépend pas du verbe, mais uniquement d'un nom ou syntagme nominal.

L'élément épithète se trouve placé obligatoirement à côté du nom, sans en être séparé ou détaché, sauf par un adverbe. L'adjectif peut souvent être antéposé, et s'intercaler entre le déterminant et le nom :

L’adjectif épithète peut porter les marques du degré, comparatif ou superlatif, ou adverbe de degré :

Ce n'est pas une fonction essentielle à la phrase. Sa suppression ne rend en aucune façon la phrase agrammaticale. Ceci ne préjuge pas d'une modification sémantique du syntagme.

L'épithète exprime une caractérisation concernant le nom tête de syntagme : description concrète ou abstraite, précision sur l’être ou l’objet nommé.

Le comportement de l’épithète est restrictif : toute précision apportée permet de restreindre le sémantisme du nom pour lui faire désigner un être ou un objet unique dans un contexte déterminé.

Problèmes à envisager :

Les épithètes dites de relation équivalent à des compléments du nom : le voyage présidentiel, c'est celui du président ; un arrêté préfectoral, c'est un arrêté du préfet ; la lumière solaire, celle du soleil. Ces adjectifs, très restrictifs, rarement supprimables, ne peuvent changer de fonction (apposition ou attribut) ni porter les marques du degré ou se coordonner à d’autres, sont-ils vraiment à considérer comme épithètes ?

Comme l'apposition adjectivale (voir la page qui lui est consacrée), l'épithète peut posséder à l’occasion une certaine valeur circonstancielle, qui se manifestera par transformation :

La place de certains adjectifs épithètes n'est pas toujours indifférente sémantiquement :

L’usage a conféré à ces adjectifs simples et courants un double sens dépendant de leur position dans le groupe.