
LES SUBORDONNÉES
I - Relative
- Elle
est introduite par un pronom relatif : qui, que,
quoi, dont, où, lequel (laquelle...).
- Elle se
rattache à un antécédent : un groupe nominal (ou
équivalent) qui se trouve juste devant le pronom relatif ;
ce dernier remplace l'antécédent.
- La
subordonnée assume par rapport à l'antécédent une
fonction adjectivale : épithète (sans virgule),
apposée (détachée) ; ou encore attribut du COD :
amenée par un verbe, non supprimable, ex : J'ai
la rate [qui se dilate]. Le pronom, lui, a une
fonction dans la subordonnée. La tradition analyse la
relative comme " complément de l'antécédent
", ce qui est discutable.
- Les
relatives épithètes sont dites " déterminatives
" (nécessaires à la reconnaissance de l'antécédent,
elles permettent une sélection) ; les appositives
sont " explicatives " (non nécessaires, non sélectives,
à valeur souvent causale, consécutive, oppositive, ou
hypothétique, ce qui se manifeste par transformation en
conjonctive).
- Elle se
transforme en phrase par remplacement du pronom par l'antécédent.
Ex : J'ai
étudié le projet [dont vous
m'avez parlé] > Vous m'avez parlé de
ce projet.
- Il y a
des cas de relatives dites " substantives ",
sans antécédent, comme si l'antécédent était inclus
dans le pronom, particulièrement dans les proverbes :
[Qui aime bien] châtie bien / J'aime
[qui m'aime]. Ces relatives assument alors des
fonctions nominales (sujet, COD...).
II - Conjonctive pure (complétive)
- Elle
est introduite par la conjonction de subordination que,
laquelle ne remplace rien, n'a ni sens ni fonction.
- Elle
assume une fonction nominale. Elle est le plus souvent
COD du verbe de la principale. Il y a des cas de
conjonctives COI (se plaindre de ce que... / veiller
à ce que...) ; des cas de conjonctives sujet,
surtout sujet réel d'un verbe impersonnel (Il semble
que... / Il est possible que...) ; quelques cas
de conjonctives complément du nom ou de l'adjectif (à
l'idée qu'il puisse réussir / la crainte que cela ne réussisse
pas / content que cela ait réussi).
- Elle se
transforme en phrase par simple suppression de la
conjonction. On pourra noter la disparition d'une
contrainte modale, c'est-à-dire d'un subjonctif entraîné
par exemple par le sens du verbe de la principale : Cela
a réussi.
III - Conjonctive
circonstancielle (dite adverbiale)
- Elle
est introduite par une conjonction à valeur
circonstancielle : quand, lorsque, après que,
parce que, si bien que, si, quoique, comme... La
plupart sont des locutions avec que.
- Elle
est complément circonstanciel : temps, cause, conséquence,
hypothèse, concession, comparaison. Elle est souvent (mais
pas toujours) détachée par une virgule, ou détachable,
et déplaçable. Les subordonnées de conséquence posent
des problèmes, car elles ne sont pas déplaçables ; une
subordonnée de cause ou de temps introduite par comme
non plus. Le complément dit circonstanciel de
comparaison est problématique.
- Même
transformation en phrase que la précédente. Un
subjonctif lié à la conjonction disparaît (>
indicatif).
IV - Interrogative totale
- Elle
est introduite par si, conjonction de
subordination interrogative.
- Elle dépend
d'un verbe comme demander (ou ne pas savoir,
chercher...), dont elle est COD.
- Elle
correspond à une question directe (qu'on pose, ou qu'on
se pose), question qui réapparaît dans la
transformation en phrase. La réponse à la question est
totale : oui ou non.
- Dans
cette transformation, la conjonction si disparaît.
Le conditionnel, qui peut être utilisé derrière cette
conjonction, se transforme alors en futur :
Je lui
demandai s'il viendrait. > " Viendras-tu ?
"
V - Interrogative partielle
- Elle
est introduite par un pronom interrogatif : qui
(ou préposition + qui), ce que, quoi,
lequel ; ou un adverbe interrogatif : où,
quand, comment, pourquoi. Le mot interrogatif assume
une fonction dans la subordonnée.
- Elle dépend
d'un verbe comme demander, dont elle est COD.
- Elle
correspond à une question directe, qui réapparaît dans
la transformation en phrase. Cette question est partielle
: elle ne porte que sur un élément, correspondant au
mot interrogatif, et non sur une phrase entière.
- Dans
cette transformation, le " subordonnant "
reste, ce qui montre que ce n'est pas un vrai
subordonnant. Il peut alors changer de place, en style
familier : Je lui demande où il va > Où vas-tu ?
Tu vas où ?
VI - Exclamative indirecte
Rare, et peu
étudiée, elle est COD d'un verbe comme admirer, et
correspond à un sentiment fort qui pourra se réaliser comme
phrase exclamative directe introduite par un adverbe exclamatif :
J'admire
comme il est fort > Comme il est fort ! Qu'il est fort!
Ce qu'il est fort ! = Il est très fort.
L'analyse
est assez semblable à celle d'une subordonnée interrogative.
VII - Infinitive
- Elle
n'est pas introduite par un mot de liaison.
- Son
verbe est à l'infinitif, et il a son sujet propre.
- Elle
est COD d'un verbe de perception (+ autres cas
discutables) : La vache regarde [passer le
train]. Le sujet est souvent inversé.
- Pour la
transformer en phrase, on conjugue le verbe : Le
train passe.
VIII - Participiale
- Elle
n'est pas introduite par un mot de liaison.
- Elle
est détachée par la ponctuation (une virgule), et se
trouve souvent devant sa principale.
- Son
verbe est au participe passé ou présent, et il a son
sujet propre : [La nuit tombant], nous dûmes
rentrer.
- Elle
est complément circonstanciel : temps, cause,
concession, hypothèse, voire manière (= descriptive).
- Pour la
transformer en phrase, on conjugue le verbe : La
nuit tombait.
Généralités
— La
proposition qui régit (commande) la subordonnée est la principale.
— Celle
qui ne dépend pas d'une autre et ne régit aucune autre est une indépendante.
— La coordination
(mais, ou, et, donc, or, ni, car, voire, c'est-à-dire, c'est
pourquoi, soit... soit...) ne sert pas à faire des subordonnées,
mais à relier deux éléments de même valeur :
[Il est
arrivé en retard], car [la neige l'a retardé]
= 2 propositions indépendantes coordonnées.
— Une
subordonnée peut régir elle-même une autre subordonnée, pour
laquelle elle joue le rôle de principale :
[J'ai rencontré un
voisin [qui m'a prévenu
[que des
travaux allaient être entrepris dans la rue]]].
La
disposition des crochets dans la phrase ci-dessus n'est pas
conforme à l'usage scolaire, mais il est plus exact, car en réalité,
la subordonnée n'est qu'un élément de sa principale ; une
conjonctive COD par exemple appartient au syntagme (groupe)
verbal, autant qu'un syntagme nominal COD ; la relative se
rattache au syntagme nominal de son antécédent. Le tout
constituant ce qu'on appellera une phrase.
Un ensemble principale + subordonnée
peut être appelé phrase, au même titre
qu'une indépendante ; cet ensemble peut donc être coordonné
à une indépendante. Si le terme phrase
paraît gênant, les éléments phrastiques n'étant pas séparés
par des points, on pourra les appeler sous-phrases.
